Ruben Providence : « Paris m'a procuré des sensations exceptionnelles ! »

Ruben, tu as la particularité d'avoir porté le maillot du Paris Saint-Germain lors de deux périodes bien distinctes, avec d'abord un passage de trois années au sein de l'Association du club. Quels souvenirs en gardes-tu ?

« C'est vrai, j'ai rejoint le Paris Saint-Germain une première fois à l'âge de neuf ans après avoir passé avec réussite des tests au camp des Loges. C'était extraordinaire pour le Parisien de naissance que je suis. Quand Paris t'appelle, ça ne se refuse pas, tu fonces ! Défendre les couleurs de mon club de coeur était mon rêve car toute ma famille encourage Paris, il était donc écrit que je porte un jour ou l'autre le maillot rouge et bleu. Grâce à l'Association, je garde le souvenir d'avoir participé à de nombreux tournois où nous avions la chance d'affronter les meilleurs clubs français et européens. Malheureusement, j'ai dû quitter le club après trois magnifiques années car le trajet était devenu trop fatiguant pour venir aux entraînements en semaine. C'est ainsi que j'ai joué à Torcy le temps d'une année. »

Pour mieux revenir cette fois-ci au Centre de Préformation...

« En effet, j'ai intégré la structure basée à Verneuil-sur-Seine. Ce fut un gros changement car je suis devenu interne. Les premières semaines furent un peu compliquées émotionnellement car ce n'est pas évident de quitter les siens à un si jeune âge. Je me suis fait des amis très rapidement ce qui m'a permis de faciliter mon intégration, d'autant plus que j'étais un enfant plutôt timide. Sur le terrain, j'avais un peu de mal à suivre le rythme car j'étais devenu un bon joueur parmi d'autres. Auparavant j'étais celui sur lequel on s'appuyait souvent, mais là, le niveau était très relevé. Plusieurs fois je me suis même demandé si j'avais le niveau pour évoluer au PSG ! Grâce aux différents coachs et aux membres du staff, j'ai pris confiance en moi et au fil du temps j'ai montré de réels progrès. C'était mes débuts sur un grand terrain, ça aussi c'est un sacré changement ! A l'issue des deux années, j'ai été accepté au Centre de Formation, au contraire de certains coéquipiers. Je me souviens que des larmes ont coulé en voyant partir nos copains. C'est malheureusement la loi du foot. Voilà pourquoi j'ai toujours fait en sorte de bosser dur aux entraînements et de suivre le rythme à l'école pour ne pas connaître pareil sort. »

Direction les U17 Nationaux, avec une dose de travail encore plus importante !

« Le plus frappant lorsqu'on intègre le Centre de Formation, c'est la concurrence. Sincèrement, c'est un choc violent car on s'entraîne toute la semaine sans être certain de pouvoir jouer le week-end. Etant donné que nous sommes mélangés avec les joueurs de la génération précédente, les places sont chères ! Il est donc important de gagner en maturité pour gérer la pression qui existe sur comme en dehors du terrain. Lors de ma première saison, j'ai tout de même obtenu un peu de temps de jeu sous la coupe de Laurent Huard et ainsi pu participer à la conquête du titre de champion de France. Evoluer avec Yacine Adli, Eric-Junior Dina Ebimbe, Claudio Gomes ou bien Timothy Weah fut un régal ! Au début, j'étais surtout dans l'observation de leurs attitudes et de l'intensité qu'ils mettaient sur le terrain, puis au fur et à mesure, je me suis battu pour tenter de prendre leur place. Lors de la seconde saison, je suis devenu un cadre de l'équipe. Nous avons remporté la Al-Kass International Cup au Qatar. Cette expérience fut extraordinaire à vivre tellement nous avions l'impression d'être traités comme des petits pros. Les déplacements, les hôtels, les terrains de foot magnifiques, la couverture médiatique et surtout la victoire finale ! »

Une bonne préparation pour rejoindre les U19 Nationaux !

