Les Parisiens et l'Euro, une histoire passionnée
Nous sommes à quelques jours du début de l’UEFA Euro 2024 en Allemagne, et le début d’une compétition où onze joueurs du Paris Saint-Germain vont rêver de soulever le trophée, le 14 juillet prochain à Berlin, pour succéder à l’Italie. Retour sur l’histoire qui lie les Parisiens à la compétition européenne !
Les Rouge et Bleu ont réussi quelques performances exceptionnelles depuis 1984 et le succès de deux joueurs du club de la Capitale, pour cette première historique en France.
Le milieu de terrain Luis Fernandez (5 matches, 1 but) et l’attaquant Dominique Rocheteau (2 matches) s’imposent en finale au Parc des Princes contre l’Espagne (2-0, le 27 juin 1984), alors que le numéro dix parisien Safet Susic est rapidement éliminé, après trois défaites pour la sélection yougoslave. Luis Fernandez, un des piliers de l’équipe de France depuis 18 mois participe activement au succès des Bleus : « C’est une grande fierté personnelle ! Cela m’a donné davantage de maturité, de confiance en moi. »
Pas de Parisiens lors de l’édition 1988 et un seul joueur du Paris Saint-Germain quatre ans plus tard lors de la phase finale en Suède : Christian Perez, en partance pour l’AS Monaco. Avec 8 victoires consécutives en éliminatoires, l’équipe de France du sélectionneur Michel Platini a de grandes ambitions, la chute va être à la hauteur des espérances pour les Bleus, éliminer sans gloire après deux nuls contre la Suède (1-1, le 10 juin) et l’Angleterre (0-0, le 14 juin), puis une défaite face au Danemark (1-2, le 17 juin), qui remportera l’Euro.
L’édition 1996 marque le retour en force des Parisiens, avec cinq joueurs en équipe de France : le gardien de but Bernard Lama (5 matches), le défenseur Alain Roche (3 matches), Vincent Guérin (5 matches) et Youri Djorkaeff (5 matches, 1 but, en partance pour l’Inter Milan) au milieu, sans oublier Patrice Loko à la pointe de l’attaque (5 matches, 1 but). Les Bleus vont réussir un bon parcours jusqu’à l’élimination en demi-finale face à la Tchéquie, après la séance des tirs au but (0-0, 5-6 t.a.b.). Une défaite au goût amer pour Bernard Lama : « C’est décevant d’avoir raté la finale, il ne nous manquait pas grand-chose. Mentalement, nous avions déjà l’esprit en finale. »
En 2000, lors de l’édition aux Pays-Bas et en Belgique avec le succès final des Bleus, Bernard Lama (1 match) est la doublure de Fabien Barthez, et accepte ce rôle avec philosophie. Il ne joue qu’un match sans enjeu, contre les Pays-Bas.
Quatre ans plus tard, aucun Parisien n’est présent en équipe de France lors de l’Euro 2004. Le seul espoir des Rouge et Bleu se nomme Pedro Miguel Pauleta. Le buteur portugais rêve d’un premier titre pour le Portugal, qui joue à domicile. Mais le meilleur buteur de l’équipe nationale (47 buts) n’inscrit aucun but en 5 rencontres, jusqu’à la finale perdue contre la Grèce (0-1, le 4 juin 2004). Une énorme contre-performance pour l’Aigle des Açores : « C’est anormal pour moi de ne pas marquer pendant cinq matches, mais le foot n’a pas toujours d’explication… ».
En 2012 après une édition sans joueur parisien, Thiago Motta et Salvatore Sirigu pour l’Italie, ainsi que Blaise Matuidi et Jérémy Menez avec l’équipe de France participent à la compétition. Blaise Matuidi, appelé à la dernière minute, se blesse à la cuisse juste avant le début de l’Euro, et reste sur le banc des remplaçants. Jérémy Menez (3 matches, 1 but) est l’une des rares satisfactions de l’équipe de France avec un but face à l’Ukraine en match de poule (victoire 2-0, le 15 juin 2012) et reste titulaire jusqu’à l’élimination en quart de finale contre l’Espagne, qui terminera vainqueur de l’épreuve.
