Nicolas Rajsel : « Que de très beaux souvenirs à Paris ! »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction la Belgique, à Denderleeuw, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Nicolas Rajsel (génération 93), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Nicolas, te rappelles-tu de ton premier match avec le maillot Rouge et Bleu ?

« La première fois non car c’était il y a plus de 17 ans, mais je me souviens de toutes les saisons vécues dans leur globalité. Avant d’y grandir en tant que sportif, le club m’a permis de devenir un homme. J’y suis entré au Centre de Préformation, puis j’ai rejoint le Centre de Formation, et j’ai ensuite eu mon propre appartement lorsque j’étais sous contrat stagiaire professionnel. Nous étions très bien encadrés, avec des règles de vie bien établies. C’est un ensemble de valeurs et de bons moments que je retiens. Et que dire de la qualité de tous les joueurs ! Il m’arrive régulièrement de repenser à l’ambiance qui régnait au sein de notre bande de potes, la joie et les danses dans le vestiaire après chaque victoire… »

Pour les plus nostalgiques, on se souvient de la machine à marquer des buts que tu étais. As-tu toujours eu le sens du but en toi ?

« Avant de rejoindre le Paris Saint-Germain, j’évoluais en tant que numéro 10. Je marquais déjà beaucoup de buts, mais c’est vraiment à Paris que l’on m’a repositionné en avant-centre. Ce n’était pas le poste que je préférais car je n’aimais pas être cantonné qu’à un poste de buteur. J’aimais davantage participer au jeu, faire de bonnes passes. Mais j’étais obligé de me plier aux exigences des coachs et de leur faire confiance. À l’époque, j’étais un peu frêle, il m’était parfois difficile de faire la différence face à des défenseurs axiaux très costauds. Je jouais souvent dos au but en prenant de mauvais coups, ce qui n’était pas toujours évident à vivre. Je comblais mon déficit physique par de bons déplacements et de la malice dans la surface de réparation. Au final, j’ai inscrit de nombreux buts sous le maillot Rouge et Bleu. C’était important de se montrer décisif à chaque fois que l’on faisait appel à moi. »

Comme lors de la finale du championnat de France U19 en 2011…

« C’est vrai ! Un match disputé à Tarbes, je m’en rappelle comme si c’était hier. Alors que le score était de 0-0 face à Grenoble, le coach David Bechkoura me fait entrer dans le dernier quart d’heure pour semer la zizanie en attaque. Je repense à ses mots : "Je compte sur toi pour débloquer le match, tu es mon joker de luxe !". J’étais déterminé à rendre fier mon coach, mes potes et ma famille. Sur un de mes premiers ballons, je marque un but. Pour fêter ce moment, j’ai sauté dans les bras de mon entraîneur ! C’était complètement dingue à vivre ! J’étais aux anges comme jamais ! Mon coéquipier Philtzgérald Mbaka a doublé la mise deux minutes après, nous offrant le titre de champion de France. Une belle revanche pour ma génération qui avait été battue en finale U17 la saison précédente. C’est assurément mon plus beau moment vécu à Paris. Rien que d’en parler, j’ai le cœur qui bat à une vitesse ! »

Tu as participé aux entraînements avec le groupe professionnel. Quels sont tes principaux souvenirs ?

« Je fais partie des générations de Titis présentes lors de l’arrivée des nouveaux propriétaires. J’ai donc pu assister aux premiers changements au sein du club. Ça a d’abord débuté par l’arrivée massive de très grands joueurs ! Javier Pastore, Thiago Silva, Zlatan Ibrahimovic, David Beckham… Avec mes coéquipiers, nous voulions assister à tous leurs entraînements pour voir cela de nos propres yeux. Toutes nos discussions dans le vestiaire ne tournaient qu’autour de l’équipe professionnelle. Nous étions tous émerveillés et nous avions une immense envie de les rejoindre. Jusqu’au jour où l’on m’annonce que c’est à mon tour d’aller m’entraîner avec eux… La toute première fois est assez déstabilisante. C’est ce que j’attendais depuis tout petit ! Très vite, je me suis concentré pour montrer mes qualités. C’était une pression positive ! À chaque fois que j’ai eu la chance d’intégrer le groupe pro, cela s’est toujours bien passé. Les membres du staff de Carlo Ancelotti m’ont toujours félicité et encouragé à ne pas lâcher. C’était une vraie source de motivation pour moi car je voulais revivre ça le plus de fois possible. Le jeu allait si vite, les déplacements étaient précis, tout semblait plus facile ! Je n’en garde que de très beaux souvenirs. »

Ton aventure avec Paris a pris fin en 2013. Quel fut ton sentiment ?

