Rudy Haddad : « Paris, c’est ma vie, mon histoire ! »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction le camp des Loges, où il est venu se ressourcer, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Rudy Haddad, qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Rudy, ta signature au Paris Saint-Germain à l’âge de douze ans fut très médiatisée à l’époque. Déstabilisant pour l’enfant que tu étais ?

« Etant donné que quelques clubs européens de grande renommée s’étaient montrés intéressés pour m’accueillir, mon nom est apparu dans les médias français. C’était l’année du Mondial en France, ainsi le football des jeunes était davantage mis en avant. Comme tout gamin né à Paris, mon rêve était de porter un jour le maillot rouge et bleu. Le Paris Saint-Germain via son recruteur Jean-Pierre Dogliani s’est montré le plus convaincant. Suite aux différents articles parus dans les journaux, il est vrai que j’ai constaté un effet de curiosité à mon encontre, surtout lors des matches du week-end. Toutefois, je n’ai jamais ressenti un gros poids sur mes épaules car j’étais surtout très motivé pour prendre du plaisir sur le terrain et remporter des victoires avec mes copains. »

Pour ta première avec Paris, tu as eu le privilège de fouler la pelouse du Parc des Princes !

« C’est vrai ! Le club m’avait invité pour disputer la Danone Cup en 1997. J’avais réalisé un bon tournoi, à l’issue duquel j’ai intégré l’Association du Paris Saint-Germain. J’étais passé du stade des Lilas à cette enceinte de 50 000 places ! Imaginez mon sentiment en foulant cette mythique pelouse, habillé en Rouge et Bleu. Indescriptible ! C’est le terrain où mon idole David Ginola avait envoyé un missile dans le but du Real Madrid… »

La très grande majorité des anciens Titis affirment que leurs années vécues au centre de Formation sont les plus belles de leur carrière. En gardes-tu d’excellents souvenirs ?

« J’ai joué au Paris Saint-Germain de mes 12 ans jusqu’à mes 22 ans. Dix ans dans une vie, ce n’est pas rien ! Même si on peut toujours faire mieux, je n’ai aucun regret. Beaucoup d’observateurs me voyaient comme le petit surdoué et affirment que j’aurais pu faire mieux. Il y a beaucoup de paramètres qui entrent en ligne de compte au début d’une carrière. De l’extérieur, on ne peut pas tout voir ou tout savoir. Une chose est certaine, j’ai toujours donné le meilleur de moi-même sous le maillot Rouge et bleu. J’y étais comme chez moi, je m’y sentais vraiment bien. Les gens qui font le club, comme les kinés ou bien les intendants pour ne citer qu’eux, sont de très bonnes personnes. Plus que les victoires sur le terrain, c’est le cadre de vie qui m’a véritablement marqué. J’y ai grandi en toute confiance, car on m’y a transmis de belles valeurs. Rien que pour ça, je serai toujours reconnaissant envers le club. »

Tu as disputé 12 rencontres officielles avec l’équipe fanion. Quels conseils peux-tu transmettre aux actuels Titis désireux de suivre ton chemin ?

« Il faut savoir se montrer patient. Tous les Titis ont forcément de grandes qualités, sinon ils ne seraient pas au Paris Saint-Germain. On ne peut pas prendre la place du jour au lendemain d’un joueur au statut International. Ca se fait dans le temps, en saisissant les opportunités qui peuvent se présenter. Ca passe déjà par de bonnes prestations lors des matches en jeunes puis lors des entraînements réalisés avec le groupe professionnel. Il faut se montrer respectueux envers les anciens et être attentif à leur façon de faire. C’est un apprentissage quotidien sur et en dehors du terrain. Ils auront tous leur chance à un moment donné, il faudra savoir la saisir. »

Tous les supporters de la première heure se souviennent de ton ciseau acrobatique inscrit lors d’un match amical disputé face à l’OGC Nice (16 juillet 2005). Faire trembler les filets adverses avec la tunique parisienne sur le dos doit être fantastique à vivre pour un Titi ?

« Il date ce but ! Ca ne reste qu’un match amical, mais marquer pour Paris il n’y a rien de plus beau. Je venais de remporter le Tournoi de Toulon avec la sélection Espoirs, puis de signer mon premier contrat professionnel. J’étais déjà apparu en Ligue 1 avec l'équipe le 9 avril 2005, contre Bordeaux au Parc des Princes (en entrant en jeu à la 86e minute). J’avais été super bien intégré au sein du groupe pro, tout allait bien pour moi. Etant formé au club, j’étais forcément ambitieux. Comme évoqué précédemment, il fallait que je prouve à chaque fois que j’avais la possibilité de jouer. Ce but était à la fois venu récompenser tous mes efforts réalisés jusque-là, mais il devait me servir de tremplin pour la suite. J’ai ainsi marqué des points aux yeux des Pauleta, Kalou, Rothen et consorts. Ma carrière était lancée ! »

Suis-tu toujours les résultats du club ?

« Je suis un très grand supporter du club et je le resterai pour la vie ! Quand j’ai la possibilité de me rendre au Parc des Princes, je vais encourager l’équipe. Je regarde tous les matches du Paris Saint-Germain à la télévision, même les plus petites affiches. Le club est entré dans une autre galaxie, que cela soit avec la rénovation du stade, la qualité de la pelouse ou bien le niveau de jeu pratiqué. Ca doit être kiffant de jouer dans cette équipe ! Cela me fait énormément plaisir de voir où en est le club aujourd’hui. »

Avant de clore notre échange, peux-tu nous faire part de ton actualité ?

« J’ai rejoint un tout autre monde, celui des énergies renouvelables. Je suis très épanoui, ma nouvelle vie me plaît. L’avantage est que j’ai plus de temps libre pour profiter des miens. Je suis papa de quatre enfants et nous vivons à Paris. Je suis toujours autant amoureux du football. J’occupe le poste d’entraîneur-joueur d’une équipe qui évolue le dimanche matin, le Maccabi Paris. C’est ma petite dose hebdomadaire de ballon rond dont j’ai besoin. A la fin de ma carrière, j’aurais bien aimé intégrer un centre de Formation pour encadrer les jeunes, mais je n’ai pas eu cette possibilité. Bien évidemment quand on a connu le haut niveau, on aspire y goûter de nouveau. La priorité du moment était surtout de bien consolider les bases de mon foyer. Je compte passer mes diplômes, car je prends énormément de plaisir à diriger une séance d’entraînement. On verra bien de quoi sera fait l’avenir ! »

PROFIL

Date de naissance : 5 février 1985
Lieu de naissance : Paris
Poste : Milieu offensif
Clubs successifs : Maccabi de Paris (1993 à 1994) – FC Les Lilas (1994 à 1997) – Paris Saint-Germain (1997 à 2000) - INF Clairefontaine (1998 à 2001) - Paris Saint-Germain (2001 à 2007) – Valenciennes FC (2006 à 2007 - prêt) – Maccabi Tel Aviv (2007 à 2009) – LB Châteauroux (2009 - prêt) – LB Châteauroux (2009 à 2011) – AJ Auxerre (2011 à 2014) – Hapoël Ashkelon FC (2015 à 2018)

Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : Champion de CFA groupe Nord (2003)

Equipe de France : Espoirs (6 sélections, 1 but)

Palmarès avec les Bleuets : Vainqueur du Tournoi de Toulon (2005)