Amandine Buchard : « Faire retentir la Marseillaise »

Sur le podium des -52kg lors des trois dernières éditions qu'elle a disputées, il n’y a que l’or qui anime la vice championne olympique de Tokyo au moment d’évoquer ces championnats d’Europe de Montpellier, à part dans sa déjà magnifique carrière.


Comment te sens-tu à quelques jours d’une grande compétition comme ces championnats d’Europe ?
Il y a toujours un peu d’impatience car la plus grande partie de la préparation est derrière soi à ce moment-là. On rentre dans la phase d’affutage, à finir sa descente au poids tout en essayant d’être la plus en forme possible, la plus reposée, épargnée par les derniers bobos et libérée des courbatures. Car il faut arriver dans les meilleures conditions physiques et psychologiques.

Des championnats d’Europe à Montpellier, ça te parle…
Lors de l’édition 2014, il s’agissait en effet de mes premiers championnats d’Europe seniors dans cette même salle ! J’étais encore une petite junior mais j’avais terminé vice championne d’Europe (en -48kg, NDLR). J’étais le bébé du groupe, et l’ancienne génération m’avait si bien pris sous son aile que je ne me suis jamais sentie à part, mais bien inclue au milieu de tous ces champions et championnes. Depuis, j’ai très bien évolué et les résultats ont suivi. Neuf ans plus tard, j’espère maintenant aller chercher un titre à domicile.

Comment négocies-tu le fait d’évoluer devant le public français ?
Ça va tous nous permettre de nous mettre en condition en vue des Jeux. Nous avons certes le Grand Chelem de Paris chaque année, mais là, nous avons a la chance d'avoir un championnat à la maison l'année des Jeux. C’est une bonne façon de voir comment on peut réagir suivant le scenario de la compétition. Moi, personnellement, je transforme ça plutôt en avantage, me servant de cette ferveur comme une force. Quand on a du mal à aller puiser de l’énergie dans des combats où c'est vraiment très serré, on la trouve à l'extérieur, dans la chaleur du public qui nous pousse.

Amandine Buchard (octobre 2022) 5

Toi qui restes notamment sur une victoire au Masters, quel regard portes-tu sur ta dynamique du moment ?
J'ai envie de reproduire l'année 2021, celle d’avant les Jeux olympiques de Tokyo (où elle a atteint la finale, NDLR). Il y a donc l’envie d’aller chercher ce second titre continental déjà, et de demeurer au top toute la saison pour la suite. Je suis une compétitrice, j'aime la gagne. Être à domicile ajoute une petite saveur particulière. Donc j'y vais encore plus pour faire retentir la Marseillaise, et pour pouvoir fêter ça avec mes proches et toutes les personnes qui me supportent depuis des années. Nous autres athlètes, nous sommes toujours à gauche, à droite, sans jamais vraiment avoir l'occasion de partager tout ce que l’on vit. Ces championnats vont ainsi être l'opportunité de promouvoir notre sport, que les gens puissent nous voir et que l'on puisse avoir des échanges aussi.

Débarques-tu à Montpellier avec ta finale perdue de 2022, contre la Britannique Chelsie Giles, dans un coin de la tête ?
Bien sûr, je suis une revancharde. J'avais fait championne d'Europe l'année précédente, je fais deuxième l'année dernière et je ne viens donc que pour reprendre le titre. Toutes les filles qui étaient présentes au Masters seront sur mon chemin sur ces championnats d'Europe, je dois en tirer profit pour signer une compétition référence pour les Jeux olympiques.