Marco Verratti, 10 ans d’amour en Rouge et Bleu

Entre Marco Verratti et le Paris Saint-Germain, c’est un mariage fait pour durer. De par son talent, son audace et sa singularité, le plus français des Italiens s’est offert une place dans l’histoire de la capitale.

Difficile, de se contenter de quelques lignes pour résumer une décennie de paillettes dans les crampons d’un artiste. Difficile de se contenter de photographier l’instant, de conserver un moment, ou choisir un geste, tant ils ont été nombreux à alimenter le grand livre de l’histoire parisienne de Verratti. On a tout connu de Marco : les rires et les larmes, les bonheurs et les cicatrices, le spectacle et la rage. Les moments de grâce, surtout.
On a jonglé, aussi, entre la candeur inhérente à sa jeunesse quand il a posé ses valises à Paris, et l’expérience acquise au gré des années et des compétitions. Une forme de fraicheur, que l’on retrouve autant dans sa personnalité, que dans l’audace de son jeu.

Marco, c’est entrée – plat – dessert à la table des plus grands joueurs. Avec lui, on connait le menu sans jamais frôler l’indigestion : ces petits bonbons distillés vers l’attaque, ces prises de risque insolentes, et ce talent vertigineux pour caresser le cuir. Bref, c’est celui qui sait combler notre appétit sans perdre une miette du plaisir simple d’offrir quelques frissons.
Et puis Marco, c’est celui qui ne sait pas célébrer ses buts, mais sait ô combien envoyer tous ses partenaires sur orbite pour trouver la moindre brèche. En témoignent d’ailleurs ses 56 caviars, rarement dépourvus d’étincelles. Sans parler de ses 362 passes avant un tir d’un partenaire… Un exercice dans lequel seul Angel Di Maria, adoubé comme le meilleur passeur de l’histoire du club, peut se targuer de faire mieux ces dix dernières années (583).

Il faut dire que depuis son arrivée en 2012 en provenance de sa ville natale de Pescara, le petit bijou a été poli par la ville lumière. Dans l’ombre d’Ibrahimovic, de Pastore et de Thiago Motta, l’espoir italien est devenu un cador. Milieu infatigable, travailleur acharné, roi de l’interception et expert dans l’art de grignoter les crampons de ses adversaires pour récupérer le ballon, le n°6 a dévoré tous ceux qui tentaient d’annihiler sa soif de ballons. Sa moyenne étourdissante de 6 récupérations en moyenne par match est un exemple à suivre. Maitre à jouer, plaque tournante… Trouvez les qualificatifs qui vous conviendront, Marco s’offre la stat : avec plus de 97 ballons touchés en moyenne par match depuis 10 ans, absolument aucun joueur parisien n’a fait mieux que lui. Collectionner les records d’activité sur le rectangle vert est un talent comme les autres pour le petit hibou.

Et si l’artiste de la Nazionale s’est imposé autant comme un pilier du club que comme un grand chouchou des supporters, c’est aussi parce que sa détermination ne s’est jamais érodée avec le temps. Marco respecte tant le football qu’il ne choisit ni les adversaires, ni les compétitions pour avaler les kilomètres et faire honneur au blason. « Italien et Parisien, le talent d’un magicien, Marco Verratti », scandent d’ailleurs les supporters dans un Parc des Princes amouraché de sa vista.

Et puis, au-delà de son talent, de son audace, et de son investissement, l’international italien est aussi devenu un phare dans le paysage parisien. Troisième joueur le plus capé de l’histoire du Paris Saint-Germain, cette décennie dans la Ville lumière fait aussi de lui le joueur le plus ancien de l’effectif et celui ayant disputé le plus de matches européens sous le maillot Rouge et Bleu.

Sans compter ses 19 Classiques disputés face au rival marseillais, un record absolu dans la peau d’un parisien (pour une seule défaite en 10 ans). Au terme de la saison 21-22, il est aussi devenu le premier joueur de l’histoire du championnat de France à être sacré à 8 reprises, marquant au fer rouge sa trace dans le football tricolore.

Finalement, 10 ans, qu’est-ce que c’est, alors ? C’est énorme, déjà, dans un football moderne où les époques voient rarement les plus grands talents prendre racine. C’est beaucoup aussi, pour un Italien cueilli à seulement 19 ans de sa terre natale. Mais 10 ans de Verratti, nous serions bien tentés de dire que si c’est une évidence, c’est encore tellement peu au regard de ce que l’histoire d’amour promet.

Joyeux anniversaire, Marco !