Alexis Mathieu : « Je sais que je peux faire tomber les meilleurs »

À vingt-trois ans, le talentueux -90kg, finaliste du Masters en décembre dernier, veut passer un nouveau cap. Cela passe par une bonne performance au Qatar.

Ces mondiaux seront les deuxièmes pour toi. Comment les envisages-tu ?
Les premiers, en octobre dernier à Tashkent, ne se sont pas passés comme je l’aurais voulu. Une défaite au deuxième tour, ça ne me convient pas. Je me sentais prêt mentalement et physiquement, mais je manquais encore de rigueur sur certains profils. Un manque d’expérience que j’ai commencé à combler, sur le plan technique mais aussi sur des choses simples, comme la longue attente sur place à gérer (Il combattra le cinquième jour, jeudi 11 mai, NDLR). Je connais mieux mes adversaires, le contexte d’un championnat du monde seniors, alors cela devrait mieux se passer. En tout cas, j’ai essayé d’en faire une expérience positive.
Alexis Mathieu (décembre 2022) 6L’enjeu pour toi se situe surtout autour de la maîtrise du kumikata pour exprimer ton judo, toi qui es réputé comme un excellent technicien…
Oui, c’est vraiment là que je dois encore progresser. J’ai rectifié ce travail sur les mains au fur et à mesure des compétitions, de manière à automatiser le geste pour le tenir tout au long du combat. Cela s’est vu sur le Masters où j’ai atteint la finale : quand je maîtrise bien la saisie, je peux davantage exploiter mon panel technique. Je sais qu’une bonne performance à Doha passera par ce point clé. Mais je dois aussi apprendre à être patient : au Grand Chelem de Paris en février dernier, j’ai voulu trop en faire, et cela s’est retourné contre moi alors que j’avais le combat en main.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par PSG Judo (@psg_judo)

Par quoi passe cette recherche de rigueur ?
D’abord à border les choses avec simplicité, en se concentrant sur l’essentiel, pour pouvoir être rigoureux tout au long du combat et tenir les schémas de bout en bout. C’est sur ce point que je dois m’appliquer. Après, une fois les mains bien posées, je sais que je peux faire tomber, beaucoup tomber. La rigueur, c’est aussi oser, exploiter les opportunités, mais toujours en restant lucide, surtout quand le chronomètre tourne et que la fatigue se fait sentir.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par PSG Judo (@psg_judo)

Comment gère-t-on les derniers jours avant un grand championnat comme celui-là ?
Le plus simplement possible ! Une bonne gestion de ma descente au poids, la pesée à 16h la veille de ma journée de compétition et la bonne récupération en suivant pour arriver bien physiquement… J’aurai aussi un œil sur Alpha évidemment qui combat la veille de ma compétition. Il fait partie de mes meilleurs amis et j’espère que l’on va vivre une belle semaine. Là non plus, on ne changera pas nos habitudes : on va partager notre chambre et s’échauffer ensemble. Après, en compétition, je m’applique à ne pas me distraire ni m’éparpiller.