Bekauri persiste en or, Gahié termine septième

Champion olympique en titre, Lasha Bekauri rentre dans un cercle très fermé. Celui des doubles vainqueurs, avec seulement douze prédécesseurs chez les masculins à y parvenir, et aucun Géorgien évidemment.

Lasha Bekauri devient même, à vingt-quatre ans, le plus jeune d’entre tous, à réussir une telle performance. Lasha Bekauri a de nouveau réussi une performance majuscule pour se succéder à lui-même après 2021 à Tokyo. À son menu, que du solide : un premier tour contre le Bulgare Ivaylo Ivanov, 13e mondial et deux fois finaliste des championnats d’Europe, un quart face au Coréen Juyeop Han, sur les podiums de deux Grands Chelems cette année, puis l’Espagnol Tristani Mosakhlishvili en demi-finale, 14e à la ranking et médaillé mondial en mai dernier, et enfin le Japonais Sanshiro Murao en finale. Un combattant qu’il connaît bien, de la même génération que lui, qu’il avait d’ailleurs battu en finale des championnats du monde juniors 2018… Cette fois, il marquait deux waza-ari pour s’adjuger ce second sacre olympique. « C’était incroyablement dur de réaliser cette performance, de gagner à nouveau ce titre, mais je crois avoir tout fait pour cela. Ce soir, je suis simplement heureux et fier d’apporter cette médaille à tous ceux qui me soutiennent, à mon pays, à mes entraîneurs, coéquipiers, au club… » Et il a encore tout l’avenir devant lui.

Lasha Bekauri (juillet 2024)

Attendue sur le podium également ce mercredi, Marie-Ève Gahié se classe septième. Après un premier tour bien négocié où elle poussait trois fois l’Israélienne Maya Goshen, 23e mondiale, à la faute (hansokumake), la championne du monde 2019 devait affronter l’Autrichienne Michaela Polleres, n°3 mondiale, finaliste il y a trois ans et triple médaillée mondiale. Une adversaire redoutable, qui l’avait battue quatre fois lors de leurs quatre dernières confrontations. Le duel commençait mal avec un premier waza-ari marqué par Polleres qui gardait la distance avec la combattante du PSG Judo, puis, dans la dernière minute, alors que Marie-Ève Gahié lançait une technique de sacrifice mal assurée, son adversaire esquivait et l’immobilisait. Battue en quart de finale, la Française pouvait alors encore prétendre à une médaille pour sa première participation.

Marie-Eve Gahié (juillet 2024)

Son premier combat de repêchages l’opposait à la Belge Gabriella Willems, 21e à la ranking mondiale et cinquième des derniers championnats du monde. Accessible sur le papier pour la quadruple médaillée mondiale française qui l’avait d’ailleurs sèchement battue en demi-finale à Abou Dhabi. Hélas, Marie-Ève Gahié était prise dans le rythme de son adversaire, laquelle venait initier un travail en juji-gatame (technique de clé de bras) qui obligeait la Française à taper pour abandonner, le coude en tension. Une fin de parcours sans médaille, pour des mots qui étaient lourds et durs à trouver à la descente du tapis. « Mon analyse ? Aujourd’hui, je n'étais pas tendue, j'étais même relativement sereine. Après, sur mon deuxième combat, j'ai manqué un peu d'agressivité. J’ai discuté avec les coaches et je me suis remobilisée, j’étais bien et j'ai réussi à bien aborder ce combat de repêchages. Je me fais prendre sur une liaison debout-sol très rapide, je n’ai pas su m'en sortir et voilà… Je suis croyante, donc je remercie Dieu et je suis reconnaissante de ce que je vis. Je sais que j'aurais pu aller beaucoup plus loin mais rien ne me fera baisser les bras dans ma vie, même ça. »

Dernières chances de médailles individuelles pour le club de la capitale ce vendredi avec Romane Dicko (+78kg) et Teddy Riner (+100kg) en piste pour un doublé incroyable à domicile.