L’Euro 2012 est la première grande compétition internationale que dispute Thiago Motta (5 matches, 0 but) avec l’Italie. Malheureusement, en finale, le milieu de terrain se blesse quelques minutes après son entrée en jeu et doit laisser ses coéquipiers à 10 contre 11. L’Italie s’incline largement (0-4, le 1er juillet 2012) face aux champions du monde espagnols.
Salvatore Sirigu, doublure de Gianluigi Buffon, n’a pas eu l’opportunité d’entrer en jeu.
L’édition 2016 en France confirme le retour en force des Parisiens à l’Euro, avec quatre joueurs Rouge et Bleu : Blaise Matuidi (France), Salvatore Sirigu et Thiago Motta (Italie) et Zlatan Ibrahimovic (Suède). Le géant suédois va connaitre un tournoi difficile, avec aucun but en 3 matches, pour un nul et deux défaites avec la Suède.
Thiago Motta, avec le numéro 10 sur le dos, participe à son dernier grand tournoi avec la sélection italienne. Souvent remplaçant lors de quatre premiers matches de la Nazionale, il est absent pour accumulation de cartons lors du quart de finale perdu contre l’Allemagne (1-1, 5-6 t.a.b., le 2 juillet 2016). Salvatore Sirigu a de nouveau vécu la compétition depuis le banc des remplaçants.
La belle surprise de cet Euro est Blaise Matuidi, titulaire indiscutable avec les Bleus (7 matches, 1 passe décisive) mais vaincu en finale par le Portugal (0-1, a.p., le 10 juillet 2016). Très déçu, le milieu de terrain parisien s’est effondré en larmes à l’issue de cette cruelle défaite : « Quand on perd une finale de cette manière, on ne peut qu’avoir des regrets. Mais on a réussi à réunir le peuple français, à donner de la joie, du bonheur et on peut en être fiers. »
Pour l'édition 2020 - disputée en 2021 - 6 joueurs parisiens (Alessandro Florenzi et Marco Verratti avec l’Italie, Pablo Sarabia avec l’Espagne, Danilo Pereira avec le Portugal et Presnel Kimpembe et Kylian Mbappé sous le maillot tricolore) participent à la compétition remportée par l’Italie de Gianluigi Donnarumma, élu meilleur joueur de l’Euro avant de rejoindre le Paris Saint-Germain.
Les Bleus, malgré la première place en phases d’un groupe relevé, avec l’Allemagne et le Portugal, va s’incliner dès les 8e de finale face à la Suisse (3-3, 4-5 t.a.b.), avec le tir au but décisif raté par Kylian Mbappé. Un parcours à oublier, à l’image du Portugal de Danilo Pereira, éliminé au même stade de la compétition par la Belgique (0-1).
Le Paris Saint-Germain sera pourtant bien représenté lors de la demi-finale opposant l’Espagne à l’IItalie. La Roja de Pablo Sarabia, titulaire, buteur et passeur décisif à deux reprises contre la Slovaquie en poules (5-0, le 23 juin 2021), inscrit un nouveau but en 8e de finale contre la Croatie (5-3, a-p.) 5 jours plus tard. Blessé, il assiste à la défaite de la Roja face aux Italiens (1-1, 2-4 t.a.b., le 6 juillet 2021) en demi-finale.
C’est l’Italie de Marco Verratti (5 matches joués) et Alessandro Florenzi (2 matches) qui permet aux Parisiens de trouver enfin des successeurs aux Bleus de 1984, après un succès en finale contre l’Angleterre (1-1, 3-2 t.a.b., le 6 juillet 2021) à Wembley.
Le milieu de terrain parisien, blessé au début de l’Euro, a été décisif sur l’égalisation italienne en finale, avec une tentative de la tête repoussée par le montant et reprise victorieusement par Leonardo Bonucci en seconde période. Lors de la séance des tirs au but, Gianluigi Donnarumma sera impérial, avec deux arrêts décisifs sur les tentatives de Jadon Sancho et Bukayo Saka.
Place à l’édition 2024, avec nos Parisiens qui rêvent de victoire finale sous le maillot français, portugais, espagnol, italien ou slovaque… Réponse le 14 juillet prochain à Berlin.