Lumière sur... Ophélie Vellozzi et Sina Sadroleslami

En rejoignant la section judo du PSG cet été, Ophélie Vellozzi comme Sina Sadroleslami entendent bien franchir des caps dans les mois et années à venir. Deux tempéraments entiers, aux objectifs clairs et ambitieux, qui s’inscrivent pleinement dans le projet du club de la capitale.

-57kg
Ophélie Vellozzi, âme combative
Lorsqu’elle monte sur le tatami en compétition, son regard dit tout ou presque d’Ophélie Vellozzi. Déterminée, cette combattante arrivée au club cette saison, sélectionnée pour les championnats d’Europe et du monde juniors 2019 en -57kg, est une guerrière dans l’âme. Venue au judo à l’âge de cinq ans, « pour se défendre » se souvient-elle, la victoire est tout de suite au rendez-vous en compétition l’année suivante, « y compris contre les garçons », s’amuse-t-elle. Aimantée par le sport, elle pratiquera la natation, l’escalade et la boxe au lycée en même temps que le judo, qu’elle choisira finalement comme sport de prédilection. Fan de Clarisse Agbegnenou, de Teddy Riner mais surtout de la nageuse Laure Manaudou, son idole depuis qu’elle l’a vue triompher aux JO devant son écran de télévision, la pensionnaire de l’INSEP, actuellement en première année de STAPS, a choisi de quitter l’OM Judo cet été afin de rejoindre le PSG Judo « pour le suivi sportif, l’ambiance avec les autres athlètes et parce que les premiers contacts avec Nicolas Mossion ont été décisifs, grâce à sa simplicité et son sens de l’écoute ».

Ophélie, « têtue et instinctive, avec les qualités et défauts que cela engendre » s’amuse-t-elle d’elle-même, aime l’action, qui devra forcément être au cœur de son futur métier. GIGN, armée, maître-chien… Tout n’est pas arrêté mais elle se projette déjà plus loin que ses dix-neuf ans. Si son envie des grands espaces, de la Sibérie qu’elle a adorée à l’Argentine dont elle fait un objectif de voyage prioritaire, est de son âge, elle sait aussi que beaucoup de choses sont à jouer dans le petit carré des tatamis dans les mois à venir. Médaillée aux France cadettes en 2017, elle remettait ça l’année suivante aux France juniors, avant de contribuer activement à la médaille de bronze mondiale décrochée en octobre par l’équipe de France juniors, la droitière, spécialiste de ko-uchi-gake, uchi-mata et tomoe-nage, coche les cases. Il lui reste le titre national juniors à aller chercher pour sa dernière saison dans cette catégorie d’âge, pour se placer comme l’une des sérieuses prétendantes de l’olympiade qui amènera le judo vers Paris 2024. « Je ferai tout pour atteindre ce rêve », nous disait-elle au moment où Paris 2024 dévoilait son logo.

-66kg
Sina Sadroleslami, le persévérant
Fils d’un judoka passé par l’équipe nationale iranienne, Sina Sadroleslami a la réputation d’un perfectionniste quand on interroge les garçons de sa génération. Avide de conseils, le cinquième des championnats de France seniors première division 2018 explique avoir rejoint le club « parce qu’il y avait Nicolas Mossion », avec qui il avait travaillé au pôle espoirs de Brétigny-sur-Orge, mais aussi « parce qu’il y a un groupe fort, composé de nombreux copains, et parce qu’enfin le PSG est le club de la capitale avec un fonctionnement très professionnel ».

Cette tête bien faite en deuxième année d’école de commerce à l’Université Léonard-de-Vinci, revient sur ses débuts en judogi. « J’avais dix ans. Au départ, je voulais faire de la lutte. Mais je me suis finalement tourné vers le judo, sans doute par atavisme. Je crois que ce que j’ai tout de suite aimé, c’est la possibilité et la sensation de faire chuter son adversaire tout de suite ! Je suis un peu plus aguerri maintenant et le plaisir sincère que j’y trouve, c’est le fait que le judo est un sport complet, avec de la technique debout mais aussi au sol. C’est un grand terrain de jeu, un sport pour tous aussi et j’aime bien cette idée d’universalité. Le judo a cette qualité incroyable de pouvoir être pratiqué quel que soit son physique, à 55kg comme à 130kg. J’aime cette idée que mon sport n’exclut personne. »

Lecteur assidu d’essais politiques et historiques, il faut y voir la marque d’un jeune homme qui aime avant tout comprendre. « C’est valable pour le monde qui nous entoure aussi bien que la solution technique ou tactique face à tel ou tel adversaire ». Et dans le judo ? « Je suis un persévérant », s’auto-analyse ce judoka aux idées claires. Car les objectifs sont là, clairement définis : être champion de France seniors dès ce week-end à Amiens, et pouvoir monter sur le tapis de l’AccorHotels Arena en février pour le Grand Chelem de Paris, mais aussi décrocher une belle médaille par équipes avec le PSG début mars à Brest. À vingt-et-un ans, ce garçon qui se souvient avec « émotion et fierté » de sa première sélection en équipe de France – « En 2016 à Athènes, alors que j’étais première année juniors » sait où il va. En faisant sienne la célèbre maxime de René Char : « impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder ils s’habitueront. »