Le regard des coaches avant les mondiaux de Doha

Respectivement responsable du haut niveau et entraîneur du groupe élite au PSG Judo, Nicolas Mossion et Florent Urani ne cachent pas leur satisfaction quant au fait d’avoir sept athlètes du club engagés sur ces championnats du monde 2023. Tout en se montrant exigeant et ambitieux pour chacun d’eux.

Sept sélectionnés, c’est évidemment une grande réussite pour le club. Que pensez-vous de ce joli tir groupé ?
Nicolas Mossion : « C’est la vocation de ce club d’accompagner les leaders nationaux sur des aventures sportives de ce niveau. Amandine Buchard (-52kg), Marie-Ève Gahié (-70kg) et Romane Dicko (+78kg) chez les féminines, Alpha Oumar Djalo (-81kg), Alexis Mathieu (-90kg) et Teddy Riner (+100kg) chez les garçons seront concernés par ces championnats du monde, sans oublier Arnaud Aregba (-81kg) qui est remplaçant et l’Algérien Messaoud Redouane Dris (-73kg). C’est une belle réussite qui met le PSG au cœur du projet olympique, car les sélections pour Paris 2024 vont en partie dépendre de ces championnats du monde. C’est une responsabilité mais aussi un enjeu à gérer pour nous parce que nous sommes le club leader à ce niveau. »

Nicolas Mossion (septembre 2022) 2

Comment les accompagner au mieux sur un tel événement ?
Florent Urani : « C’est un équilibre à trouver avec l’encadrement de l’équipe de France. Nous avons l’opportunité de pouvoir travailler en amont en bonne harmonie avec les entraîneurs nationaux, avec beaucoup d’échanges, et d’être présents sur le tapis pendant la préparation. Nous sommes complètement intégrés au processus et c’est très bien. Sur l’événement lui-même, nous sommes présents aussi, là où il s’agit d’être au plus près des besoins de chaque athlète, qui sera accompagné de l’entraîneur qui le coache à chaque combat. C’est un soutien qui ne doit pas perturber, ni disperser le combattant, et qui peut s’exprimer par SMS par exemple, avec des conseils et des encouragements si l’athlète en a besoin. Nous serons à fond derrière eux, pour les aider au mieux à atteindre l’objectif de médaille qu’ils peuvent légitimement tous atteindre. »

Dès leur retour de Doha, il faudra déjà penser aux championnats de France par équipes, où le club aura ses deux couronnes de 2022 à défendre à Laval fin mai. Comment parvenir à motiver les troupes ?
NM :
« Les championnats de France par équipes constituent effectivement un rendez-vous important pour nous. Ce n’est pas un très bon timing pour nous, mais c’est comme ça. Le calendrier national et le calendrier international sont difficiles à harmoniser. Nous sommes bien conscients qu’avec des athlètes qui reviendront, on l’espère tous médaillés, ce sera difficile pour eux de se remettre dedans. Nous serons là pour les accueillir et les amener avec nous sur ces objectifs collectifs. Bien sûr, il n’y aura pas d’enjeu technique ou physique, et il s’agira surtout de se rassembler, de faire des choses ensemble. Pour des athlètes qui auront vécu de tels enjeux personnels, l’essentiel est de se rappeler qu’ils font aussi partie d’un groupe, d’un club, avec des plus jeunes qui comptent sur eux et pour lesquels ils sont exemplaires. Pour eux, le titre national par équipes est très important. Et même pour les leaders nationaux car, si les objectifs individuels sont évidemment très importants, on se souvient aussi toute sa vie des victoires collectives, avec ceux qui partagent les mêmes ambitions au club. C’est cet esprit d’équipe que nous devons mettre en avant et renforcer pour faire face à nos nombreuses ambitions. »

Florent Urani (septembre 2022)

À sept médailles mondiales et les titres par équipes, signez-vous ?
FU : « Soyons précis. Sept médailles mondiales, bien sûr, mais pourquoi pas sept titres ? Et je ne signe pas pour une médaille nationale par équipes. Nous sommes tenants du titre chez les féminines comme chez les masculins. Notre objectif, c’est de faire aussi bien, sans sous-estimer cet enjeu. Malgré le calendrier, nous devons réussir ce pari. »

Y a-t-il d’autres objectifs à court terme ?
NM : « Les championnats du monde vont être très importants dans la perspective des Jeux olympiques de Paris qui sont désormais tout proches, à moins d’un an et demi. Mais nous avons aussi la chance d’avoir des championnats d’Europe à la maison à Montpellier en novembre prochain, mais également les championnats de France individuels, le même mois, qui nous permettra de voir où nous en sommes dans toutes les catégories. Ce sera une année bien chargée ! »