Damiano Martinuzzi : « Tout mon cœur au service des athlètes »

Entraîneur réputé du côté de la Belgique, où il a mené plusieurs athlètes jusqu’aux podiums mondiaux et olympiques, c’est avec beaucoup d’ambition et d’énergie que l’ancien -73kg rejoint la France et l’aventure du PSG Judo.

Comment te retrouve-t-on au PSG Judo ?
Dans un premier temps, Djamel (Bouras) m’a appelé pour savoir si je pouvais être intéressé, ce qui m’a vraiment fait plaisir. J’avais déjà reçu plusieurs offres d’autres nations, mais je n’avais jamais ouvert la porte sur ces opportunités. Mais là, rejoindre le PSG Judo, c’était vraiment autre chose. En tant que francophone, j’avais déjà des liens avec les entraîneurs et les athlètes de l’équipe de France que je côtoie depuis que j’ai commencé à entraîner il y a quinze ans, et je savais donc que des garçons comme Teddy ou Alpha étaient au club. Mais je ne me doutais pas que le groupe dans son ensemble était d’une telle qualité !

Quelles sont tes ambitions ?
Le métier d’entraîneur étant en constante évolution, j’espère continuer à grandir en saisissant cette chance qui m’est offerte de travailler en même temps avec autant d’athlètes de haut niveau, qui ont décroché les plus belles médailles. Qui plus est dans un cadre très structuré comme celui du Paris Saint-Germain. Je vais découvrir cet environnement, mais j’ai confiance en moi, car le judo reste le judo, et les clés de la performance sont immuables. Moi qui suis issu d’une petite nation (la Belgique), je sais que la notion d’équipe est primordiale, de même que le travail individualisé. De mon point de vue, entraîner, ce n’est pas seulement arriver au dojo, être là le temps des séances pour donner ses consignes. C’est une véritable passion, et il faut mettre tout son cœur au service de l’athlète, qui doit être constamment au centre de tout. Étant désormais entraîneur de club, le challenge est un peu différent puisqu’il faut aussi traiter avec la fédération, mais si les ego de chacun sont mis de côté, la collaboration sera bonne, sereine et calibrée, et nous pourrons très bien travailler tous ensemble pour mettre les combattants dans les meilleures conditions. C’est cette cohérence entre tous les domaines qui gravitent autour du sport de haut niveau qui compte le plus à mes yeux.

Damiano Martinuzzi (septembre 2023) 1

Quels rapports as-tu l’habitude d’instaurer avec tes athlètes ?
Outre la hiérarchie qui se met en place naturellement entre l’entraîneur et l’entraîné, toutes les relations sont avant tout basées sur le respect. Il faut savoir s’adapter à tout le monde, en fonction des caractères de chacun, et je pense que cela fait partie de mes qualités après avoir eu entre les mains des féminines, des masculins, des jeunes et des moins jeunes, des sensibles, des plus durs… C’est à l’entraîneur et au coach de s’adapter à l’athlète et ses besoins, pour qu’il continue à s’améliorer sans cesse. Ce n’est pas parce que je pratique le judo d’une telle façon que je dois l’imposer absolument, bien au contraire. En contrepartie, je cultive une philosophie du travail que je vais m’attacher à infuser dans le groupe.

À quoi attaches-tu le plus d’importance ?
J’ai été un athlète raté, ce qui m’a poussé à beaucoup analyser les situations pour pouvoir grandir. Ce travail sur moi-même m’a fait comprendre que l’honnêteté faisait partie des paramètres les plus importants de la performance. Un constat valable à la fois pour les athlètes et pour les entraîneurs, bien évidemment. Quand tu sais que tu as tout mis en œuvre pour aller chercher les plus beaux titres mais que ça ne marche pas, comme ce fut par exemple le cas avec Mathias Casse qui a disputé sa quatrième finale mondiale en mai dernier et ne l’a pas emportée, tu es forcément triste, mais cela fait partie du sport. Avec lui, on ne pouvait pas se satisfaire de l’argent, et c’est cette exigence et cette ambition que je vais pourvoir amener au club pour ceux qui doivent encore progresser sur ce point pour passer de nouveaux caps.

Comment vois-tu cette première saison au club ?
Il y a bien évidemment les championnats d’Europe qui vont arriver vite, mais aussi la Ligue des Champions qui est très importante pour le club. Je n’ai jamais eu la chance d’y prendre part jusque-là, mais ce n’est pas pour autant que nous nous rendrons en décembre à Belgrade pour faire de la figuration mais bien pour s’imposer. Par la suite, forcément l’ambition première sera de parvenir à qualifier le maximum d’athlètes pour les Jeux olympiques, puis de les préparer au mieux pour que les sélectionnés brillent à Paris.