Ilyes Housni : « Il n’y aura pas de peur, que des challenges ! »

Dans les rangs des Titis parisiens, Ilyes Housni a été l’un des grands artisans de la qualifications des U19 pour les 8es de finale de l’UEFA Youth League. De sa relation avec Ismaël Gharbi à la confiance de Papus Camara, le jeune attaquant de 17 ans s’est confié au média du club sur sa première campagne européenne.

Ilyes, tu as découvert la Youth League cette saison. Qu’est-ce que cette compétition t’a apportée ?

De l’expérience. On sort du pays, on découvre l’étranger, d’autres équipes. Ça rapproche le groupe de tous voyager ensemble et de vivre cette aventure en équipe. Et puis nous sommes dans les mêmes conditions que les joueurs de l’équipe pro, donc ça nous prépare aussi si on est un jour amenés à les rejoindre. C’est vraiment de l’expérience qu’on accumule, et on se sent chanceux de vivre cette aventure-là.

Dès le premier match face à la Juventus, tu as frappé fort en te montrant deux fois décisifs ! Comment as-tu vécu ce moment ?

Je pense que dans ma tête, j’étais déjà prêt avant même le coup d'envoi. J’étais très concentré. J’ai essayé de tout donner. Je marque dès la 3e minute, et c’est vrai que ça m’a donné beaucoup de confiance. Et 4 minutes après, je fais cette passe décisive pour Warren (Zaïre-Emery), et ça a encore alimenté ma confiance. Quand tu marques, ça te met tout de suite dans le match. Le faire dès le début, dès ton premier match de Youth League, ça facilite vraiment les choses pour le reste de la compétition. Tout repose sur la confiance et j’ai fait ce qu’il fallait dès le départ pour l’avoir. Quand tu commences comme ça la compétition, l’objectif que tu te fixes c’est d’être constant ensuite. C’est vraiment ce que j’ai voulu faire.

Et tu as réussi sur la suite de la compétition, puisqu’avec 8 buts et 2 passes décisives, tu es le joueur le plus décisif de cette Youth League. On imagine que tu es fier !

Oui, je suis content et fier. C’est le fruit de mon travail, de mes entraînements tous les jours. Je me donne à fond et ça paye. Mais c’est loin d’être fini. Mon objectif, c’est de continuer à marquer et d’aider l’équipe à gagner. Je ne veux pas m’arrêter là. Je dois me fixer cet objectif à chaque match.

C’est comme si tu te nourrissais de la pression finalement ?

Oui, mais d’une pression positive. Je ne dois pas avoir peur. Par exemple, j’ai beaucoup été confronté à des défenseurs adverses plus âgés, plus grands, et ça n’a pas toujours été facile. Mais dans ces moments-là, dans mon rôle d’attaquant, j’essaye de compenser par autre chose, d’aller chercher d’autres espaces, de faire des appels dans le dos. D’être plus malin ! Je n’ai vraiment que de la pression positive, de l’envie de performer. C’est plus un challenge qu’une peur.

Avec Ismaël Gharbi (6 buts, 1 passe décisive), vous formez le duo le plus prolifique de cette campagne de Youth League. Comment l’expliques-tu ?

Avec Ismaël, tout est assez facile. On se connaît depuis petits, on a fait la préformation ensemble, à 13 et 14 ans. Le fait de se connaître aussi bien rend les choses plus simples pour nous sur le terrain, pour se chercher, se trouver. Les choses sont plus spontanées, que ce soit dans les passes ou dans le dernier geste. On a la chance d’avoir cette complicité qui fonctionne bien sur le terrain. On se complète bien. Et puis Ismaël est un super joueur, qui travaille beaucoup, qui est très impliqué. Je suis vraiment content pour lui quand je vois ses performances.

Du premier au dernier match, vous avez su conserver la première place de votre groupe. Comment résumerais-tu cette campagne de Youth League ?

Je pense qu’on a bien travaillé dès le début, et même dès la préparation. Dès la première rencontre face à la Juventus, on était prêts à attaquer très fort. Ça a donné le ton pour le reste de la compétition. Après, je ne vais pas dire qu’on a tout fait parfaitement, mais sur l’ensemble, on a été bons. D’ailleurs on a perdu qu’un seul match, face à Benfica, même si c’est un match de trop.

Justement, lors de cette défaite face à Benfica, tu parviens quand même à inscrire un doublé… Qu’as-tu ressenti à ce moment-là ?

Je pense d’abord à la défaite, je suis frustré pour l’équipe. Les buts, c’est bien pour essayer de remonter le score, mais ce qu’on retient à la fin, c’est que ça n’a pas suffi pour qu’on gagne. Même après un doublé, ce que je retiens c’est la défaite.

Vous vous êtes bien repris ensuite et vous êtes finalement allés chercher cette belle qualification !

C’était un objectif pour tout le groupe. On s’est donnés à fond sur tous les matches pour aller la chercher, sans avoir à passer par les barrages. Ça récompense le fait qu’on a su être constants. Dans le vestiaire, on était très heureux, on a fait un cri de guerre, il y avait de la joie. Après, encore une fois, on sait que tout n’était pas parfait, et ce dernier match face à la Juventus nous l’a encore prouvé. Ça nous montre ce qu’on doit encore travailler. Alors oui, il y avait beaucoup de joie, mais on sait le travail qu’il nous reste à faire, tous ensemble.

Et derrière ce travail, il y a aussi l’œuvre d’un coach, Papus Camara. De la saison passée où tu as été surclassé en U19, à ces premiers pas en Youth League, on imagine qu’il a été essentiel dans ta progression ?

Oui, très important. Il m’a fait confiance et ça a vraiment été la clé pour moi. Il m’a beaucoup aidé à progresser, il m’a poussé. Il me donne énormément de conseils, et quand je les applique, ça marche. Il a su être patient avec moi, quand j’ai eu besoin de temps pour comprendre ce qu’il attendait de moi. Mais il a su rester confiant, et j’essaye de lui rendre.

Alors finalement Ilyes, quels ont les objectifs pour la suite de la compétition ?

On veut tous gagner cette Youth League, forcément. Mais on va déjà se projeter sur la phase finale. Il y a beaucoup d’équipes qui nous attendent au tournant, et on va essayer d’être prêts. On va se donner à fond pour aller le plus loin possible. Pour le prochain tour, je préfère d’ailleurs tomber sur une grosse équipe, comme l’Atlético de Madrid, le Real Madrid, le FC Barcelone, Manchester City ou l'AC Milan. On veut jouer les plus gros matches ! Et si on gagne, on éliminerait un prétendant au titre… Il n’y aura pas de peur, que des challenges !