Laure Boulleau : « Le niveau des deux équipes est très proche »

Parisienne de 2005 à 2018, Laure Boulleau a remporté la Coupe de France à deux reprises avec le club de la capitale. Avant la finale de l'édition 2022-2023, l'ancienne latérale gauche évoque ses souvenirs dans la compétition, tout en se projetant sur le choc qui attend nos Rouge et Bleu face à Lyon ce samedi à Orléans.

Laure, qu'est-ce que représente pour toi la Coupe de France ?

« C'est une compétition qui compte beaucoup pour moi. Je l'ai aussi jouée à une époque où nous n'étions pas dominantes dans notre championnat. Alors le fait de la disputer, c'était une fierté et aussi une chance de remporter un titre avec mon club. Nous avons réussi à le faire, et ça ne m'évoque que de bons souvenirs. »

Tu l'as gagné à deux reprises, qu'est-ce que cela signifie pour toi ?

« C'est beaucoup d'émotion et de fierté. Avec le recul, je me dis aussi que nous avons commencé à écrire une histoire au Paris Saint-Germain. Quand je vois ce que le club accomplit aujourd'hui, je suis heureuse d'avoir fait partie des premières aventures. Le premier trophée, remporté en 2010, cette Coupe de France, c'était le premier de l'histoire, donc il restera gravé à jamais. »

Justement, comment décrire cette victoire en 2010 ?

« Nous avions réalisé l'exploit d'éliminer Lyon durant notre parcours. Et c'est Montpellier notre adversaire en finale, un adversaire qui était à notre portée. Et nous avions fait un match incroyable, nous avons gagné 5-0, tout avait été parfait. J'ai une pensée émue pour Ingrid Boyeldieu, qui avait marqué, et qui nous a quittés en 2019. J'ai aussi ce souvenir d'elle en finale, et c'est quelque chose de très émouvant. »

Paris se doit d'avoir l'ambition de remporter la Coupe de France chaque saison ?

« L'objectif c'est bien sûr de la gagner, et c'est encore plus vrai aujourd'hui. Paris est au niveau de Lyon de nos jours, avec notamment ce titre de championnes de France remporté il y a deux ans. Et elles sont encore en course pour le gagner cette saison. Le niveau des deux équipes est très proche. Rien ne peut empêcher Paris d'avoir l'ambition de remporter la Coupe de France chaque année. »

La finale en 2018 reste un souvenir incroyable aussi...

« C'est une finale épique. On commence très bien le match, on ouvre le score par Katoto qui fait un coup du sombrero sur Amandine Henry. On domine et on joue très bien, et puis à l'heure de jeu, un orage énorme éclate et le match est interrompu. On ne savait pas si on allait reprendre, les Lyonnaises mettaient la pression pour faire arrêter la rencontre et la rejouer. Mais on voulait continuer parce qu'on sentait qu'on allait soulever le trophée. Le match reprend et on souffre, mais on tient bon, et on remporte cette Coupe de France. C'était complètement fou. Et c'était mon dernier match, je voulais terminer sur une belle note, un beau chapitre. J'avais plus de mauvais souvenirs que de bons face à Lyon, mais j'ai senti que beaucoup de joueuses étaient heureuses pour moi, que ça se termine sur cette victoire, devant toute ma famille. »

Quel regard portes-tu sur cette finale qui se profile ?

« Je suis contente que ce soit face à Lyon. Une finale, c'est mieux quand c'est toujours la meilleure affiche possible. Mais je ne pense pas que les Parisiennes soient forcément favorites. Il faut savoir que nous avons joué toute la saison sans Katoto, ce qui n'est pas rien, et Kadi Diani sera absente aussi, mais dans une finale, tout peut se passer et les joueuses sauront se surpasser pour faire un gros match et ne pas avoir de regrets. »