Damiano Martinuzzi : « Des objectifs pour tout le monde »
Alors que le Grand Chelem de Paris verra ce week-end huit de ses combattants lancer leur année devant le public français, l’entraîneur principal du PSG Judo prend le temps de revenir sur le début de cette nouvelle olympiade. Des mois qu’il espère fondateurs pour l’avenir.
Avec ce Grand Chelem de Paris, c’est comme le coup d’envoi officiel de l’olympiade 2024-2028 qui va être donné à l’Accor Arena. Pour autant, le club a su mettre à profit les mois qui ont suivi les Jeux de Paris pour impulser une nouvelle dynamique. Qu’en est-il ?
C’est une période que j’apprécie car c’est un moment charnière où il faut se montrer ultra-stratégique, vigilant et méticuleux dans tous les choix que tu peux faire. Avec quels athlètes repartir sur ces quatre prochaines années ? Pour quels objectifs ? Nous avons recruté des jeunes en nous disant que ce sera peut-être ceux-là qui feront leur trou d’ici aux Jeux de Los Angeles. Et pour ceux qui sont déjà au club, il faut écrire la suite de l’histoire ensemble, en fonction de leurs aspirations.
Comment avez-vous procédé ?
Nous avons eu la chance de passer beaucoup de temps ensemble, que ce soit dans notre nouveau dojo du Plessis-Robinson, où nous avons été formidablement accueillis et où nous nous sentons vraiment comme à la maison, ou en stage, comme ce fut le cas en novembre au Japon. Là-bas, nous avons tout fait ensemble : manger, dormir, s’entraîner, prendre les transports… En termes de cohésion de groupe, il n’y a pas mieux ! Tous sont restés unis dans l’effort, dans la difficulté des séances mais aussi du quotidien. Quel que soit ton nom, ton statut, chacun était logé à la même enseigne et, avec Nicolas et Baptiste, nous avons ressenti un bel élan collectif sur lequel nous avons pu surfer lors de la Champions League.
Remporter cette compétition figurait parmi les priorités de la section cette saison. Est-ce du soulagement d’y être parvenu à Montpellier ?
Effectivement, le seul objectif que nous avions était de gagner, et nous pouvons être fiers de cette victoire, avec un engagement et un état d’esprit remarquables de tous nos athlètes. Maintenant, le PSG Judo est un grand club, et nous en voulons toujours plus. C’est pourquoi, même si nous replongeons dans le circuit, avec une dimension plus individuelle pour chacun de nos combattants, nous serons bien présents aux championnats de France par équipes mi-février, avec la ferme intention de conserver nos deux titres.
Qu’attends-tu de tes sélectionnés sur ce Grand Chelem de Paris ?
Il y a plusieurs cas de figure : d’un côté, nous avons deux juniors, Lila Mazzarino (photo ci-dessous) et Kelvin Ray, pour qui tout est bon à prendre dans une logique de développement. Ils montent tous les deux en puissance, avec des échéances à venir dans leur catégorie d’âge, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut attendre patiemment son tour derrière les seniors. Je le répète, il doit saisir toutes les opportunités qui se présentent à eux car, on le sait très bien, tout peut aller très vite au plus haut niveau. D’autre part, nous avons des athlètes qui n’ont pas performé comme ils le souhaitaient sur les Jeux de Paris, et qui doivent repartir de l’avant, nourris de l’analyse qu’ils ont pu faire de cette expérience. Pour eux, comme pour nos autres seniors qui n'ont pas pris part aux Jeux et qui doivent se montrer dès à présent, il y a de belles choses à faire sur ce tournoi. Briller sera le meilleur moyen d’adresser le message suivant à la fédération : « Je suis là, il faut compter sur moi pour les prochains grands championnats ! »
D’autant plus qu’il s’agit d’un Grand Chelem de Paris où tous les leaders ne seront pas alignés…
Oui, et nous sommes bien placés pour le savoir ! C’est souvent le cas lors de l’édition qui suit le tournoi olympique, donc il y a vraiment de bonnes cartes à jouer pour occuper dès maintenant le devant de la scène.
Comment envisages-tu la suite de la saison ?
Dans un premier temps, notre mission avec le staff va être de ramener tous nos seniors à leur niveau et à leur envie d’avant les Jeux. Contrairement à l’an passé, tout le monde se retrouve avec des objectifs devant lui, et c’est ce qui rend aussi la période très intéressante. Après les championnats de France par équipes, certains vont se mettre en quête de médailles et de titres européens, puis mondiaux, ce n’est pas rien !