Stéphane Nomis : « Le PSG ? Doublement décisif dans ma vie »

La carrière sportive de Stéphane Nomis, désormais patron d’une entreprise internationale en pleine réussite, a été intense et parfois chaotique. Elle s’est terminée brutalement, par la volonté de l’athlète. Des années pourtant instructives et essentielles, notamment dans sa relation au club de la capitale.

« Avec le PSG, ça a commencé par un malentendu. J’étais en -86kg, je venais de faire deux fois la finale des championnats de France, mes résultats internationaux étaient bons, avec notamment une finale en Allemagne, et je sortais tout juste de ma première sélection aux championnats d’Europe où j’avais fini cinquième. Mais avec le changement des catégories de poids tout juste acté à l’international, le club possédait déjà Frédéric Demontfaucon, Stéphane Mongelas et Lionel Hugonnier en -90kg. Alors Thierry Rey, le président, m’a demandé de descendre en -81kg. Un pari réussi finalement, car j’ai rapidement retrouvé le même niveau de performance. Finaliste des championnats de France, troisième en Corée et à Paris, premier en Pologne… Je participe à nouveau aux championnats d’Europe -81kg, pour échouer à nouveau au pied du podium.

J’étais un peu partout le mouton noir, mais pas dans ce groupe d’esprits forts qui respectaient la détermination. J’ai aussi apprécié de travailler avec Jean-Pierre Gibert… En fait, il faudrait lui demander à lui, car j’avais vraiment un caractère difficile à l’époque ! Nous étions différents, il y avait Frédéric Demontfaucon, beaucoup plus posé, que j’ai beaucoup respecté pour son judo et sa capacité à aller chercher la performance. En fait, ce qui faisait le lien, ce n’était pas tant le côté « barge » que la puissance de travail – tous étaient des fous d’entraînement – et l’ambition maîtrisée. Finalement, c’est à moi qu’il manquait quelque chose. J’allais à la bagarre sans trop de calcul et je m’étais forgé un rapport aux autres, aux entraîneurs nationaux notamment – seul contre tous – qui m’avait amené à un cul de sac.

Après ce deuxième échec aux championnats d’Europe, j’étais très déçu de voir que j’avais perdu des combats décisifs contre des combattants que je dominais dans d’autres circonstances, et surtout fatigué de me battre contre tout le monde. J’ai longuement appelé Djamel Bouras pour lui dire que je pensais ne pas avoir ce qu’il avait, lui, cette capacité à être champion. Il a essayé de me dissuader, mais finalement le club a compris. Je ne remercierai jamais assez Thierry Rey d’avoir non seulement accepté sans ressentiment que j’arrête ma carrière, à vingt-sept ans seulement, mais en plus de s’être débrouillé pour me payer une formation en informatique, avec aussi le soutien de Paulette Fouillet à la fédération, qui a été le point de départ de ma carrière professionnelle.

J’ai pris le temps, six mois de réflexion, pour comprendre ce qui m’avait manqué. C’est finalement en analysant comment les autres avaient su progresser en utilisant leur environnement et les hommes autour d’eux, du kiné à l’entraîneur, que j’ai assimilé ma plus grande leçon, celle qui me sert encore aujourd’hui. La façon dont Frédéric Demontfaucon s’est appuyé sur Gibert pour devenir tellement plus fort… Je n’avais pas perçu l’importance du mentorat pendant ma carrière, je n’ai pas oublié ensuite. Je me suis toujours appuyé sur cette méthode dans mes projets, celle que tous ces champions avaient su exploiter naturellement. 

C’est pour ces raisons que je me sens toujours proche de la maison PSG, importante pour le judo, et que j’ai plaisir à rendre un peu de ce qu’elle m’a apporté en sponsorisant aujourd’hui le groupe jeunes. »

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