L’argent mondial pour Sandrine Martinet
Et de huit podiums planétaires en para-judo – auxquels il faut en ajouter cinq aux Jeux paralympiques – pour l’inusable combattante Rouge et Bleu ! Parvenue sans encombre en finale de ces championnats du monde 2025, organisés à Astana (Kazakhstan), elle devait céder au sol contre Alesia Stepaniuk.
Tête de série n°4 de ces championnats du monde, Sandrine Martinet, engagée en -52kg J2 (catégorie réservée aux malvoyants), avait la certitude de n’avoir à rencontrer la Kazakhstanaise Akmaral Nauatbek, son bourreau de la finale des Jeux de Paris et favorite à sa propre succession (elle avait remporté les Jeux mondiaux 2023, NDLR) à domicile. Après son premier combat bien géré et conclu en ne-waza (travail au sol) face à l’Ukrainienne Liudmyla Yakymchuk, l’horizon se dégageait encore davantage lorsque sa rivale se faisait disqualifier en quarts pour un geste dangereux. Une élimination surprise qui ne désarçonnait pas pour autant la Française, qui n’avait besoin que de trente secondes pour remporter sa demi-finale, sur une technique de sacrifice, contre la Turque Cahide Eke. Dans l’autre demi-tableau, c’est la Russe – combattant sous pavillon neutre – Alesia Stepaniuk, médaillée de bronze des Jeux paralympiques de Tokyo en 2021, qui sortait invaincue pour se mesurer à elle pour le titre. Un duel entre deux combattantes qui se retrouvaient dix ans après une demi-finale européenne… remportée par la Parisienne.
Cette fois, alors que Sandrine Martinet entamait un travail autour d’une clé de bras pour faire abandonner son opposante, une vive douleur au dos la saisissait, offrant l’opportunité à Stepaniuk de se dégager de l’étreinte française avant de surpasser sa défense pour parvenir à l’immobilisation jusqu’au ippon de l’arbitre. Un dénouement cruel pour la Parisienne qui ne se cherchait pas pour autant d’excuse à l’issue de la journée. « Même s’il s’agit d’une nouvelle médaille mondiale pour moi (sa huitième en cumulant ses résultats aux championnats et aux Jeux mondiaux, NDLR), j’ai la sensation d’avoir raté une opportunité énorme d’aller chercher un titre et, comme je sais à quel point une victoire possède une saveur différente d’une médaille, c’est la déception qui l’emporte. Malheureusement pour moi, il n’y a pas vraiment eu match lors de cette finale… Il y a tout de même du positif à retenir, comme ma gestion de cette demie un peu piégeuse, et cela me donner déjà envie de me projeter sur septembre et les championnats d’Europe. » L’occasion de prendre sa revanche sur Stepaniuk et d’aller conquérir une quatrième couronne après 2007, 2019 et 2022.