Un jour sans pour les judokas parisiens

Pourtant idéalement entrés dans leurs championnats du monde, Marie-Ève Gahié (-70kg) et Alexis Mathieu (-90kg) ont respectivement coincé aux troisième et deuxième tours à Tashkent. Rageant, mais les deux pourront rebondir dès jeudi lors de l’épreuve par équipes mixtes.

Trois pénalités rapidement encaissées par son opposante d’un côté, un magistral ippon en vingt-cinq secondes de l’autre, la journée ne pouvait guère mieux débuter pour les deux Parisiens en lice ce lundi en Ouzbékistan. Hélas, la suite tourna court, Marie-Ève Gahié ne trouvant pas les moyens de remonter son waza-ari de retard sur la Japonaise Saki Niizoe (future troisième), quand Alexis Mathieu se faisait surprendre par l’hyperactif Brésilien Marcelo Gomes. Méconnu jusqu’ici, son contre impitoyable infligé au vice champion olympique Eduard Trippel au tour suivant devrait éveiller l’attention de tous ses futurs adversaires. « Je me suis laissée embarquer par son judo, elle qui est dans l’attente alors que moi j’ai vraiment envie d’y aller, soulignait à chaud la championne d’Europe en titre. Je me sentais pourtant très bien ce matin, mais je n’ai pas trouvé la solution. On reverra tout ça à tête reposée. » Même constat du côté d’Alexis Mathieu, arrivé dans de bonnes dispositions pour disputer ses premiers championnats du monde individuels. « C’est avant tout de la frustration, car j’essaie bien de revenir, en étant le plus percutant possible dans mes attaques, mais ça n’a pas suffi. Ce genre de profil – petit, gaucher, qui lance de loin – ne me convenait pas très bien. Il va falloir se remettre au travail, bien analyser ce qu’il vient de se passer pour repartir de l’avant. » Le titre des -90kg qui revenait finalement au local Davlat Bobonov, ami du club parisien puisque de l’aventure victorieuse en Europa League en fin d’année dernière.

Marie-Ève Gahié (décembre 2021) 1

Des tribunes, le directeur technique de la section Nicolas Mossion était également déjà dans la projection au moment de débriefer cette cinquième journée de compétition. « C’est la loi des championnats du monde, nous savons tous que chaque combat qui se présente va être dur. La préparation a été bonne pour eux deux, comme pour Alpha (Djalo) qui n’a pas non plus réussi à tirer son épingle du jeu hier, et la déception est forcément au rendez-vous. Nous allons bien prendre le temps de discuter avec les athlètes, sans chercher à s’apitoyer sur notre sort car il y a déjà de nouveaux objectifs devant nous avec les championnats du monde 2023 qui vont arriver plus vite que d’ordinaire (7-14 mai, à Doha au Qatar). » D’ici là, au lendemain de l’entrée en lice de Romane Dicko (+78kg) en clôture des individuels mercredi, Marie-Ève Gahié, Alexis Mathieu et Alpha Djalo remettront le judogi pour défendre les couleurs françaises. Avec l’objectif assumé d’aller chercher un premier sacre planétaire un an après le triomphe olympique de Tokyo, auquel avaient participé les Parisiens Amandine Buchard, Romane Dicko et Teddy Riner.