Damiano Martinuzzi : « Un bilan exceptionnel »
Aux premières loges de ces trois jours de championnats d’Europe disputés à Montpellier, l’entraîneur principal du club Rouge et Bleu a apprécié le parcours de ses protégés avec l’équipe de France, parmi lesquels quatre nouveaux champions d’Europe : Amandine Buchard, Marie-Ève Gahié, Romane Dicko et Luka Mkheidze.
Avec six médailles pour neuf athlètes sélectionnés, quel bilan tires-tu de ces championnats d’Europe ?
Voir que l’équipe de France remporte neuf médailles et que le PSG Judo contribue aux deux tiers de ce bilan avec six podiums, c’est exceptionnel ! Après, au regard de nos neuf athlètes engagés, il y avait moyen de faire mieux encore. Alexis Mathieu, qui a sorti un gros combat contre le champion olympique Lasha Bekauri, pouvait vraiment se battre pour la médaille lui aussi, tout comme Audrey Tcheuméo, septième également, ou Margaux Pinot la veille. Pour autant, ne noircissons pas le tableau de ces championnats, magnifique pour le club.
Il s’agissait de tes premiers championnats d’Europe avec le PSG Judo, qui plus est en France. Qu’en as-tu pensé ?
Venant de l’étranger, je savais déjà que la France était un public extraordinaire. J’ai fait le tour du monde des tournois, jamais les spectateurs restent jusqu’au bout de la dernière cérémonie de récompenses comme cela a été le cas à Montpellier. Là, j’ai bien vu que ça transcendait vraiment nos athlètes, que la magie s’opérait dans cette salle. Il y avait certes la pression d’évoluer à domicile, mais aussi une force qui permet de faire la différence sur certains combats.
Plusieurs athlètes ont concédé avoir eu peur de perdre durant ces trois jours. Comment évacuer cette appréhension d’ici aux Jeux ?
De mon point de vue, ce n’est pas le fait d’avoir combattu en France qui fut la source de ce stress, mais bien la perspective de la qualification olympique. Il y a tellement de concurrence en France qu’une performance sur une épreuve de référence comme ces championnats, à quelques mois des Jeux, possède une réelle importance. Il fallait marquer le coup, montrer sa capacité à gérer ce contexte devant le public français comme ce sera le cas à Paris l’été prochain.
Comment vois-tu la suite de la qualification ?
Dans les petites nations, rares sont les catégories en balance pour les Jeux avec plusieurs athlètes au coude-à-coude. C’est un luxe que leurs combattants ont de savoir de longue date qu’ils participeront bien aux Jeux. Lutter jusqu’au bout pour la qualification, avec un ou plusieurs compatriotes, peut se transformer en piège pour les nations phares, et c’est pourquoi j’espère que les premiers Français retenus pour les Jeux soient connus le plus tôt. À partir de là, nous pourrons vraiment entrer dans la planification, avec des athlètes qui pourront prendre le temps de bien digérer leur sélection et de se libérer la tête de tout le reste. Prendre des décisions, c’est aussi ça le haut niveau, et j’espère que ce sera le cas rapidement dans les catégories où la donne est déjà suffisamment claire.
