Vincent Fernandez : « J’ai joué en poussins sur la pelouse du Parc »

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction l’Indre, et plus précisément à La Châtre, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Vincent Fernandez, qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Vincent, plus Titi que toi ça n’existe pas ?

« Etant donné que j’habitais à Saint-Germain-en-Laye, le choix était vite fait pour mes parents. Après avoir blessé un copain en jouant au football dans la rue, ils m’ont inscrit au Paris Saint-Germain pour me canaliser. Je mettais vingt-cinq minutes à pied pour m’y rendre tous les mercredis. A cette époque, les pros s’entraînaient juste à côté du terrain des jeunes. Quand je croisais Joël Bats (ndlr : gardien du Paris Saint-Germain, de 1985 à 1992), j’étais comme un fou ! Je le kiffais à un point ! Quel plaisir de le voir ! Il m’a vraiment inspiré lorsque j’ai fait le choix d’être gardien de but chez les poussins. C’était le gardien de l’équipe de France, imaginez mon admiration ! Je ne garde que d’excellents souvenirs de mes débuts au club. J’étais fier de représenter ma ville de naissance sur les terrains chaque week-end. »

Tu as fréquenté l’ancien centre de Formation, comment était la vie au sein de cette structure ?

« Pour entrer au centre de Formation, il fallait déjà être bon avec les cadets Nationaux. J’ai franchi cette étape avec succès. J’étais externe, étant donné que je n’habitais pas très loin. La concurrence était rude, car il y avait des gardiens de but tels que Richard Dutruel et Thomas Kokkinis. Ils étaient internationaux chez les jeunes. Quand tu es plus jeune, tu te fais petit au début. Mais très vite j’ai compris qu’il ne fallait pas se poser de questions pour évoluer de plus en plus haut. Par la suite, j’ai joué avec l’équipe DH, ensuite avec la D4, puis avec la D3, jusqu’à signer mon premier contrat professionnel. La route était longue avant de pouvoir parapher ce document tant rêvé ! »

Quels sont tes meilleurs moments vécus en Rouge et Bleu chez les jeunes ?

« Lors de ma première saison au club, j’ai disputé un match au Parc des Princes, en lever de rideau de la finale de la Coupe de France en 1984. Il s’agissait de la compétition ‘La vache qui rit’ pour la catégorie poussins, ancêtre de la Danone Cup. A l’issue de la rencontre, j’étais convaincu que j’allais continuer à jouer au foot, tellement j’avais vibré ! C’était tout simplement extraordinaire à vivre pour le petit garçon de neuf ans que j’étais. Tout me paraissait si grand, mais tellement beau à regarder. Par la suite, j’ai adoré disputer les tournois avec mes coéquipiers du centre de Formation. Nous avions une bonne génération de joueurs, avec qui nous avons remporté bon nombre de trophées. Nous nous entendions tous vraiment bien. C’est toujours un immense plaisir lorsqu’on se revoit. »

Tu fais partie de la liste des joueurs formés à Paris qui ont également porté le maillot Rouge et Bleu chez les pros. Te souviens-tu de tes premiers pas ?

« Je ne peux pas oublier un tel moment, car c’est véritablement la première grande étape de ma carrière. Alors que j’étais en vacances en Espagne en juin 1994, Guy Adam (ndlr : ancien coordinateur sportif) m’a téléphoné pour me demander de prendre le premier avion afin de rejoindre le groupe professionnel dirigé par Luis Fernandez qui était en stage à Châteauroux. Je me suis retrouvé au beau milieu des Ginola, Raí, Weah, Guérin, Le Guen, Roche, Valdo, Ricardo et consorts. Dans les buts, j’avais pour partenaire d’entraînement Bernard Lama et le regretté Luc Borelli. Mon entraîneur était Joël Bats, mon idole absolue quand j’étais môme. Quel destin ! Il m’a beaucoup appris et m’a permis de bien aborder mes débuts chez les pros. Quelques mois après mon intégration, j’ai rejoint La Berrichonne de Châteauroux en prêt. Ma carrière fut véritablement lancée ainsi (ndlr : Vincent a disputé un total de 499 matches officiels). »

Tu as également disputé de grands matches en pro avec Paris, quels sont ceux que tu gardes toujours en tête ?

« Assurément, les finales de la Coupe de la Ligue et de la Coupe de France remportées au Stade de France en 1998. Gagner des trophées au plus haut niveau avec mon club formateur est fabuleux. Je n’avais que vingt-trois ans, c’était encore une autre étape dans ma carrière. J’ai également participé à des matches de Ligue des Champions, notamment sur la pelouse de Galatasaray où l’ambiance était exceptionnelle. J’ai également affronté le Real Madrid sur la pelouse de Santiago Bernabeu en match amical, car Bernard Lama était blessé. Même si je n’étais pas un titulaire en puissance, j’avais l’assurance de vivre des choses extraordinaires avec ce club. Comme la finale de la Coupe des Vainqueurs de Coupe en 1997, malheureusement perdue contre le FC Barcelone à Rotterdam… Vivre ce genre de match avec son club de cœur, ça n’a pas de prix. Je suis d’ailleurs toujours supporter de l’équipe à 2000 % ! J’ai fait les déplacements à Manchester City, à Dortmund, au Real Madrid… Je ne suis pas abonné au Parc des Princes, mais quand l’envie me prend et que le temps me le permet je vais encourager l’équipe. »

Quels conseils peux-tu donner aux jeunes gardiens du centre de Formation du Paris Saint-Germain ?

« A partir du moment où ils défendent les couleurs du Paris Saint-Germain, c’est qu’ils possèdent tous de grandes qualités. Cependant, une chose est primordiale vis-à-vis de tout le reste, c’est d’être fort mentalement. Il faut qu’ils travaillent avec application au quotidien pour gommer leurs défauts. Leur bon état d’esprit fera la différence dans le temps. Ils doivent avoir conscience qu’ils évoluent dans le meilleur club de France, alors à eux de jouer en se donnant à fond ! »

Avant que l’on se quitte, peux-tu nous faire part de ton actualité ?

« Aujourd’hui, je suis responsable de plusieurs salles de sport et fitness dans l’Indre. D’ailleurs, je viens d’ouvrir ces derniers jours un établissement situé à La Châtre. Ma priorité était de pouvoir ouvrir avant l’été. Ca m’a demandé un investissement de tous les instants, ainsi qu’aux différents membres de mon équipe. Le lancement se passe très bien, même si ce n’est pas de tout repos. En parallèle, j’ai obtenu mes diplômes d’entraîneur de gardien de but. Pourquoi pas enfiler de nouveau les gants pour coacher dans un Centre de Formation !  »

PROFIL :

Date de naissance : 31 janvier 1975Lieu de naissance : Saint-Germain-en-Laye (Yvelines)Poste : Gardien de ButClubs successifs : Paris Saint-Germain (1983 à 1998), La Berrichonne de Châteauroux (1994 à 1996/prêt), FC Sochaux (1998 à 2002), RC Strasbourg (2002 à 2004), La Berrichonne de Châteauroux (2004 à 2012)

Palmarès avec le Paris Saint-Germain : Vainqueur de la Coupe de France (1998) Vainqueur de la Coupe de la Ligue (1998)

Equipe de France : U17 (10 sél.) U18 (7 sél.) Espoirs (5 sél.)

Palmarès avec les Bleuets : Vainqueur de la Coupe du Monde Militaire (1995)