Audrey Tcheuméo : « Fais-toi plaisir, lâche-toi ! »

Treize ans après tes premiers championnats d’Europe, que tu avais remportés à Istanbul, on te retrouve à nouveau avec le judogi de l’équipe de France sur ce rendez-vous continental. Qu’est-ce que cela t’inspire ?
Tout d’abord, je suis contente d'avoir été sélectionnée. C’est toujours une fierté. Pour moi, ce sera une compétition comme une autre, même si c'est en France. C'est vrai que le public va nous aider mais l’objectif reste identique : essayer de se faire plaisir, de faire les choses que je fais tous les jours à l'entraînement, de me libérer la tête et d'y aller sans pression. Actuellement, tout ce qui m’arrive est du plus, il faut donc que je m’amuse, que je kiffe et que je profite de chaque instant.

Tu parles de bonus désormais, mais qu’est-ce qui t’anime actuellement, te pousse à continuer ta carrière ?
J'ai en moi cette voix qui me dit "Tant que tu kiffes le judo, fais-toi plaisir, lâche-toi !" et qui me rend sereine. Je n’ai plus rien à prouver aujourd’hui.

Il y a quand même les Jeux en ligne de mire…
Les Jeux, c'est une compétition qui est importante pour chaque sportif de haut niveau. Et en tant que judoka, à Paris, c’est vrai que faire les Jeux ça n’arrivera pas tous les jours. Donc c’est dans un coin de ma tête, mais je n’y pense pas encore parce qu’on va aller step by step. Il ne faut pas se brûler les ailes, et on verra ce que l'avenir nous réserve.

Est-ce facile de conserver la motivation après toutes ces années sur le circuit, tous ces championnats disputés ?
Franchement, c'est vrai que ça peut paraître difficile parce que, chaque année, nous avons des échéances importantes. Mais au football, il y a bien la Champions League tous les ans ! Je trouve que c'est ce qui fait le challenge aussi, et cela passe par du plaisir pris à chaque entraînement, pour engranger de bonnes ondes en vue de ces compétitions.