Thomas Tuchel : « J’avais un plan après le match à Dortmund »

À l’occasion du Tacticall, Thomas Tuchel est revenu pour PSGTV sur le dernier match disputé par le Paris Saint-Germain, face au Borussia Dortmund. Décryptage.

Si les joueurs du Paris Saint-Germain – confinés – n’ont plus disputé de match depuis plus d’un mois, l’occasion était parfaite pour prendre le temps d’interroger Thomas Tuchel sur ses choix en tant qu’entraîneur. Pour ce nouvel épisode de « Tacticall », le coach parisien est revenu sur l’ultime match disputé par les siens : le 11 mars dernier, dans un Parc des Princes à huis clos, face au Borussia Dortmund.

Alors, comment gérer les critiques après la défaite au match aller, comment se projeter sur ce match retour ? « Honnêtement, j’avais un plan dans l’avion après le match aller à Dortmund. J’ai créé un plan pour le retour directement. Quelques fois, c’est comme ça, j’écris directement les choses et on est resté sur ce plan-là. Au retour il manquait Thiago Silva, nos supporters, Kylian Mbappé qui a eu de la fièvre. Il nous manquait également Marco Verratti et Thomas Meunier. Ce n'était pas facile, mais j'ai toujours eu l'impression que vraiment, l'équipe voulait montrer qu'ils sont capables de gagner au Parc des Princes, qu'ils sont calmes. Et aussi avant le match dans le bus avec les supporters, l'atmosphère dans le bus, tout le monde a commencé à chanter ensemble avec la musique. C'était vraiment une atmosphère très spéciale », nous a confié le technicien.

Force est de constater que le plan a fonctionné, puisque les Rouge et Bleu se sont imposés 2-0 face à la formation allemande, décrochant ainsi son ticket pour les quarts de finale de la compétition. « On a d’abord été très offensifs, on a créé des occasions et on a contrôlé le match. Après le deuxième but, on avait un peu plus l'impression qu'on avait des choses à perdre. On a été un peu plus bas, mais nous sommes aussi dangereux sur les contre-attaques. Dortmund n’avait rien à perdre, mais on a vraiment bien défendu. C’était une performance très solide, très collective défensivement », poursuit le coach.

Sur le plan défensif, justement, l’entraîneur ne cache pas sa satisfaction sur la solidarité affichée entre les siens : « Marquinhos et Kimpembe ont tout fait très bien tous les deux, il faut le dire. Idrissa et Paredes aussi devant, en double n°6, les quatre au milieu ont été très bons contre Haaland, contre Sancho, avec Thilo Kehrer et Juan Bernat. Ce n'est jamais facile, mais on a joué très courageusement, tous ensemble, très serré et c'était très fort. C'était un plaisir de faire du coaching. Parce qu'on a eu vraiment l'impression que c'était un autre pas en avant. »

L’occasion pour Thomas Tuchel, aussi, de revenir sur la performance de Neymar Jr, buteur au match aller comme au match retour : « Ney est toujours la clé, offensivement et défensivement. Mais je dois vraiment le dire, il est toujours fiable quand des matches importants arrivent. Il travaille beaucoup, il est toujours là, il est très intelligent, contrôle les ballons. On a vu qu'il a gagné en capacité après le premier match contre Dortmund. Malheureusement, il a été blessé avant et il n'a pas joué avant. Mais entre les deux matches, il a gagné en capacité et physiquement. Il a donné à tout le monde l'impression qu'il était là, qu'il a pris ses responsabilités. Et ça donne à tout le monde une bonne impression : à moi, à l'équipe, sur le terrain, c'est super. »

Finalement, de la défaite à la qualification, du huis clos à la communion avec les supporters, ce match a non seulement permis à Thomas Tuchel de faire passer un cap à son équipe, mais aussi de se projeter sur l’avenir : « Il y avait une détermination de gagner et de faire ce qui était absolument nécessaire pour surmonter cette épreuve. L'équipe a été impressionnante. C'est dommage, que nous soyons à l'arrêt maintenant parce que nous sommes en quarts de finale, on a beaucoup travaillé pour. Normalement, on doit utiliser un match et des émotions comme ça, pour continuer. »

Et forcément, l'interruption des compétitions est une situation inédite et délicate pour l'entraîneur : « Maintenant, c'est vraiment bizarre et on doit attendre parce que ça a une grande influence. Au final cela fera plus de huit semaines que nous ne sommes pas ensemble. Et peut être qu'on devra remontrer des images de ce match-là, pour retrouver l'état d'esprit (rire). Mais pour moi, c'était un match clé. Dans cette situation, ce n'était pas facile. Sans nos supporters, ce n'était pas facile du tout, avec une défaite au match aller. Ça peut être vraiment un match clé pour nous, parce que comme je l'ai dit, nous avons deux finales à jouer en Coupes et un quart de finale. »