Damiano Martinuzzi : « Faire des judokas du PSG les meilleurs du monde »

Arrivé il y a un an en tant que responsable haut niveau, Damiano Martinuzzi, rejoint la semaine passée par Baptiste Leroy, trace un panorama subtil et un cap clair en ce début d’olympiade. Entretien.

Tu es arrivé début septembre 2023. Travailler au PSG, cela t’inspire quels sentiments ?
D’être dans un autre monde ! Je viens d’une fédération régionale et je suis arrivé dans un club à l’organisation extrêmement professionnelle : au niveau médical, scientifique, de la communication et de la direction puisque le président est un champion olympique de la discipline. Vraiment, la qualité de travail est formidable. Et je n’ai pas encore parlé des athlètes ! Ici, tous visent l’or olympique. Beaucoup d’entraîneurs rêveraient donc d’entraîner ces champions au quotidien.

Alors que la saison a déjà repris, que peux-tu nous dire sur la gestion du groupe ?
Du fait des échéances passées ou à venir, la reprise de chacun est logiquement individualisée. Les athlètes qui ont participé aux Jeux olympiques cet été ont repris la préparation physique il y a quelques semaines en autonomie. Là, nous allons passer à la deuxième phase, avec une reprise en présentiel au club et à l’Insep. En ce qui concerne le judo, ils en feront une fois de temps en temps, pour le plaisir, avant une reprise complète fin octobre maximum. Il faut bien comprendre que les saisons sont très longues. Certains athlètes et médaillés du club ont déjà plusieurs olympiades dans les jambes. Il faut donc impérativement retrouver de la fraîcheur mentale et recommencer avec de l’envie. C’est le socle.

Et pour les autres ?
Faiza Mokdar et Coralie Haymé n’ont pas coupé avec deux compétitions programmées sur ce début de saison : le Grand Prix de Croatie qu’elles ont brillamment remporté le week-end dernier, et le Grand Chelem d’Abou Dhabi qui arrive dans moins d’un mois (11-13 octobre). C’est un peu le même rythme pour les trois juniors, Kelvin Ray, Alexis Renard et Lila Mazzarino, qui ont participé aux championnats d’Europe et sont sélectionnés pour les championnats du monde juniors à Douchanbé, au Tadjikistan, du 2 au 6 octobre. Un événement important pour le club et pour eux, puisqu’une médaille mondiale juniors, statistiquement, cela compte dans une carrière et dans la perspective de performer chez les seniors.

Quels critères ont primé concernant les choix de recrutement, annoncés ces derniers jours ?
Je pense qu’il y avait un besoin de fraîcheur dans le groupe. Tous, que ce soit Noah Boué, Dayyan Boulemtafes, Lila Mazzarino ou Coralie Haymé, sont des jeunes à très fort potentiel – en juniors ou en seniors. Je suis persuadé que de savoir qu’ils vont s’entraîner avec de grands champions, médaillés olympiques ou mondiaux, va être une formidable source d’inspiration pour eux.

Quels sont les objectifs pour cette saison ?
Individuellement, chacun aura des objectifs à court, moyen et long terme : remporter une compétition, se sélectionner pour un championnat international, remporter ce championnat. À plus longue échéance, il s’agira d’avoir un maximum de sélectionnés olympiques et de viser l’or à Los Angeles. Mais il faudra prendre garde à ne pas être aveuglé par les résultats obtenus à court ou moyen terme : la saison comporte beaucoup d’événements et l’idée est de se fixer aussi des objectifs techniques et/ou physiques pour chacun. Il ne faudra donc pas faire l’erreur de faire trop de tournois, pour garder un temps nécessaire à ce travail technique et physique. La Champions League, le 21 décembre prochain à Montpellier, sera aussi un objectif très important pour le club. Rendez-vous compte : gagner la première édition mixte de cette compétition, en France. Il est dans l’ADN du PSG d’écrire l’histoire sur ce genre d’événement.

Vous allez travailler avec Baptiste Leroy, au sein du staff haut niveau, qui a signé lundi dernier. Que pouvez-vous nous en dire ?
Que j’en suis très heureux ! Il a été le responsable de l’équipe masculine française qui a eu de très bons résultats aux JO. Il a eu l’intelligence de travailler de manière pertinente avec les clubs. Nous avons donc beaucoup échangé ensemble, par exemple, pour préparer les stratégies de combat lors des JO. C’est un passionné et un travailleur acharné qui a été fidèle au cap qu’il avait fixé à son arrivée en équipe de France. Il a pris des risques en tant que responsable et il n’y a pas de haut niveau sans prise de risques. Nous sommes en mission tous les deux pour faire des judokas du PSG les meilleurs du monde.