Coralie Haymé : « J’ai envie de produire du beau judo »

Engagée ce week-end sur les championnats de France seniors, la +78kg parisienne, qui reste sur deux victoires en Grand Prix et Grand Chelem, veut valider le travail engagé au quotidien par un premier titre national.

Comment expliques-tu cet excellent début de saison ?
Depuis que j’ai signé au PSG cet été, nous avons mis beaucoup de choses en place, que ce soit dans le travail au sol ou debout. Mieux, j’ai réussi à mettre en application lors de mes deux premières sorties, avec deux victoires à la clé qui confirment que nous sommes sur la bonne voie.

Dans quel état d’esprit t’es-tu présentée sur ces deux tournois ?
Je suis arrivée à Zagreb en me répétant qu’il s’agissait d’une nouvelle olympiade qui commençait, et donc d’une nouvelle chance pour moi de performer à l’international. Il n’y avait pas de doute à avoir, et il suffisait de lâcher les chevaux. Et comme ça a bien fonctionné, je n’avais plus qu’à reproduire le schéma à Abou Dhabi. Ce qui m’a permis d’arriver sur le tapis sans stress, et j’ai vraiment aimé cette sensation. J’étais concentrée sur ce que je devais faire, et sur rien d’autre.

Sur quoi comptes-tu insister désormais ?
Si je peux déclencher davantage, je ne dis pas non (sourire) ! J’ai envie de produire du beau judo, d’impacter mes adversaires, c’est la base…

Coralie Haymé (septembre 2024) 1

Comment appréhendes-tu les championnats de France de ce week-end ?
Les championnats de France ont toujours été l’une des compétitions les plus difficiles, du fait de la densité dans ma catégorie. En jeune comme en seniors, je n’ai jamais décroché l’or, mais je travaille dur pour y arriver. Devenir championne de France, ce n’est pas rien !

Vu tes récents résultats, tu risques d’être attendue par tes adversaires…
Oui, j’en ai bien conscience. Mais ça ne change rien finalement dans mon approche : une compétition, ça se construit et ça se base sur une journée. Je ne vais pas arriver en disant que je veux l'or à tout prix, car c’est le meilleur moyen de passer à côté des combats qui doivent me permettre d’avancer vers le titre. En fonction du tableau, il va falloir s’adapter à chaque adversaire, mettre en place ce qu’il faut pour passer les tours les uns après les autres. On fera le bilan à la fin de journée !

Cette forte concurrence en +78kg, la considères-tu comme une pression ou une opportunité ?
Ce gros noyau, dans lequel je compte également des cadettes et des juniors qui performent actuellement, tire tout le monde vers le haut, j’en suis convaincue. Ça oblige à hisser constamment le niveau d’exigence, et surtout à ne jamais se reposer sur ses lauriers. À titre personnel, je vois cette densité très positivement. Nous avons la chance d’avoir le meilleur tatami du monde à chaque entraînement, avec beaucoup de respect entre nous toutes. On sait que les places sont chères pour les grands championnats, mais cela fait partie du jeu, et nous connaissons toutes les règles.

Rien qu’au club, tu cohabites avec Romane Dicko, titulaire et médaillée lors des deux derniers Jeux olympiques…
Entre nous, comme avec les autres, tout se passe bien. J’ai eu la chance d'être sa partenaire pour les Jeux olympiques de Tokyo et, grâce à cette expérience, j’ai pu voir comment évoluait un groupe olympique, les ingrédients qu’il fallait mettre à ce niveau… La côtoyer est une aubaine dont je compte bien profiter au maximum.