Gahié impériale, Djalo marque le coup
Ce samedi, trois judokas du club de la capitale étaient en lice à la Sud de France Arena pour les championnats d’Europe. Et comme hier, les Parisiens se sont montrés flamboyants, avec un nouveau titre pour Marie-Ève Gahié en -70kg et du bronze pour Alpha Djalo en -81kg.
Ils auront été les deux seuls médaillés tricolores du jour. Ce samedi après-midi, Marie-Ève Gahié et Alpha Djalo ont mis le feu à la salle montpelliéraine.
Impressionnante d’explosivité, avec des victoires nettes et spectaculaires en tableau, Gahié, championne d’Europe l’année dernière à Sofia et championne du monde en 2019, débutait sa finale face à la Russe Madina Taimazova avec exactement le même état d’esprit. Une première marque d’entrée sur son o-soto-gari (grand fauchage extérieur, NDLR) puis une seconde, sur le même mouvement, quelques séquences plus tard, et la Parisienne pouvait laisser sa joie l’envahir dans une salle transie de bonheur. Doublé continental pour la judoka Rouge et Bleu, les larmes aux yeux au moment de la Marseillaise reprise à l’unisson par le public présent.
« Le but était de mettre en œuvre tout ce que l’on avait travaillé à l’entraînement et, même si je vais devoir visualiser mes combats dans le détail, je pense avoir respecté le plan, notamment sur le kumikata (prise de garde, NDLR). Je suis vraiment contente car j’ai su rester concentrée jusqu’au bout et, peu importe la suite, je vais essayer de continuer sur cette voie. »
Un succès qui donne à Gahié une bonne option vers la titularisation olympique dans moins d’un an à Paris. Car dans le même temps, sa concurrente dans la catégorie, Margaux Pinot, arrivée au club il y a peu, était éliminée en huitième de finale, battue par… Madina Taimazova.
Un nouveau titre pour le club qui était suivi quasi immédiatement par une médaille de bronze pour Alpha Djalo. Victorieux de ses trois premiers combats, avec un magnifique ura-nage (projection en sacrifice dans l’axe, NDLR) lors du quart de finale contre le Hongrois Attila Ungvari, le médaillé de bronze du Masters 2022 ne trouvait pas la solution au tour suivant face au Géorgien Tato Grigalashvili, double champion du monde et champion d’Europe en titre. Le Parisien subissait une clé de bras lors de cette demi-finale, mais pas le temps de gamberger puisque le combat pour le bronze arrivait très vite. Face à lui, le Belge Matthias Casse, champion du monde et médaillé olympique en 2021, double vice champion du monde 2022 et 2023. Un cador de la catégorie que Djalo surprenait magistralement avec enchaînement de technique qu’il maîtrise sur le bout des doigts : petit fauchage intérieur/grand fauchage intérieur. Ippon ! Le Belge n’en revenait pas, Djalo s’effondrait, lui, de bonheur sur le tapis. Première médaille continentale pour le judoka Rouge et Bleu qui vient confirmer une saison remarquable de régularité avec trois médailles en Grand Chelem depuis décembre dernier. « Aujourd’hui, c’est vraiment la persévérance qui définit mon parcours, car je reviens de tellement loin. Il faut se rendre compte de tout ce que j’ai pu faire pour en arriver : je me suis fait opérer de l’épaule il n’y a pas si longtemps, je me suis battu pour revenir en forme, j’ai encore perdu la semaine dernière mais cette médaille, jamais on ne me l’enlèvera. C’est une première case de cochée à mon palmarès, avec du bronze, et je vais tout faire pour aller chercher encore mieux à l’avenir. »
Un succès qui permet désormais au club de comptabiliser trois titres avec Amandine Buchard, Marie-Ève Gahié et Luka Mkheidze, ainsi que deux médailles de bronze pour Walide Khyar et Alpha Djalo.
Demain, trois nouvelles chances de médaille avec Audrey Tcheuméo en -78kg, Romane Dicko en +78kg et Alexis Mathieu en -90kg.