Alpha Oumar Djalo : « Avoir un plan, l’appliquer et y croire »

Le -81kg parisien reste sur une belle série de quatre podiums consécutifs en tournois internationaux. De quoi aborder ces championnats du monde avec envie et le sentiment qu’il possède désormais l’expérience pour réaliser de grandes performances.

Avec tes dernières compétitions, tu abordes ces championnats du monde avec le plein de confiance ?
Avec des podiums au Grand Chelem de Tokyo et au Masters en décembre, et deux autres médailles de bronze aux Grands Chelems de Paris en février et d’Antalya début avril, la séquence est effectivement bonne. J’ai trouvé mon équilibre sur ces derniers mois, j’ai pris des décisions pour avoir tout pour être bon : je suis allé chercher des choses beaucoup plus pointues dans l’analyse vidéo pour décortiquer chaque séquence sur mes combats, mes prises de garde, identifier les éléments intéressants de mon schéma d’attaque et ceux qui étaient encore parasites. L’idée est d’avoir désormais des réponses à chaque situation. Pour cela, il m’a fallu accumuler de l’expérience.

Est-ce que l’on peut dire qu’à 26 ans, tu arrives à maturité ?
Disons que, si mon chemin n’a pas été aussi régulier que je l’aurais souhaité, oui, j’ai désormais une forme de maturité dans la gestion des choses. Cela entraîne de la fluidité dans les rapports avec l’encadrement fédéral, de la confiance aussi, cela ouvre la discussion. Il y a plus d’écoute, peut-être aussi parce que j’exprime mieux les choses. En tout cas, je sens que j’ai acquis de la distance sur moi-même, une capacité à me poser davantage. Après le Grand Chelem de Paris, j’avais mal à une main : je ne suis pas retourné en compétition, j’ai fait du travail physique, en accord avec le staff de l’équipe de France et celui du club et cela a payé avec ce podium en Turquie début avril. C’est gratifiant de se dire que l’on fait les bons choix et qu’ils paient.

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Sur quoi penses-tu avoir le plus progressé ?
Sur l’attitude et l’approche globale en essayant d’aller chercher chaque détail. Je me sens plus posé, je ne perds pas mon énergie dans des choses qui ne servent à rien, j’en ai mis encore plus dans ma préparation, ce qui signifie des sacrifices, obligatoires pour passer un nouveau cap. J’essaie de ne laisser aucune séquence de combat dans le « moyen ». J’avais perdu trois fois contre le Néerlandais Franck De Wit, médaillé mondial en 2021 : je l’ai battu en Turquie car j’avais plusieurs solutions prêtes dans ma tête. Je pense que je parviens à être plus précis sur chaque chose et à l’exprimer en compétition. Et, évidemment, les médailles amènent de la confiance. Franchement, je ne peux pas mieux aborder mieux mon cinquième championnat du monde.

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C’est donc l’année d’une première médaille mondiale…
C’est l’objectif. Les victoires et les défaites m’aident à être performant aujourd’hui, j’y ai toujours cru. Mais ce gain de lucidité, être fier de ce parcours finalement et d’une trajectoire où rien ne m’a été donné, le fait de ne plus simplement faire de bons combats, mais de les gagner face à des adversaires forts, indiquent que je suis sur le bon chemin. Je sais que je suis bien préparé. À partir de là, il n’y a pas de mauvaise solution. Pour moi, il s’agit d’avoir un plan, de l’appliquer et d’y croire.