Luka Mkheidze : « Lancer du mieux possible cette nouvelle olympiade »

Dans moins de deux semaines, le double médaillé olympique des -60kg tentera à Podgorica de décrocher le second titre continental de sa carrière après celui obtenu à Montpellier en 2023. Cette étape monténégrine constitue le point de départ vers les Jeux de Los Angeles dans trois ans.

Pour ton retour à la compétition depuis ta finale olympique de l’été dernier, tu es allé combattre pour la première fois en compétition officielle en Géorgie, ton pays natal, où tu as remporté fin mars le Grand Chelem de Tbilissi. Qu’a signifié cette victoire pour toi ?
Revenir sur le circuit après sept mois de coupure et aussitôt décrocher de l’or est évidemment une grande satisfaction. Au-delà de ce résultat, j’étais très heureux d’enfin pouvoir combattre en Géorgie, après avoir manqué plusieurs occasions par le passé à cause de blessures ou du covid. Le matin de mon tournoi, j’ai croisé mon premier entraîneur, il y avait également mes parents et une quarantaine de membres de ma famille dans les tribunes. En termes de motivation, difficile de faire mieux, alors que j’appréhendais un peu cette reprise, sans savoir vraiment comme j’allais me sentir sur le tapis.

Quels enseignements as-tu retenus de cette journée ?
Tout n’a pas été parfait, je m’y attendais, mais j’ai su puiser dans mes ressources mentales et physiques pour que tout se termine bien. Il y a notamment eu ce quart de finale de plus de douze minutes où, malgré de nombreuses erreurs que j’ai pu constater lors de l’analyse vidéo, j’ai réussi à ne rien lâcher pour gagner ce combat. Sur le plan du judo pur, j’essaie de mettre de nouvelles choses en place afin de mieux déstabiliser mes adversaires dans mes enchaînements d’attaques, avec des réactions dans les jambes par exemple. C’est un travail qui va prendre des années pour que tout se mette parfaitement en place, et je vais tout mettre en œuvre pour y parvenir d’ici aux prochains Jeux olympiques.

Luka Mkheidze (mars 2025) 3

Tu es actuellement le leader mondial de ta catégorie. Comment gères-tu ce statut de favori ?
Pour être tout à fait honnête, je n’y pense pas vraiment, et c’est le meilleur moyen pour m’éviter d’ajouter de la pression. Il y a quelques années, j'étais outsider et cela se passait très bien, aujourd'hui je suis plus leader, et ça se passe très bien aussi. J'essaie justement de ne pas me prendre la tête avec ça et j'essaie de faire mon judo, tout simplement, le jour J. De plus, nous n’en sommes qu’au début de l’olympiade, là où, entre guillemets, ce n’est pas le plus important d’être tout en haut. La qualification olympique ne commence qu’en juin 2026, et c’est à partir de ce moment-là qu’il faudra répondre présent.

Que représentent alors ces championnats d’Europe ?
Cela reste des championnats, avec un titre à aller chercher en fin de journée. Hors de question de s’y présenter sans avoir l’intention de gagner ! Ce sont ces rendez-vous qui permettent de construire des palmarès, et j’espère briller à cette occasion, qui doit aussi me servir à préparer les championnats du monde de juin, où je compte bien enfin débloquer mon compteur. Ce sont deux gros objectifs qui se profilent donc devant moi, avec l’idée de lancer du mieux possible cette nouvelle olympiade, la troisième de ma carrière.