Amandine Buchard persiste en bronze

Dominée comme à Tashkent en octobre dernier par sa rivale de la finale olympique de Tokyo Uta Abe, la Parisienne assure tout de même un quatrième podium planétaire qui valide une fois de plus sa place parmi les toutes meilleures des -52kg.

Si ses trois premières médailles de bronze mondiales avaient à chaque fois été obtenues avec quatre ans d’intervalle (2014 en -48kg, 2018 et 2022 en -52kg), Amandine Buchard n’a cette fois attendu que sept petits mois pour remettre le couvert.

Impeccable lors de ses deux premiers combats, durant lesquels son mouvement fétiche kata-guruma (roue autour des épaules, NDLR) terrassait l’Américaine Angelica Delgado puis l’Azerbaïdjanaise Gultaj Mammadaliyeva, voilà que se dressait à nouveau la terrible Uta Abe, championne olympique et triple championne du monde qui n’a jamais connu la moindre défaite dans cette épreuve. La neuvième opposition entre les deux patronnes des légères allait de nouveau tourner à l’avantage de la Nippone, malgré une action proche du waza-ari pour Buchard à quinze secondes du terme.

Amandine Buchard (mai 2023) 2

Le coup était rude mais pas le temps de ressasser ce revers en quarts que les repêchages se profilaient déjà, pour tenter de finir la journée sur une bonne note. Ce n’était pas simple contre la toute jeune Sud-Coréenne Seyun Jang, qui vendait chèrement sa peau, mais la place de trois était malgré tout bien là. La pause arrivait alors à point nommé pour se remettre les idées à l’endroit, et la Hongroise Reka Pupp, troisième mondiale, s’avérait bien impuissante au moment de priver la Parisienne de sa nouvelle médaille de bronze, qui la classe désormais dans le top 8 des Françaises les plus prolifiques à ce niveau.

« Ce n'est pas rien, même si j'aimerais bien changer la couleur, expliquait la combattante Rouge et Bleu lors de son passage en zone mixte. Cela a été compliqué de se remobiliser après ce quart de finale, épuisant en termes de concentration, il a fallu vite digérer cette déception pour repartir de l’avant. Je ne vais pas cracher sur cette médaille, et il va falloir s’appuyer dessus et sur les nouvelles informations que j’ai pu prendre sur Abe pour retourner au travail. Je fais partie des combattantes contre lesquelles elle bataille le plus, et c’est à moi de continuer à tout faire pour continuer cette bataille jusqu’aux Jeux et trouver la solution pour la dominer. »

Présent dans les tribunes de l’ABHA Arena, Florent Urani, entraîneur du groupe élite, voyait plutôt le verre à moitié plein à l’issue de cette longue journée. « Ce n’est pas parce qu’Amandine enchaîne les résultats qu’il faut banaliser ce qu’elle est en train d’accomplir. Quatre médailles mondiales, c’est vraiment impressionnant ! Sans se montrer sous son meilleur jour, c’est réconfortant de voir qu’Amandine demeure capable de signer une nouvelle performance de ce calibre. A contrario, cela n’enlève rien au fait qu’elle doit encore se montrer plus conquérante pour espérer dominer la Japonaise, qui conserve encore un temps d’avance sur tout le travail que l’on met en place. Cela nous interroge forcément, il va peut-être falloir sortir de la stricte analyse de leurs affrontements pour explorer d’autres pistes. C’est le gros challenge qui nous attend d’ici aux Jeux de 2024. »

Ce mardi, place à l’Algérien Messaoud Redouane Dris (-73kg), qui dispute ses deuxièmes championnats du monde du haut de ses vingt-et-un ans.