Alpha Djalo frappe fort au Japon

Engagé samedi lors du prestigieux Grand Chelem de Tokyo, le judoka Rouge et Bleu des -81kg repart de la capitale nippone avec une probante médaille de bronze. Un résultat remarquable au regard du niveau de cet événement.

« C’est un rêve d’enfant. Plus jeune, je regardais la Coupe Kano (devenue Grand Chelem de Tokyo en 2008, NDLR). Il n’y avait que des Japonais sur le podium ! Samedi, c’est moi qui suis monté dessus, en battant un judoka du cru pour aller chercher le bronze. Honnêtement, c’est un jour que je n’oublierai pas. »

Alpha Djalo (décembre 2022) 1Heureux et fier, Alpha Djalo peut l’être tant remporter une médaille lors de ce Grand Chelem nippon, avec quatre engagés japonais par catégorie, relève de l’exploit. Samedi, il bat d’abord le Polonais Pawel Drzymal, 76e mondial puis l’Italien Lorenzo Parodi, 103e au classement mondial. Deux premiers combats bien maîtrisés. Arrivé en quart de finale, le vainqueur du Grand Prix de Croatie en juillet dernier affrontait le Japonais Kenya Kohara. Un combat tactique et engagé où Djalo s’inclinait trois pénalités à deux. Repêché, il profitait du forfait du Coréen Joonhwan Lee pour se retrouver directement en lice pour le bronze, face au Japonais Takeshi Sasaki. Un combattant puissant, très explosif et qui avait fait sensation en s’adjugeant le Grand Chelem de Paris en octobre 2021. Un duel que Djalo maîtrisait, dominait. Plus sur l’initiative, il trouvait la faille sur un magnifique ippon-seoi-nage à droite (projection d’épaule par un côté, NDLR) après cinquante-quatre secondes au golden score, pour se frayer une place sur le podium aux côtés des trois autres Nippons de la catégorie, dont le champion olympique Takanori Nagase, finaliste vaincu par Kenya Kohara. Une médaille de bronze qui installe le Parisien à la seizième place de la ranking list mondiale, deux semaines avant le Masters (Jérusalem, 20-22 décembre).
« J’ai réalisé un gros bloc d’entraînement après les championnats du monde de mi-octobre à Tashkent. Cela commence à payer, même si je pense que je serai encore mieux lors du Masters. Là, nous sommes en stage international jusqu’à jeudi. J’aurai alors une semaine que je vais devoir bien gérer entre travail technique, récupération et extériorisation. Cette médaille montre que j’ai la capacité de faire de grosses journées, comme déjà cet été à Zagreb. C’est une case de cochée. Il faut continuer dans cette voie. »

Alpha Djalo (décembre 2022) 2Responsable du haut niveau, Nicolas Mossion se montrait particulièrement satisfait de la prestation de son -81kg. « Rentré frustré et déçu de la Champions League, nous avons beaucoup discuté avec Alpha avant son départ pour Tokyo. Il a fait une séance judo mardi dernier avant de décoller, et je pense que cela lui a fait beaucoup de bien. Il est parti avec beaucoup d’envie et la volonté d’en découdre. On l’a senti prêt. Son combat contre pour le bronze contre Takeshi Sasaki est un modèle de détermination et d’engagement. Une médaille à Tokyo est une performance rare. On se rend donc compte que quand toutes les planètes sont alignées pour Alpha, il est capable de grandes choses. À lui de renouveler cela maintenant à chaque sortie. »

Si possible dès le Masters de Jérusalem dans deux semaines, qui réunira les trente-six meilleurs combattants de chaque catégorie, parmi lesquels sept athlètes du PSG Judo : Mélanie Vieu (-48kg), Amandine Buchard (-52kg), Marie-Ève Gahié (-70kg), Romane Dicko (+78kg), Alpha Djalo (-81kg), Alexis Mathieu (-90kg) et Teddy Riner (+100kg).