Nicolas Gill : «Une ambiance de folie»

Double médaillé olympique (argent et bronze), triple médaillé mondial dont une finale en 1993, précisément l’année de son arrivée au PSG Judo, l’emblématique combattant canadien, devenu DG de sa fédération, revient sur ses années parisiennes. Une période intense.

«Je suis arrivé au PSG à l’automne 1993. Après mes JO de Barcelone (3e, NDLR) et les mondiaux d’Hamilton (2e), je sortais un peu du lot et il leur manquait un -86kg. Pour moi, c’était une super opportunité de passer plus de temps en Europe, à une époque où l’INSEP était un peu plus ouvert et où je pouvais donc aussi m’entraîner sur des périodes de deux à quatre semaines consécutives. Je ne pouvais pas, pour des questions de règlement, être aligné sur les championnats de France mais je combattais en coupe d’Europe, qui était alors organisée sous la forme d’un championnat, plusieurs week-ends dans l’année. Je crois que cela m’a bien réussi parce que je n’ai perdu qu’un combat en dix ans sur tous ceux que j’ai disputés sous les couleurs du PSG puis du Paris Judo.

Les souvenirs ? Forcément les années jusqu’en 1996, les plus folles. Il y avait là les Philippe Taurines, Nasser Nechar, Bertrand Amoussou… Beaucoup étaient sur les dernières années de leur carrière et défendre les couleurs du club était devenu leur objectif sportif majeur. D’autres, comme Stéphane Nomis ou Philippe Demarche, étaient en charge de la vie sociale (rires). On avait fait venir Graeme Randall, le Britannique champion du monde 1999, nous avions des entraîneurs qui sont encore des références mondiales comme Jean-Pierre Gibert, ou Guy Delvingt. Pour quelqu’un qui venait du Canada, comme moi, c’était un truc inimaginable !

Ce que je retiens de ces années, c’est vraiment le superbe esprit d’équipe qui régnait. C’était très fort niveau judo, mais ça branchait aussi beaucoup, c’était, humainement, un régal de vivre ces moments dans ce groupe. C’est aussi avec le PSG que j’ai vu le seul match de soccer de ma vie ! Il y avait une adrénaline et une intensité incroyables si bien que, souvent, celui qui ne devait pas forcément gagner ce jour-là face à un adversaire plus fort, gagnait justement le combat décisif et finissait souvent en héros de la journée. C’était une ambiance de folie. Et quand j’en revois certains vingt-cinq ans plus tard, il y a un lien spécial entre nous. Ce n’est d’ailleurs sans doute pas un hasard si beaucoup d’anciens, comme Djamel (Bouras) ou Nasser (Nechar), ont relancé eux-mêmes le club. Il y a quelque chose de très symbolique. Je suis heureux d’avoir fait partie de cette histoire.»