Djamel Bouras : « J'espère que nous allons cartonner »

Sacré champion olympique en 1996 à Atlanta mais aussi à la lutte pour la médaille de bronze à ceux d’Athènes en 2000, le président du PSG Judo possède une grande expérience de la compétition olympique. L’occasion d’adresser un message de sérénité à l’adresse des combattants du club à la veille des JO de Paris.

Djamel, comment allez-vous vivre ces Jeux de Paris ?
Au plus près de la compétition, en étant dès ce samedi au judo et durant les huit jours qui viennent ! On va soutenir les athlètes du club, mais aussi, au-delà, ceux et celles de l’équipe de France. C’est même tout le club du Paris Saint-Germain qui sera là pour les encourager. C’est vraiment un grand moment de sport que l’on s’apprête à vivre. J’ai vécu deux fois les JO en tant qu’athlète, puis ceux de 2008 en tant qu’invité, et j’ai adoré vivre cet événement exceptionnel, aller voir les autres sports, le hand, le basket, l'athlétisme… J’étais aussi invité à Tokyo en 2021 mais le covid m’a fait renoncer. À Paris, tout est réuni pour vivre des Jeux exceptionnels.

Quelles sont vos attentes pour ces Jeux ?
Nous en attendons tous beaucoup, j'espère que l'on va cartonner, mais il y aura beaucoup de pression à domicile et je sais d’expérience que si les JO sont une compétition à part, c’est aussi parce que les athlètes se préparent pour l’événement d’une vie. Nos combattants, mais aussi tous les autres. Parfois, cela peut inhiber, mais aussi transcender les athlètes. Je me souviens en demi-finale des Jeux d’Atlanta combien le combattant allemand que j’avais battu quatre mois plus tôt était autrement plus difficile à battre le jour des Jeux. Il faudra être fort mentalement.

C’est ce que vous allez leur dire ?
Je n’ai pas l’habitude de m’adresser directement aux athlètes, ni de m’immiscer, et je ne vais donc pas le faire lors des JO. Je pense qu’il faut rester sur les habitudes, respecter le « game plan » et la confiance établie avec l’entraîneur fédéral et l’entraîneur de club qui doivent être les relais. À cette heure-ci, il faut évacuer le stress, rester sur l’idée que tout est en place, que le travail a été effectué, que c’est du bonus d'être là avec tout ce qui se passe dans le monde, avec tous les gens qui ne peuvent pas arriver jusqu’aux Jeux olympiques, se libérer, avoir un esprit guerrier, être combatif, se concentrer sur chaque combat. Si nos athlètes sont là, c'est qu'ils savent le faire, qu’ils et elles ont travaillé dur, mérité cette sélection et accumulé beaucoup de performances qui rendent la médaille possible.

On dit souvent, parce que c’est une compétition à part, que tout est effectivement possible le jour des Jeux olympiques…
Ils ont tous traversé une dure et longue préparation, des tensions, des blessures, des joies, des doutes mais ils ont gagné le droit d’aller chercher cette médaille, de se battre pour cela, il ne faut surtout l’oublier. Eux les premiers. Ils sont prêts. Tout est possible, d’autant qu’il faut rappeler que, pour tous, ils ont déjà été capables d’aller chercher des médailles olympiques, mondiales et européennes. Cela doit compter pour la confiance. Enfin, ils ont la possibilité, collectivement, de battre des records. Je suis excité, je sais que nous en sommes capables et j’ai hâte que cela commence. J'espère vraiment que l'on va vivre des JO superbes pour le sport français, et en premier lieu pour le judo.