Buchard, Gahié et Dicko au rendez-vous de Tashkent

Officiellement sélectionnées depuis hier pour les championnats du monde de Tashkent (6-13 octobre, Ouzbékistan), Amandine Buchard, Marie-Ève Gahié et Romane Dicko iront en Asie centrale avec un seul et même objectif : le titre mondial et rien d’autre.

C’est finalement hier vers 18h10 que Larbi Benboudaoud, directeur de la haute performance, a décliné les neuf noms de l’équipe féminine tricolore titulaires pour les championnats du monde cet automne. Sans vraie surprise, on y retrouve Amandine Buchard (-52kg), Marie-Ève Gahié (-70kg) et Romane Dicko (+78kg), récentes championnes de France par équipes avec le PSG Judo et toutes trois finalistes lors des derniers championnats d’Europe fin avril.

« Si effectivement on s’attendait à ce qu’Amandine, Marie-Ève et Romane soient du voyage à Tashkent, cela fait toujours plaisir, note en préambule Nicolas Mossion, responsable du haut niveau de la structure Rouge & Bleu. Cette sélection vient confirmer les excellents résultats obtenus cette saison, dans un contexte de concurrence nationale très forte qu’il ne faut pas minimiser. » L’objectif pour cet évènement ? « Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt : il s’agira d’aller chercher le titre. Le premier pour Amandine et Romane, le second pour Marie-Ève après son sacre de 2019. »

Amandine Buchard (avril 2022) 2

Une ambition dont Amandine Buchard (photo ci-dessus), n°1 mondiale, victorieuse des Grands Chelems d’Abou Dhabi et de Paris et vice championne d’Europe il y a moins de deux mois, en a fait sa mission principale de la saison. « Je me sens bien, je suis très bien entourée, par le club bien sûr, mais aussi par les entraîneurs nationaux. Nous allons avoir le temps de préparer cela au mieux afin d’arriver dans une forme optimale. »

Marie-Ève Gahié (photo de couverture), elle, reste sur une dynamique impressionnante. En bronze aux Grands Chelems d’Abou Dhabi en novembre dernier et à Tel Aviv en février, la -70kg au terrible tani-otoshi (technique de sacrifice sur l’arrière, NDLR) remporta coup sur coup le Grand Chelem d’Antalya (Turquie) puis les championnats d’Europe derrière ! Deux événements lors desquels elle bat sa concurrente nationale Margaux Pinot. Désormais reine continentale, la Rouge et Bleu se posera logiquement comme favorite au titre planétaire, elle qui possède les clés pour aller au bout comme à l’été 2019, au Budokan de Tokyo, pour une performance référence tant Gahié avait dominé son sujet à l’époque. À observer son impressionnante montée en puissance cette saison, nul doute que tout est réuni pour renouveler l’exploit, en octobre, sur les tatamis ouzbeks.
Romane Dicko (avril 2022)

Dernière en lice, la double médaillée olympique de Tokyo Romane Dicko (photo ci-dessus), n°1 mondiale suite à ses récentes performances – en argent à Paris puis en or au Grand Chelem de Tel Aviv et lors des championnats d’Europe – se fait une joie de prendre part à ses premiers championnats du monde individuels seniors (elle était de l’équipe médaillée de bronze en 2017, avant de finir cinquième des mondiaux Open deux mois plus tard, NDLR). Tout en reconnaissant que la route est encore longue d’ici au mois d’octobre. « Il est encore un peu difficile de se projeter mentalement. Je vais d’abord participer au Grand Chelem de Budapest (8-10 juillet), auquel participeront également Amandine et Marie-Ève, puis enchaîner avec les stages nationaux d’été. Je vais donc avoir de nombreuses occasions de monter en puissance et être prête le jour J. »

Un événement planétaire pour lequel la sélection masculine n’a pas encore été annoncée. « Il y a encore des places à aller chercher pour nos garçons », glisse Nicolas Mossion dont deux judokas, les champions de France 2021 Luca Otmane (-73kg) et Alpha Djalo (-81kg), s’envoleront d’ici peu pour la Mongolie afin de participer au Grand Chelem d’Oulan-Bator (24-26 juin). Deux semaines plus tard, ce sera au tour de Teddy Riner (+100kg) de combattre à l’occasion du Grand Chelem de Budapest.