Chiguy Lucau : « Jouer au Parc des Princes, c’est magique ! »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction le camp des Loges, où il est venu se ressourcer, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Chiguy Lucau (génération 84), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Chiguy, comment a débuté ton aventure au Paris Saint-Germain ?

« Je suis né à Kinshasa (capitale de la République Démocratique du Congo) mais je n’ai pas tellement de souvenirs du pays. Je suis arrivé à sept ans en France et plus précisément dans le 18e arrondissement de Paris. Mes parents ne juraient que par les études et ils voulaient me voir faire du sport en parallèle. C’est ainsi que j’ai découvert le foot dans un club de mon quartier à la Goutte d’Or. C’était le temps de l’innocence, de l’insouciance, mais déjà avec le rêve de devenir footballeur professionnel. On a ensuite déménagé à Levallois et dans la continuité des choses, j’ai intégré le club de cette ville. Après cela, le PSG m’a repéré via l’équipe des Hauts-de-Seine. J’ai enfilé le maillot rouge et bleu pour la première fois en intégrant le Centre de Préformation à l’âge de 15 ans. »

Te souviens-tu de tes premiers pas à la base de Verneuil-sur-Seine ?

« Bien sûr ! J’avais conscience d’avoir une chance incroyable de pouvoir signer au Paris Saint-Germain. Je suis donc venu avec une grande envie d’apprendre car j’ai toujours été un supporter de Paris, avant même d’y évoluer. Mon image du PSG, c’était celle de George Weah. Je me souviendrais toujours de son but lors du match de Champions League face au Bayern Munich (le 23 novembre 1994, victoire 1-0 du PSG), lorsqu’il fait une série de dribbles avant de tirer en pleine lucarne. J’ai intégré le Centre de Préformation avec l’envie d’atteindre le plus haut niveau pour imiter mon idole. Je me suis retrouvé sous la coupe de François Gil et Frank Bentolila. Le niveau était plus élevé que là où je jouais auparavant. Je n’en garde que d’excellents souvenirs car nous formions une vraie bande de copains avec mes coéquipiers du moment. »

La suite s’est déroulée au Centre de Formation, avec une concurrence plus affirmée ?

« En grandissant, les copains deviennent forcément des concurrents, ce qui ne veut pas dire que le respect et l’amitié disparaissent. Mais c’est aussi la loi du football, voilà pourquoi je me suis toujours donné à fond pour ne pas avoir le moindre regret. Jusqu’à cette fameuse saison 2002-2003 avec l’équipe réserve dirigée par Antoine Kombouaré, lors de laquelle j’ai inscrit 20 buts en championnat ! Tout me réussissait cette année-là, je pouvais même marquer les yeux fermés ! »

Tes bonnes performances ont convaincu le staff professionnel de te donner ta chance ! Magique ?

« C’est le bon mot ! Je me suis retrouvé au beau milieu de Ronaldinho, Okocha, Anelka… J’ai eu la chance d’être aidé par les Titis Selim Benachour et Jérôme Leroy, qui m’ont permis de faciliter mon intégration. Certains avaient tellement de talent, notamment Ronaldinho, un extraterrestre ! Il était très proche des jeunes, un mec très simple. On a toujours eu l’image de la grande star, mais il aimé rigoler avec tout le monde. Mon plus grand souvenir chez les pros, c’est d’ailleurs à ses côtés que je l’ai vécu. Lors d’un stage, je cherchais partout Selim Benachour dans l’hôtel. En fait, il jouait à la console avec Ronaldinho. Je me suis aussi retrouvé à l’affronter sur un jeu de football. Il commentait toutes ses actions en jouant avec son propre personnage ! J’avais l’impression d’être sur un vrai terrain à ses côtés ! C’était irréel, de la science-fiction pour moi qui débarquait du Centre de Formation. Assurément l’un des meilleurs souvenirs de ma vie ! »

Tu es apparu à trois reprises en compétition officielle avec Paris. Fouler la pelouse du Parc des Princes en Rouge et Bleu doit être exceptionnel à vivre ?

« J’ai disputé mon premier match officiel avec Paris face au RC Lens, sur la pelouse du Parc des Princes (12 avril 2003, en Ligue 1). Je ne pouvais pas rêver mieux. Paris, c’est ma ville ! J’y ai grandi. Tout Titi Parisien amoureux du ballon rond rêve de vivre cela. Même pour vingt secondes sur la pelouse, j’aurais tout donné pour les vivre ! J’ai eu le temps de savourer, de découvrir la pression d’un match devant plus de 40 000 spectateurs. Au coup de sifflet final, je n’avais qu’une envie c’était d’y regoûter. La suite ne s’est pas forcément passée comme je le souhaitais, car étant mal entouré et conseillé, je n’ai pas fait les bons choix de carrière. C’est d’ailleurs un message que je lance aux Titis actuels, restez focus sur le football et votre travail. Faîtes abstraction de tout ce qui se passe autour. Il faut jouer et faire vos preuves sur le terrain. Soyez patients, car si vous êtes bons, les choses viendront à vous. Rien ne sert de vouloir aller trop vite ! Comme j’ai cru pouvoir le faire… »

Es-tu toujours supporter du Paris Saint-Germain ?

« Pour la vie ! C’est mon club de cœur. Je suis d’ailleurs très content de son évolution. Voir évoluer des grands joueurs comme Kylian Mbappé, Lionel Messi ou bien Neymar Jr au Parc des Princes, c’est tout simplement magnifique ! A l’époque des joueurs de ce calibre, on les admirait sur la télévision du Centre de Formation. Ils berçaient nos soirées spéciale Champions League. Dorénavant, nous avons la chance de les avoir sous nos yeux. C’est un vrai régal de se rendre dans les travées du Parc pour les encourager. »

Pour clore notre entretien, peux-tu nous faire part de ton actualité ?

« J’ai obtenu mon diplôme d’éducateur sportif (BPJEPS) et je possède une licence d’entraîneur UEFA A. Depuis 2019, j’entraîne le club amateur de l'ES Seizième, situé dans le XVIe arrondissement, à deux pas du Parc des Princes. Je fais mes gammes, avec l’ambition d’entraîner au niveau national par la suite. Au-delà d’aimer le football, j’ai besoin de cette adrénaline au quotidien pour avancer dans ma vie. J’adore transmettre des messages et permettre à la jeunesse de grandir. Je ne sais pas si c’était une suite logique, car chacun a sa façon de voir le football et le sport, mais c’est ma manière d’être pleinement épanoui. J’ai d’ailleurs une pensée profonde pour Monsieur Bernard Guignedoux. Cet entraîneur était toujours à notre écoute. Un pédagogue hors-pair ! Un amoureux du beau jeu qui aimait vraiment ses joueurs. C’était un coach paternel qui formait un remarquable duo avec Antoine Kombouraré. Si j’ai opté pour la voie de l’encadrement, il y est pour beaucoup. »

PROFIL

Date de naissance : 04 août 1984
Lieu de naissance : Kinshasa (RD Congo)
Poste : Attaquant
Clubs successifs : La Goutte d’Or (1994 à 1997) – Levallois SC (1997 à 1999) - Paris Saint-Germain (1999 à 2004) – Le Mans UC (2004 à 2007) – CS Sedan-Ardennes (2007 à 2010) – LB Châteauroux (2009/prêt) – SR Colmar (2010 à 2011) – US Créteil (2011 à 2012) – Tarbes PF (2013) – RT Police FC (2014)

Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : Champion de CFA groupe A (2003)