Gahié et Mathieu bronzés à domicile
Comme Walide Khyar la veille, c’est avec du bronze que la sélectionnée olympique des -70kg et le double médaillé au Masters ont conclu leur première compétition de l’année. Du positif avant les grandes échéances du printemps.
Se voir désigné(e) vainqueur par l’arbitre lors de son dernier passage sur l’aire de combat, voilà une sensation après laquelle courent tous les judokas de la planète, synonyme de fin de journée réussie, avec de l’or ou du bronze à la clé. Si le métal n’était pas le plus doré pour Marie-Ève Gahié (-70kg), qui restait sur deux finales perdues à l’Accor Arena, l’heure était tout de même à la satisfaction pour son retour à la compétition après les Jeux. « Je suis reconnaissante de commencer l'année avec une médaille. C'est vrai que les Jeux sont toujours dans ma tête, quelque part, mais voilà, j'avance et j'essaie de me diriger vers les prochains Jeux. Ça fait hyper plaisir de reprendre à la maison, même si je ne suis pas allée jusqu'au bout de la journée. Je suis certes un peu déçue de ne pas avoir trouvé la solution à la fin de mon quart de finale (plus de dix minutes de duel contre la Japonaise Mayu Honda, championne du monde juniors 2023 et future médaillée d’or de l’épreuve parisienne, NDLR), mais je pense que, la prochaine fois, je trouverai la solution. Je suis contente de la médaille. La couleur, c'est autre chose, mais je suis contente de la médaille. » Une récompense d’autant plus importante que la vice championne du monde 2024 l’obtenait au détriment d’une autre combattante française, Lucie Jarrot, après l’avoir impactée à trois reprises sur son grand fauchage extérieur fétiche.
Alexis Mathieu (-90kg) aurait aussi dû conclure sa journée face à un rival national, le médaillé olympique 2024 Maxime-Gaël Ngayap Hambou, mais ce dernier devait déclarer forfait suite à un impact à la tête lors de l’un de ses combats précédents. Auparavant, le Parisien aura tout tenté contre le champion du monde en titre Goki Tajima, avant de faire parler son expérience en repêchages face au vice champion de France 2024 Max Laborde, qu’il surpassait d’un yuko marqué en tout début de combat. « Ce ne fut pas une journée évidente pour moi sur le plan physique, j’ai été moins spectaculaire et productif que d’habitude mais il faut aussi savoir aller au bout de la journée dans ces conditions. Cette première médaille à Paris constitue un nouvel échelon de franchi dans mon parcours, il va falloir analyser tout ce qu’il s’est passé ici pour se remobiliser pour la suite, à commencer par les championnats de France par équipes qui arrivent dans deux semaines. »
À Villebon-sur-Yvette, l’équipe parisienne pourra également compter sur son -81kg Alpha Djalo, classé septième ce dimanche avec un bilan de deux victoires pour deux défaites, lui qui retrouvait également le chemin de la compétition pour la première fois depuis les Jeux. « Comme d’habitude, Alpha a proposé une bonne attitude sur le tapis, et avait probablement la solution en repêchages contre l’Azerbaïdjanais qui a reçu les deux premières pénalités du combat, analyse Damiano Martinuzzi, entraîneur principal du PSG Judo. La force d’Alpha réside dans sa technique, qui lui offre de nombreuses solutions dans plusieurs directions, mais cela peut aussi lui faire du tort car, à ce niveau, on ne peut pas toujours gagner en mettant de belles projections pour obtenir ippon. Vu son engagement à l’entraînement, je n’ai pas de doute sur l’issue de ses prochaines sorties, dans un contexte de concurrence nationale qui s’élève et qui va aussi l’aider à repartir de plus belle sur ce nouveau cycle. »
De leur côté, l’aventure s’est arrêtée dès leur entrée en lice pour Lila Mazzarino (-78kg) et Coralie Haymé (+78kg), respectivement vaincues par les Néerlandaises Lieke Derks et Karen Stevenson, toutes deux classées en fin de journée. « C’est avant tout une affaire de confiance en ce qui concerne Coralie, qui se positionne bien à la saisie avant de commettre une erreur fatale à ce niveau, poursuivait Damiano Martinuzzi. Elle doit désormais gagner en constance dans ses postures, dans ses plans d’attaque. Pour Lila, qui combat encore en juniors, ce n’était que du bonus de combattre ici, même si ce n’est pas parce que l’on est jeune que l’on ne peut pas être déjà performant en seniors. Elle est encore novice dans la catégorie, et elle doit prendre de la masse pour pouvoir rivaliser avec les plus rugueuses comme cette Néerlandaise. »