« Effectivement ! Quand on porte le maillot de Paris en U19 Nationaux, on passe dans une autre dimension, notamment médiatique. Le fait de disputer l'UEFA Youth League attire forcément les regards sur les Titis, tout comme la coupe Gambardella mais également la lutte pour remporter les Playoffs en fin de saison. On est davantage sollicité pour répondre à des interviews, notamment celles du club dans sa rubrique Made in Paris. Il y a beaucoup plus de supporters lors des matchs et le nombre de followers sur nos réseaux sociaux augmente d'un coup. Tout ceci ne m'a jamais fait tourner la tête, bien au contraire ça m'a boosté pour travailler encore plus. Même si nous n'avons pas remporté de trophée, je ne conserve que d'excellents souvenirs de cette période, notamment mon but inscrit contre Liverpool sous les yeux de mes parents. Paris m'a permis de vivre des sensations exceptionnelles que je ne pourrais jamais oublier. »

Avec quelques années de recul, quel bilan tires-tu de ton apprentissage suivi à Paris ?

« Il est grandement positif car j'ai appris à gérer la pression qui pesait sur mes épaules lorsque j'évoluais sous le maillot rouge et bleu. Il faut bien comprendre que les personnes de notre entourage fondent beaucoup d'espoirs en nous. Il y a également la pression du résultat car les objectifs sportifs sont élevés. Ce n'est pas toujours évident d'y faire face, mais j'ai appris à travailler dur et à me battre. Le fait de ne pas forcément avoir vécu la même adolescence que d'autres enfants du même âge ne fut pas simple à vivre, mais j'ai su maintenir le cap afin de pouvoir vivre de ma passion par la suite. Tout est une question de mental. Paris a fait de moi un footballeur déterminé et ambitieux. »

En 2019, tu as pris la décision de quitter le club pour signer en Italie. Un pari risqué !

« En toute honnêteté, je pense que je ne me suis pas réellement rendu compte sur le moment du choix que je prenais. J'avais 18 ans, un âge où l'on rêve de vivre beaucoup de choses ! Après avoir brillé avec les U19 Nationaux, j'ai été sollicité par de nombreux clubs européens. Une fois en Italie, mon adaptation fut compliquée car la culture et la langue sont différentes. Il m'a bien fallu trois à quatre mois pour m'acclimater, une fois cette période passée tout a fonctionné comme sur des roulettes. Quand j'y repense, je conseille aux Titis actuels de bien réfléchir le jour où ils seront amenés à prendre ce genre de décision. »

Quelle est ton actualité footballistique ?

« J'évolue au TSV Hartberg en D1 Autrichienne (40 matchs, 8 buts). Tout se passe plutôt bien puisque nous sommes 4e du classement. Le niveau est très intéressant, les meilleurs clubs ne seraient pas ridicules en Ligue 1. Je suis venu pour performer et me faire remarquer afin de rebondir dans un meilleur championnat. Le football, c'est toute ma vie ! Je vais tout faire pour atteindre mes objectifs, ceux que j'avais lorsque j'étais à Paris, à savoir disputer les plus grandes compétitions. »

Malgré les années qui passent, Paris conserve toujours une place particulière dans ton coeur ?

« Je suis attentivement l'évolution du club. Je ne loupe pas un seul match à la télévision. Je suis content de voir que les jeunes du club ont leur chance à l'image de Warren Zaïre-Emery. Ce qu'il réalise à son jeune âge est prodigieux. Lorsque je jouais en U19 Nationaux, on nous parlait souvent d'un phénomène qui évoluait au Centre de Préformation. Il a bien grandi le Titi ! »

PROFIL

Date de naissance : 7 juillet 2001
Lieu de naissance : Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne)
Poste : attaquant
Clubs successifs : AJ Thorigny (2008 à 2009), Thorigny FC (2009 à 2010), Paris Saint-Germain (2010 à 2013), US Torcy (2013 à 2014), Paris Saint-Germain (2014 à 2019), AS Roma (2019 à 2023), Club Bruges KV (2021 à 2022/prêt), CD Estoril Praia (2022/prêt), TSV Hartberg (2022 à 2023/prêt), TSV Hartberg (depuis juillet 2023)

Palmarès avec le Paris Saint-Germain : Champion de France U17 (2017) Vainqueur de la Al Kass International Cup U17 (2018)

Équipe de France : U19 (9 sélections, 2 buts)