Romane Dicko et Alexis Mathieu régalent en Géorgie

Comme Luka Mkheidze (-60kg) vendredi, les deux Parisiens en lice en ce troisième jour de compétition ont rallié la finale de leur catégorie, pour le succès de la double médaillée de bronze olympique. Deuxième podium en Grand Chelem en 2025 pour le -90kg Rouge et Bleu.

Si l’équipe de France termine le week-end au sommet du classement des nations sur ce Grand Chelem de Tbilissi, elle peut remercier ses Parisiens, à la hauteur de leur statut pour hisser haut les couleurs bleu-blanc-rouge. Dès son entame de journée, l’assistance comprit par exemple que Romane Dicko ne comptait pas repartir les mains vides pour sa compétition de reprise depuis les Jeux. Tête de série n°1 de son tableau, elle abattait son fort bras droit sur ses quatre adversaires du jour, létale sur ses mouvements de hanche mais aussi sur ses variations sur l’avant ou l’arrière pour conclure à chaque tour l’affaire avant même la mi-combat.

Romane Dicko (mars 2025)

Même la robuste Russe Elis Startseva ne parvenait à résister à la démonstration de force de la Française, qui l’enroulait en moins d’une minute pour terminer son quatrième Grand Chelem de suite sur la plus haute marche du podium. « Lorsque Romane est installée à la saisie, je ne vois pas vraiment qui peut l’inquiéter, se réjouissait Damiano Martinuzzi, entraîneur principal du PSG Judo. Aujourd’hui, elle a de nouveau pu compter sur cette domination à la garde, tout en affichant un haut niveau de maîtrise sur ses techniques de projection. Elle est parvenue à jouer davantage avec ses réactions avant/arrière, capable d’attaquer en restant de face avec une efficacité de plus en plus importante. »

Alexis Mathieu (mars 2025) 1

De l’efficacité, il en fut également question toute la journée du côté d’Alexis Mathieu, capable d’attaquer dans de nombreuses situations et toujours prompt à reprendre l’initiative, comme lors de son deuxième combat du jour, face à l’Émirati Ibrahimgadzhi Suleimanov, expédié sur le dos sur une subtile prise d’appui qui brisait la tentative de fauchage adverse tout en lui sapant habilement l’équilibre. Au tour suivant, il se jouait du Brésilien Rafael Macedo, cinquième des derniers Jeux, avant de s’offrir son deuxième Géorgien du jour d’un grand fauchage extérieur supersonique. Sur ce rythme, il démarrait le mieux la finale – sa première à ce niveau – contre l’Ouzbek Umar Bozorov, menant d’un yuko avant de se faire dérouler sur un kata-guruma à l’entame de la dernière minute. Sans calculer, le Parisien repartait au combat et croyait même avoir fait le plus dur d’un impactant enchaînement mouvement d’épaule/petit fauchage intérieur qui, crédité d’un ippon par l’arbitre central avant que l’assistance vidéo ne le retire pour un contact du bras avec la jambe adverse. Une ultime tentative plus tard, c’est Bozorov qui levait les bras au ciel, sans qu’Alexis Mathieu ne trouve à rougir de sa solide prestation du jour.

Alexis Mathieu (mars 2025)

« Hormis une petite erreur lors de sa finale, il faut souligner la très belle attitude d’Alexis sur cette compétition, qui n’avait jamais autant retranscrit ce dont il est capable à l’entraînement. Ses attaques ont été tranchantes, et il a soigné sa gestion de la manche adverse et ses liaisons debout-sol, qui lui ont permis de conclure en ne-waza où il possède de réelles aptitudes. Cette nouvelle médaille est parfaite pour la confiance, pour prendre conscience que tout ce que l’on met en place au quotidien porte ses fruits et va dans la bonne direction. Après la déception de ne pas avoir disputé les Jeux, Alexis, qui nourrit une véritable réflexion sur son judo, constamment dans la recherche et l’efficacité, a certainement beaucoup cogité pour tenter de comprendre ce qui avait pêché, et le revoilà reparti dans un cycle positif. Et il en a encore sous la pédale, je vous l’assure ! » À un mois des championnats d’Europe, épreuve sur laquelle il reste sur deux septièmes places en 2023 et 2024, tous les voyants sont au vert pour franchir un nouveau cap dans sa carrière.