Le décor est planté à Budapest
À la veille du début des championnats du monde de judo disputés cette année en Hongrie, le tirage au sort laisse entrevoir le chemin à parcourir par les cinq Parisiens engagés en individuels pour rallier le podium planétaire.
Premier en action ce vendredi à la Papp László Budapest Sportaréna, Luka Mkheidze (-60kg) ne connaît pas encore son premier adversaire puisque, en sa qualité de numéro un mondial, il fait partie des exemptés des 1/32es de finale. Il lui faudra donc attendre l’issue du duel entre l’Espagnol Luis Barroso Lopez – vice champion d’Europe U23 en 2023 – et le Chypriote Pedros Christodoulides, 85e mondial, pour savoir contre qui commencera sa quête d’une première médaille mondiale. En cas de succès, c’est probablement l’Égyptien Youssry Samy, finaliste des cinq derniers championnats d’Afrique (pour trois titres), qui lui fera ensuite face, avant un possible affrontement en quarts contre l’autre Français de la catégorie, Romain Valadier-Picard. Dès lors, les potentiels rivaux pour l’accession en finale pourraient être le représentant de Taipei Yang Yung Wei, vice champion olympique 2021 et vice champion du monde 2024, ou le Russe combattant sous pavillon neutre Ayub Bliev, qui avait dominé le Parisien lors des championnats d’Europe… en demi-finale. Revanche en perspective !
Samedi, ce sera au tour de Walide Khyar (-66kg) de s’élancer sur les tatamis hongrois, là encore directement au stade des 1/16es de finale. Suivant la logique des classements, le Mongol Erkhembayar Battogtokh, champion d’Asie 2024 et actuel quinzième mondial (trois rangs derrière Khyar) devrait être le premier à s’opposer à lui. Un gros morceau d’entrée pour s’ouvrir le jeu puisque les quatre autres engagés de cette partie du tableau pointent au-delà du soixantième rang planétaire. Si tout se déroule sans accroc, ce serait selon toute vraisemblance face à la tête de série n°1 de la catégorie, le Japonais Takeshi Takeoka, finaliste il y a un an, qu’il faudrait croiser le fer, à moins que l’Ouzbek Zemoshari Bekmurodov, vice champion d’Asie 2025, l’Azerbaïdjanais Ruslan Pashayev, vainqueur du Grand Chelem de Paris en février dernier, ou le Brésilient Ronald Lima, sacré champion panaméricain il y a quelques semaines, n’en décident autrement. Le début des choses sérieuses pour notre médaillé mondial 2023.
Il faudra ensuite attendre mardi 17 juin pour retrouver Margaux Pinot (-70kg) et Alexis Mathieu (-90kg) à l’œuvre. La première, tenante du titre, pourrait lancer sa journée contre celle qu’elle avait dominée en finale de l’open européen d’Espagne il y a moins d’un mois, l’Allemande Giovanna Scoccinarro. Des retrouvailles à bien négocier avant de combattre soit contre la jeune Suissesse April Lynn Fohouo, vice championne du monde juniors l’an dernier, soit contre la puissante Roumaine Serafima Moscalu, finaliste du Grand Chelem d’Azerbaïdjan il y a quatre mois. Comme Khyar, le ticket pour le dernier carré pourrait se jouer face à la mieux classée du jour, la Croate Lara Cvjetko, finaliste des mondiaux 2022 et qui vient de signer sa première victoire en Grand Chelem début mai au Tadjikistan.
La situation semble similaire pour le doublé médaillé au Masters, qui disposera de deux tours largement dans ses cordes face au Kazakhstanais Meiirlan Maxim, médaillé des derniers championnats d’Asie, puis au Dominicain Robert Florentino, vice champion panaméricain en avril, avant de se mesurer au tenant du titre japonais Goki Tajima pour une place en quarts.
Enfin, Romane Dicko (+78kg) sera la dernière représentante parisienne et française à faire son apparition dans l’épreuve le jeudi 19 juin. Comme en 2023, ses championnats du monde se feront face à l’Italienne Asya Tavano, avant que la Chinoise Jinesinuer Ayiman, nouvelle venue sur le circuit et récente championne d’Asie, fasse possiblement office de deuxième obstacle du jour. La Turque Hilal Ozturk, médaillée de bronze lors de l’édition 2024, pourrait bien être la suivante, alors qu’une demi-finale face à l’une des deux Sud-Coréennes du tableau, la médaillée mondiale et olympique Hayun Kim ou la médaillée continentale Hyeonji Lee, ou la Japonaise Ruri Takahashi, en or au Grand Chelem de Bakou en février, se profile à l’horizon. Dans l’autre partie de tableau, la championne olympique brésilienne Beatriz Souza ou l’Israélienne Raz Hershko, pour la troisième fois vice championne d’Europe derrière Dicko fin avril au Monténégro, semblent favorites pour décrocher le second ticket pour la finale.