Romane Dicko sans rivale en Europe

Comme il y a deux ans du côté de Tel-Aviv, Romane Dicko signe la journée parfaite aux championnats d’Europe pour finir médaillée d’or. Mais, cette fois, elle se savait attendue, et elle devait faire avec neuf mois sans avoir pris part à la moindre compétition. Rien d’insurmontable au final pour la Parisienne.

Les jours précédant ces championnats d’Europe, son nouvel entraîneur Laurent Calléja se faisait quelques soucis pour sa protégée Romane Dicko, championne d’Europe en 2018, convalescente en 2019, et éloignée du tapis, comme les autres, depuis mars. « Il a fallu régler un problème au genou, elle avait du mal à l’entraînement et, moi qui la découvre un peu, je commençais à me poser des questions. Elle, elle me disait de ne pas m’inquiéter et aujourd’hui elle m’a montré pourquoi. C’est une compétitrice formidable, elle m’a bluffé. » Effectivement, il y avait de quoi l’être. Malgré des moyens physiques encore en dessous de son potentiel, la jeune combattante, vingt-et-un ans depuis septembre, a passé en revue l’élite européenne, dont trois médaillées mondiales en suivant, pour finir par dérouler l’Azerbaïdjanaise Kindzerska et ses 150 kilos en finale.

« Elle n’est ni la plus grande, ni la plus lourde, ni même la plus vive, mais elle a un talent qui ne se travaille pas à l’entraînement : un super timing pour placer ses attaques, poursuit l’entraîneur du groupe élite du PSG Judo. Et, en plus, elle est intelligente dans le combat. Quand on pense qu’elle fait encore des erreurs techniques et tactiques sur les saisies et les déplacements, on se dit que ça va être quelque chose dans quelques années. On est déjà au travail pour gommer ça afin de l’envoyer aux Jeux où ce sera encore le niveau au-dessus. » Quant à Romane Dicko, elle en est désormais à son quatrième titre continental, un en cadettes, le deuxième en juniors et désormais deux en senior, en autant de participations ! Avec une seule défaite au compteur depuis novembre 2017, l’avenir semble radieux pour elle et pour l’équipe de France, qui termine première nation grâce aux cinq titres obtenus par ses féminines (sur sept possibles).

« C’était motivant de voir quasiment toutes les filles rentrer de leur journée avec une médaille autour du cou, et je voulais aussi aller chercher la mienne, souriait la Rouge et Bleue en zone mixte. Cela n’avait rien d’évident mentalement, je savais que les autres m’avaient étudiée et j’ai su garder mes axes de travail bien en tête pour aller au bout. Avec Marie-Ève (Gahié), on fait le plein pour notre nouveau club en plus, c’est vraiment satisfaisant et ça valide toutes ces semaines d’entraînement où nous étions encore dans l’inconnu. » Vivement 2021 !