Walide Khyar tout proche d’un nouveau podium mondial

Médaillé de bronze il y a deux ans à Doha, le -66kg parisien termine cette fois sa course sur un revers en petite finale face au Tadjik Obid Dzhebov. Une fin malheureuse pour une journée qui témoigne toutefois de la régularité du médaillé européen 2025 au meilleur niveau.

Dès le tirage au sort de jeudi dernier, il était clair qu’il n’y allait pas avoir de tour facile pour le titulaire des derniers Jeux olympiques. Dès le premier tour, il s’agissait en effet d’un copieux adversaire en la personne du Mongol Erkhembayar Battogtokh, sacré champion d'Asie en 2024 et septième de l’édition 2024 organisée aux Émirats. Pire, lors de leurs deux premiers affrontements, en demi-finale des Grands Chelems d’Oulan-Bator 2022 et Paris 2023, c’est bien ce dernier qui avait pris le meilleur sur le tricolore. Mais le visage affiché aujourd’hui par Walide Khyar était celui d’un conquérant concentré sur sa quête, prompt à prendre les choses en main à la saisie tout au long du combat pour faire monter habilement les pénalités dans le camp adverse jusqu’à l’élimination.

Walide Khyar (juin 2025) 1

Du sérieux, il en était encore question ensuite face à l’Américain Ari Berliner, qu’il envoyait par deux fois au tapis sur un mouvement d’épaule puis un arraché, pour lui permettre d’accéder aux quarts où l’attendait le Japonais Takeshi Takeoka, finaliste l’an passé et tête de série n°1 du jour. Un duel à couteaux tirés que le Nippon allait remporter sur deux crochetages qui envoyaient le Français en repêchages. Pas de quoi le faire dévier de sa trajectoire puisqu’il se jouait sereinement de l’Émirati natif de Mongolie Narmandakh Bayanmunkh, membre du top 30 mondial à la faveur d’une médaille de bronze glanée au Grand Chelem de Paris 2024 notamment.

Walide Khyar s’était donc offert un cinquième combat ce samedi, synonyme de médaille en cas de succès. Dans le rôle de l’empêcheur, on retrouvait le Tadjik Obid Dzhebov, quatrième mondial qui avait eu le mérite un peu plus tôt dans la journée d’infliger sa première défaite depuis six ans au double champion olympique et quadruple champion du monde japonais Hifumi Abe avant de caler en demie contre son compatriote Nurali Emomali. Une joute entre deux offensifs adeptes du corps-à-corps qui allait justement se jouer sur une passe d’armes rapprochée où l’athlète Rouge et Bleu tentait de passer dans le dos mais se retrouvait fixé dans la chute pour un waza-ari qui tombait du mauvais côté du tableau. Mené, Khyar partait à l’assaut, jetait ses dernières forces dans la bataille mais se faisait enrouler et voyait s’envoler le deuxième podium planétaire consécutif qu’il aura convoité jusqu’au bout.

Walide Khyar (juin 2025)

« Ce combat, j’aurais pu le gagner en faisant différemment, mais je suis parti à l’instinct sur une technique qui n’était pas la bonne solution à ce moment-là du combat. J’avais un thème à respecter, et je ne l’ai pas fait, contrairement à mon premier combat par exemple contre le Mongol, qui m’a bien mis dans le bain pour ma journée. Il va falloir prendre le temps de se poser, de mettre le doigt sur les choses qui ne sont pas réglées pour changer la donne à l’avenir. » Un discours en droite ligne avec celui de son entraîneur au PSG Judo Baptiste Leroy. « Il reste encore de belles années à Walide devant lui, et l’on peut voir que, même en étant moyen sur le plan tactique, il continue de faire partie des meilleurs, avec une nouvelle cinquième place après celle de 2021 et des Jeux de l’été dernier. C’est intéressant parce qu’il possède encore une marge de progression, notamment dans cette endurance de concentration qui lui fait actuellement défaut. Cela se joue au quotidien, à chaque entraînement, pour que cela porte ses fruits en compétition. »

Rendez-vous mardi prochain pour suivre les performances de la tenante du titre Margaux Pinot (-70kg) et d’Alexis Mathieu (-90kg) à Budapest.