Walide Khyar : « Un seul objectif : faire tomber l’autre »
Seul athlète de l’équipe française masculine à avoir déjà connu le podium planétaire – avec du bronze à Doha en 2023, le -66kg du club de la capitale aborde ses septièmes championnats du monde l’esprit à la fois libre et combatif.
Avec quelle motivation appréhendes-tu cette échéance mondiale, la plus importante de cette année post-olympique ?
Comme d’habitude, je suis dans un mode conquérant à l’approche de ce rendez-vous, avec une farouche envie de bien faire, de retrouver un très bon niveau pour réussir des choses que je n’ai pas forcément réussi à faire par le passé. Je pensais être bien préparé pour les championnats d’Europe, mais il y a des choses que l’on ne peut pas prévoir, et j’ai tout de même réussi à faire avec les armes que j’avais ce jour-là pour atteindre la troisième place.
Quel regard portes-tu sur ta catégorie et sur les engagés de cette édition 2025 ?
Très généralement, ce sont les -66kg, ou les -73kg, qui voient le plus grand nombre de compétiteurs s’aligner, et cela va encore être le cas à Budapest dans quelques jours (il s’agit du seul tableau dépassant les cinquante engagés, NDLR), où plusieurs nations ont choisi d’y doubler leur présence, comme le Japon, la Mongolie ou la Russie pour ne citer qu’eux (au total, douze nations auront deux combattants en -66kg, NDLR). Il en était de même à Doha il y a deux ans lorsque j’ai obtenu ma médaille de bronze, j’ai donc l’habitude de ce genre de plateau très relevé. Je vois même ça d’un bon œil puisque cela donne encore plus envie de se présenter en forme pour en découdre avec les meilleurs.
Quel souvenir gardes-tu de cette édition 2023 ? S’agit-il d’une compétition de référence selon toi ?
Il y en a eu d’autres sur mon parcours, comme les Jeux de Paris l’été dernier où, hormis deux ou trois séquences qui me coûtent la médaille, j’ai présenté un niveau parfait. De ces journées-là, j’ai retenu que tout était possible sur une journée, que cela ne se jouait qu’à des détails et qu’il fallait simplement rester focalisé sur un seul et unique objectif : faire tomber l’autre. Calculer autre chose ne sert à rien ! C’est ce qui m’a permis d’accéder au podium à Doha, en sachant que les combats allaient durer longtemps et en étant convaincu que cela n’allait pas être un problème pour moi, mais au contraire un avantage. Et tant que je ne suis pas déclaré vainqueur par l’arbitre, pas question de s’arrêter. Cela m’a coûté une finale mondiale en 2021, déjà à Budapest, et je n’ai jamais perdu ça de vue depuis.
Sur quoi as-tu insisté à l’entraînement durant cette préparation ?
Essentiellement mes gammes, sur tout ce que je sais bien faire afin d’optimiser encore les choses. Le kumikata (prise de garde) est également une donnée primordiale dans le combat et il faut donc constamment travailler sur ce point. La préparation, qui a commencé rapidement après les championnats d’Europe, fut brève mais intense, et il faut désormais penser à décharger progressivement avant le jour J pour avoir faim de judo, avoir envie d’attraper le judogi de l’adversaire pour le projeter. L’écueil peut être d’arriver essoufflé en fin de préparation mais ce ne sera pas le cas pour ces mondiaux.
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