Amandine Buchard vice championne d’Europe

Tenante du titre et invaincue depuis l’été dernier et sa finale des Jeux olympiques, la numéro 1 mondiale des -52kg n’a toutefois pas su trouver l’ouverture en finale pour prolonger d’un an son règne continental.

Leader de cette équipe de France féminine qui se présentait conquérante sur ces championnats d’Europe 2022, Amandine Buchard, qui restait sur deux victoires en Grand Chelem – à Abou Dhabi et Paris – débutait sa journée en affrontant la modeste Portugaise Joana Diogo, quarante-huitième mondiale. Une entame sérieuse pour la Parisienne, qui se défaisait de son opposante d’un waza-ari (avantage intermédiaire) à vingt-deux secondes de la fin du combat, grâce à son kata-guruma, technique fétiche qui faisait une nouvelle fois mouche. Derrière, le niveau montait subitement de plusieurs crans puisqu’elle faisait face à la Kosovare Distria Krasniqi, championne olympique des -48kg et déjà seizième mondiale dans sa nouvelle catégorie. Un remake de la finale du dernier Grand Chelem de Paris qui tournait à nouveau à l’avantage de la tricolore, plus offensive que son adversaire et logiquement désignée victorieuse par l’arbitre après la troisième pénalité infligée à Krasniqi au bout de six minutes de duel.

Amandine Buchard (avril 2022) 1

La place ainsi faite dans son quart de tableau, elle retrouvait ensuite l’Israélienne Gefen Primo, médaillée de bronze européenne et mondiale en 2021, qu’elle n’avait plus affrontée depuis trois ans. Une grosse bataille qui allait de nouveau se régler au-delà des quatre minutes initiales, quand la sixième mondiale, gênante avec sa garde haute de gauchère, succombait à son tour sur l’enroulé de la Française, qui s’invitait ainsi pour sa deuxième finale continentale de rang après son sacre de Lisbonne l’an passé. Pour la contrecarrer dans ses plans de doublé, se dressait alors la longiligne Anglaise Chelsie Giles, à ses côtés sur les podiums des Jeux européens 2019 de Minsk et des Jeux olympiques 2020 de Tokyo. Un poison aux longs segments qui allait survivre, pendant quasiment dix minutes de combat, à toutes les tentatives de l’athlète Rouge et Bleu jusqu’à résister à une tentative de contre en bordure pour finalement ravir sa couronne au bout du suspense.

« Aujourd’hui, c’est une Amandine compensant son manque de sensations du jour par un état d’esprit de guerrière qui a su atteindre de nouveau la finale européenne, analyse le directeur technique du PSG Judo Nicolas Mossion. Elle n’a rien lâché pour remonter son retard aux pénalités face à Krasniqi en quarts, a insisté ensuite en demie pour s’opposer à Primo qui est aussi une cliente de la catégorie, mais ça n’a pas suffi face à cette Britannique, quatrième mondiale, dont le profil de droitière envahissante ne convient guère à Amandine. À nous de nous servir de ce revers pour continuer de construire cette nouvelle olympiade qui débute encore, en allant chercher des thèmes de travail encore plus précis et ciblés sur ce genre d’adversaire. »