Week-end réussi à Bakou

Une sortie plus que fructueuse pour les quatre judokas Rouge et Bleu qui ont enchaîné, deux semaines après Paris, avec le Grand Chelem de Bakou. Tous de la partie pour le bloc final, ils s’adjugent trois médailles au total, dont l’or pour Romane Dicko.

Inarrêtable. Hier, en clôture du Grand Chelem de Bakou, Romane Dicko a poursuivi son impressionnante série d’invincibilité en s’adjugeant l’or, quinze jours seulement après sa victoire au Grand Chelem de Paris. Quatre combats, quatre victoires et un quatrième événement où la championne du monde 2022 des +78kg termine sur la plus haute marche du podium après le Masters 2023, les championnats d’Europe de Montpellier et le Grand Chelem parisien. Une satisfaction d’autant plus grande que la fatigue est là. « Enchaîner deux compétitions n’est jamais facile. Paris était un rendez-vous important. Puis il y a eu le stage international qui a suivi. Je suis arrivée fatiguée, mais j’ai tout de même réussi à bien appliquer mon schéma, donc beaucoup de satisfaction. Maintenant un peu de repos ! », glisse avec son grand sourire et sa lucidité habituelle Romane Dicko, plus que jamais n°1 mondiale à la ranking list. « Elle a été tranchante et dominante, complète Damiano Martinuzzi, responsable du haut niveau. Sa finale a été plus compliquée (elle s’impose aux pénalités au golden score face à l’Italienne Asya Tavano, NDLR) mais elle a montré une belle endurance physique qui lui a permis de garder sa lucidité. »

Romane Dicko (février 2024) 3

Marie-Ève Gahié en -70kg et Luka Mkheidze en -60kg repartent eux avec de l’argent autour du cou. La double championne d’Europe en titre s’incline en finale face à la double championne du monde (2021 et 2022) croate, Barbara Matic. Un peu frustrant car la Parisienne menait d’un waza-ari. Reste que le positif l’emporte largement puisque Gahié enchaîne une quatrième médaille en autant de sorties internationales individuelles : « Marie-Ève fait une petite erreur qui lui coûte la victoire, analyse Damiano Martinuzzi. Elle doit encore travailler sur le fait de conserver un avantage jusqu’au bout du temps réglementaire. Toutefois, le bilan reste très positif car elle enchaîne les podiums en démontrant une domination qui devient de plus en plus nette. Elle n’a presque plus l’habitude de rester longtemps sur le tapis, avec beaucoup de victoires avant la fin de la première minute ! » Marie-Ève Gahié qui se montre également heureuse de sa prestation. « Enchaîner ces deux Grands Chelems était un vrai défi. Il a fallu se remotiver et bien récupérer. C’est quelque chose que je n’ai pas l’habitude de faire. Au final, le résultat est là et, en plus, cela m’a permis d’identifier des axes de travail. Donc je suis très contente. »

Marie-Eve Gahié (février 2024) 2

Mkheidze réalise lui aussi une journée très consistante. Mais le champion d’Europe des -60kg, vainqueur à Paris il y a peu, doit lui aussi se contenter de la deuxième place, la faute à une troisième pénalité récoltée pour avoir posé la tête en premier sur le tatami lors d’une attaque. « Luka a été magistral, tranche Damiano Martinuzzi. La tactique contre le Russe Ramazan Abdulaev en finale marchait parfaitement mais le règlement arbitral est entré en jeu. C’est comme ça. »

Luka Mkheidze (février 2024) 2

Dernier engagé, Alexis Mathieu termine au pied du podium en -90kg. Un début de compétition explosif avec des victoires spectaculaires contre l’Azerbaïdjanais Eljan Hajiyev, en argent à Paris, et le Bulgare Ivaylo Ivanov. Mais le Hongrois Krizstian Toth en demi-finale puis l’Azerbaïdjanais Vugar Talibov, vice champion d’Europe et du monde juniors 2023, lors du combat pour le bronze empêche le double médaillé au Masters de monter sur le podium. Quelques regrets, comme le note l’entraîneur du club. « Je note une vraie évolution dans les prestations d’Alexis. Mais il doit encore apprendre à savoir gagner tactiquement. Ce qu’a su faire par exemple son adversaire pour le bronze. Alexis est un excellent judoka, il n’y aucun doute là-dessus. Mais le judo actuel pousse à l’activité pour faire pénaliser son adversaire et il faut aussi savoir le faire. »

Alexis Mathieu (février 2024) 1

Quelques jours de repos bien mérités pour les quatre judokas sont désormais au programme. Les prochaines échéances ? Un stage au Japon de quinze jours avec l’équipe de France féminine et une semaine en Ouzbékistan puis une semaine au Japon pour l’équipe de France masculine.