Dylan Batubinsika : « J'ai tout appris à Paris »

Formé au Paris Saint-Germain de 2004 à 2017, Dylan Batubinsika revient sur son actualité et les souvenirs qu'il garde de sa formation dans son club de coeur.

Dylan, tu as quitté le Paris-Saint-Germain en 2017. Quel regard portes-tu sur son évolution ?

« C’est ma région natale, j’étais donc supporter avant même d’y jouer chez les jeunes. Même si aujourd’hui j'évolue dans un autre club, cela ne m’empêche pas de toujours supporter le Paris Saint-Germain ! J’y ai joué 13 ans, ça ne s’efface pas comme ça. J’y ai tout appris. Tous mes souvenirs vécus dans le foot, c’est avec ce club ! Quand les Rouge et Bleu jouent en Ligue des Champions, je suis à fond derrière l’équipe. A chaque but, je crie comme si j’étais dans le stade ! Le club a changé, je ne connais plus les joueurs qui y jouent. Certains jeunes arrivent à intégrer le groupe professionnel cette saison, preuve du bon travail réalisé avec les Titis. »

Quels sont tes meilleurs moments vécus en Rouge et Bleu ?

« Je vais d’abord citer notre victoire à la Al Kass International Cup au Qatar en 2012, lors de la toute première édition, remportée avec la génération 95-96. Je pense également à notre parcours en UEFA Youth League lors de la saison 2013-2014. C’était la première édition de cette compétition. D’ailleurs, j’avais également manqué un match en coupe Gambardella à cette même période lors duquel l’équipe fut éliminée. J’ai tellement de souvenirs en tête ! Je suis resté en contact avec mes coéquipiers de l’époque. Quand je me remémore mes années passées au centre de Formation, c’est surtout la bonne ambiance sur comme en dehors du terrain que je retiens principalement. Nous avions un groupe très solidaire. Je me souviens du moindre détail, je pourrais en faire un film ! »

Tu es dans le circuit professionnel depuis 2017. Ton rapport au football a-t-il évolué ?

« On apprend tous les jours de tout le monde, que l’on soit âgé de 20 ans ou de 30 ans. A partir du moment où l’on officie sous la coupe de différents entraîneurs, forcément on développe notre culture foot et on doit s’adapter à différents schémas, différents fonctionnements. Evoluer au niveau professionnel est totalement différent de lorsqu’on joue au centre de Formation. D’ailleurs, si je devais revenir en arrière, je travaillerais davantage, car sincèrement le niveau chez les pros est très relevé. Au Paris Saint-Germain, nous avons eu la chance d’évoluer dans les meilleures équipes chaque année. Inconsciemment, nous n’étions sûrement pas au maximum de nos capacités. Souvent, on gagnait nos matches dès le tunnel ! Nous sentions que l’équipe adverse avait peur de nous. Sans forcer, on remportait parfois nos matches par la technique. Nous n’avons jamais appris à être dominé. Quand je suis arrivé à Antwerp en 2017, j’ai directement été aligné contre Anderlecht (Nul 0-0) et La Gantoise (Victoire 1-0). Je n’ai jamais autant défendu de ma vie ! Au Paris Saint-Germain, on nous apprend à bien conserver le ballon, à dicter le jeu. Mais en pro, ça change tout le temps ! Un coup on subit, un coup on domine. Mon amour pour le football reste inchangé. Je prends toujours autant de plaisir à m’entraîner. Alors oui, parfois je boude, quand je suis dans une période difficile. Mais une fois les crampons enfilés, j’oublie et je repars ! »

Après quatre années passées en Belgique au Royal Antwerp, tu as rejoint l’été dernier le FC Famalicao en D1 portugaise. Comment se déroule ta saison ?

« J’estimais avoir fait le tour du championnat belge et je souhaitais vivre une nouvelle aventure. Je n’oublierai jamais Antwerp, car j’y ai effectué mes premiers pas chez les pros, j’y ai découvert la coupe d’Europe et j’y ai remporté mon premier trophée (ndlr : coupe de Belgique 2020). J’ai opté pour le championnat portugais car il a toujours été un véritable tremplin pour de nombreux joueurs. Les équipes du haut de tableau n’ont sincèrement rien à envier aux meilleures équipes françaises. A l’image de mon équipe, j’ai connu un début de saison compliqué, car j’ai subi deux blessures qui m’ont éloigné des terrains durant plusieurs mois. Une fois que j’ai pu retrouver mon niveau, j’ai réellement pris mes marques en enchaînant les matches (ndlr : 16 matches et 1 but, toutes compétitions confondues). Alors que nous étions relégables, l’équipe a aligné de bons résultats en 2022 (ndlr : 12e à date). Nous visons la 6e place qui pourrait être européenne, selon le vainqueur de la coupe du Portugal. Sur le plan du jeu, il y a énormément de très bons techniciens car il y a beaucoup de joueurs brésiliens et espagnols. Le rythme des rencontres est souvent intense. Grâce à ma formation suivie au Paris Saint-Germain, je sens que j’ai une réflexion tactique plus développée que la grande majorité des joueurs. En toute modestie, j’essaye de faire profiter de mon vécu auprès de mes coéquipiers. »

Transition toute faite, quels conseils peux-tu donner à nos U19 Nationaux qui se sont qualifiés pour les quarts de finale de l’UEFA Youth League ?

« Tout d’abord de rester humble. Que cela soit à mon époque ou celle actuelle, lorsqu’on porte le maillot rouge et bleu, on a la sensation d’être parmi les meilleurs. Il ne faut surtout pas prendre à la légère le prochain match à venir. A chaque tour qui passe, le niveau s’élève (ndlr : Dylan a disputé 11 matches en UEFA Youth League). Le prochain match face à Salzbourg ne sera pas facile, car c’est une équipe qui possède une vraie marque de fabrique sur le plan de la formation. C’est une référence à l’échelle européenne. Il faudra travailler en équipe, tout en étant serein. Les Titis devront jouer sans pression. Qu’ils profitent de vivre de tels moments, sans rien regretter car ils ne seront pas tous sûrs de pouvoir rejouer une telle compétition à l’avenir. Ils doivent saisir leur chance ! »

PROFIL

Date de naissance : 15 février 1996
Lieu de naissance : Cergy-Pontoise (Val-d’Oise)
Poste : Défenseur central
Clubs successifs : US Cergy Clos (2003 à 2004), Paris-Saint-Germain (2004 à 2017), Royal Antwerp FC (2017 à 2021), FC Famalicao (depuis juillet 2021)

Equipe de France : U16 (5 sél.) U20 (5 sél./1 but)