Romane Dicko : « Je suis devenue une athlète plus accomplie »

Sacrée lors de sa première participation en 2022, la double médaillée olympique n’avait pas réussi à récidiver l’année suivante à Doha. Cette fois, elle compte bien réinvestir le trône planétaire.

Par rapport aux championnats d’Europe où tu demeures invaincue après cinq participations, où situes-tu les championnats du monde ?
On peut dire que c’est le grand bassin (sourire). Les championnats d’Europe, je maîtrise un petit peu le terrain maintenant avec mes cinq titres, alors que je n’ai gagné qu’une fois les mondiaux en deux participations. On est donc pour l’instant sur du 50-50, et j’espère bien faire monter mon ratio à Budapest. C’est l’occasion de rebondir une bonne fois pour toutes après les Jeux de Paris, de me prouver que cette nouvelle médaille de bronze est définitivement derrière moi. Quand je gagne en 2022, je sortais déjà d’une troisième place aux JO. L’histoire peut donc se répéter.

Quelles différences pointes-tu par rapport à il y a trois ans ?
À l’époque, j’étais dans l’optique de montrer que je pouvais monter sur la plus haute marche du podium avec des filles des quatre coins de la planète. Là, je l’ai déjà fait, je sais donc que c’est à nouveau atteignable. J’ai grandi aussi, et j’ai pris conscience de ce dont j’étais capable. Au niveau du judo, je suis devenue une athlète plus accomplie, qui s’est améliorée sur tous les plans.

Romane Dicko (décembre 2024) 3

Techniquement, on te voit tenter davantage depuis quelques mois…
C’est parce que j’essaie constamment de progresser. Je sais que j’ai encore de la marge pour mieux faire les choses, et que je suis toujours sur une pente ascendante. Là où je peux le plus m’améliorer, c’est sur mes déplacements, afin d’être la moins statique possible. Je suis déjà plus mobile que la plupart de mes adversaires, mais je dois encore plus en faire un atout. Bouger plus, déstabiliser plus, insister sur les fauchages, insister sur la mobilité pour perturber encore plus les filles en face.

Espères-tu affronter la Brésilienne Beatriz Souza, celle qui t’a privée de finale aux Jeux de Paris ?
Oui et non. Souza n’est qu’une combattante parmi tant d’autres. Forcément, elle est championne olympique et titre, donc ma revanche des Jeux de Paris pourrait passer par elle, mais, entre guillemets, il ne s’agit pas de ma rivale particulière sur ces championnats. Il y aura deux Japonaises par exemple, mais aussi deux Sud-Coréennes, deux Chinoises, sans oublier les autres Européennes. Le judo est tellement imprévisible qu’il est impossible de savoir qui va arriver au bout de la journée. Pour en revenir à Souza, si cela peut s’apparenter à la revanche des Jeux pour moi, il ne faut pas oublier que c’est contre elle que j’ai remporté le titre en 2022. Elle aura donc elle aussi à cœur de m’affronter.

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