Romane Dicko marque les esprits au Kazakhstan

Victorieuse du Grand Chelem d’Astana ce dimanche en +78kg, la quadruple championne d’Europe a particulièrement impressionné pour sa dernière sortie avant les Jeux olympiques, où il ne sera question que d’or.

« Du grand art ! » La formule, de Damiano Martinuzzi, le responsable du haut niveau au PSG Judo, résume parfaitement la sensation laissée par Romane Dicko après sa victoire lors du Grand Chelem d’Astana ce week-end. La médaillée olympique de Tokyo réalise au Kazakhstan une journée tout simplement parfaite : quatre combats, quatre victoires, quatre ippons. Dont un contre la championne olympique et du monde en titre, la Japonaise Akira Sone. Un duel au sommet, lors de la demi-finale, qui a tourné court. La Parisienne fut tout simplement au-dessus ! Une projection sur l’arrière parfaitement suivie en immobilisation de Dicko scellait rapidement ce combat attendu de tous. Une première victoire contre la grande rivale de sa génération, double championne du monde (2019 et 2023) et championne olympique à domicile il y a trois ans, après deux revers en 2017 et 2021.

Enthousiasmé par la prestation de la judoka Rouge et Bleu, Damiano Martinuzzi souhaite toutefois garder la tête froide. « Nous espérions que Romane combatte contre Sone. L’occasion était belle, deux mois à peine avant les JO ! Car même si elle avait perdu, cela nous aurait permis de prendre des informations en vue de Paris. Nous avons beaucoup travaillé sur le profil de Sone. Dimanche, Romane a appliqué à la lettre le schéma tactique, se montrant encore plus précise que ce qu’elle pouvait produire à l’entraînement ! Physiquement, elle a été au-dessus du lot et, sur le plan technique, elle gagne deux combats au sol, dont sa finale contre la Chinoise Xin Su, troisième mondiale, d’une clé de bras. C’est de très bon augure en vue des JO. Mais attention, ce n’était qu’un tournoi. Les Jeux olympiques, c’est autre chose ! »

Romane Dicko (mai 2024)

Troisième victoire en Grand Chelem pour Romane Dicko cette année, après Paris début février et Tashkent début mars. Une série de succès qui conforte plus que jamais sa place de n° 1 mondiale. « Je me suis alignée sur cette compétition pour prendre des informations, me sentir bien sur le tapis une dernière fois avant cet été, avant de pouvoir procéder aux derniers réglages qu’il me faut en vue des Jeux. Sur mes deux derniers combats du jour, c’est l’instinct qui a parlé, et ça me prouve que je suis capable de ce genre de techniques pour saisir les opportunités qui peuvent se présenter dans mes combats. »

Luca Otmane (mai 2024)

Moins de réussite pour les deux engagés masculins puisque Walide Khyar, tête de série n°1 en -66kg, s’incline au premier tour contre le Canadien Julien Frascadore, trois pénalités à deux. Le lendemain, Luca Otmane, qui disputait sa première compétition majeure en -81kg, bat le Roumain Adrian Sulca sur un mouvement de sacrifice vers l’arrière (photo ci-dessus) avant de perdre contre le Moldave Victor Sterpu sur un grand fauchage intérieur au corps-à-corps. « Walide a été malade en milieu de semaine. Il n’était donc pas à 100% samedi. Mais ce n’est pas pour autant d’excuse. D’ailleurs, Walide n’est pas le genre de combattant à s’en trouver. Il doit encore trouver de la stabilité tactique tout en conservant son judo agressif et fougueux, qui est sa marque de fabrique, analyse Damiano Martinuzzi. Luca, de son côté, commet une petite erreur en entrant dans le jeu de son adversaire qui recherchait systématiquement le contact. Mais il doit appréhender cette nouvelle catégorie et possède pour cela beaucoup de qualités, en particulier celle de s’engager très fort et d’avoir un très bon feeling judo ».

Prochaine échéance pour le club avec les championnats du monde qui débutent dimanche à Abou Dhabi (Émirats Arabes Unis). Dix combattants Rouge et Bleu participeront à ce dernier événement majeur avant les Jeux olympiques.