« J’ai été très triste de quitter le club car j’y avais tous mes repères. Huit ans, ce n’est pas rien ! J’avais créé des liens forts avec mes coéquipiers, avec les différents staffs, avec les dirigeants. J’y ai grandi en tant que joueur mais aussi en tant qu’homme. J’étais venu au Paris Saint-Germain avec le rêve de signer mon premier contrat professionnel. Malheureusement, il en fut autrement. C’est dur à encaisser sur le moment, mais il faut vite rebondir pour ne pas sombrer. Je me suis dit que c’était une opportunité pour ouvrir un nouveau chapitre de ma vie. Pendant six mois, je n’ai pas trouvé de projet intéressant. Je n’ai jamais désespéré même si parfois il m’est arrivé de réfléchir à une reconversion. Finalement, c’est en Slovénie (pays de ses origines) au NK Celje que j’ai fait décoller ma carrière. J’y ai découvert le niveau professionnel et porté le maillot national chez les U21. »

Direction la Belgique où tu vas passer par toutes les émotions !

« La saison suivante, j’ai effectivement signé à l’Union Saint-Gilloise en D3 Belge. J’y ai réalisé trois saisons pleines, avec une montée à l’issue de ma première année, puis avec un titre de meilleur joueur de D2 lors de la troisième année (33 buts en 77 matches de championnat au total). De quoi attirer les grands clubs belges, dont Ostende (4e de D1 à l’issue de la saison 2016-2017). Je réalise une super préparation avec mon nouveau club, et au moment d’affronter l’OM en Europa League, je me suis fait une rupture des ligaments croisés… J’ai mis huit mois pour revenir. Entre temps, le Président était parti à Anderlecht et tout le staff avait été remplacé. Le club m’a prêté à Roulers, en D2, mais j’avais assez donné à ce niveau-là par le passé. Je me suis donc battu pour jouer à mon retour à Ostende, jusqu’au moment où l’un des deux attaquants s’est blessé. Je me suis retrouvé titulaire en n°9 contre le RSC Anderlecht, et nous avons gagné (2-1) sur leur pelouse, ce qui n’était plus arrivé depuis 15 ans au club ! J’avais réalisé une bonne prestation, mais qui ne fut suivi d’aucune autre car on m’a sorti de l’équipe sans réelle explication. Pas le temps de se lamenter, j’ai rebondi en Azerbaïdjan. »

À presque 30 ans, quelles sont tes ambitions ?

« J’avance jour après jour, match après match. Je ne vais pas faire la fine bouche, car je sais d’où je viens. J’ai vécu tellement de moments compliqués ces dernières années, entre mes blessures et des périodes sans temps de jeu, que je ne me prends plus la tête. J’ai signé pour deux saisons au FCV Dender (D2 belge) car je connaissais le football belge et je voulais me rapprocher de ma famille. Le club a connu la première division, à la fin des années 2000. Il vient tout juste de remonter en D2, il faut donc fonctionner par étape en le stabilisant à ce niveau. À titre personnel, je réalisais un bon début de saison (3 buts et 2 passes décisives en 12 matches de championnat) avant de me blesser en coupe nationale. Je me suis déchiré deux ligaments à la cheville en heurtant le gardien de but du Standard de Liège. Je travaille dur pour revenir sur les terrains en janvier prochain. Je reste un compétiteur avec l’objectif de toujours progresser et d’aller le plus haut possible ! »

PROFIL :

Date de naissance : 31 mai 1993
Lieu de naissance : Pontoise (Val-d’Oise)
Poste : attaquant

Clubs successifs : Parmain AC (1998 à 2003), FC Saint-Leu-la-Forêt (2003 à 2005), Paris Saint-Germain (2005 à 2013), NK Celje (2014), Union Saint-Gilloise (2014 à 2017), KV Oostende (2017 à 2020), KSV Roeselare (2018 à 2019/prêt), FK Qabala (2020 à 2021), FK Sabail (2021 à 2022), FCV Dender EH (depuis août 2022)

Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : champion de France U19 (2011), vice-champion de France U17 (2010) et U19 (2012)
Équipe de Slovénie : U21 (1 sélection)

 

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