Romain Lelevé : « À Paris, j'ai appris ce qu'est l'exigence ! »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction l'Essonne, à Fleury-Mérogis, pour prendre des nouvelles de Romain Lelevé (génération 1992), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Romain, comment en es-tu venu à intégrer le centre de Formation du Paris Saint-Germain en juillet 2008 ?

« Alors que j'évoluais avec les U15 DH du club, mon entraîneur Laurent Chollet a parlé de moi à Jean-Luc Vasseur qui encadrait les U16 Nationaux (puis U17 Nationaux en 2009). J'ai participé à quelques entraînements avec eux, puis à un tournoi de présaison à Cannes. C'est ainsi que j'ai convaincu le staff du Centre de Formation de me faire confiance. J'ai conservé un statut de joueur amateur tout en étant externe. Habitant à Issou (Yvelines), je faisais les trajets en bus le matin pour suivre les cours et les entraînements à Saint-Germain-en-Laye avec mes coéquipiers. Le rythme était très soutenu car je devais me lever très tôt pour les rejoindre. J'ai ainsi pu vivre avec le groupe sans jamais être mis à l'écart. Chaque soir, je reprenais le bus pour retrouver ma famille. »

 Le passage du monde amateur au monde professionnel ne fut-il pas trop dur à vivre ?

« Sincèrement, je ne m'attendais pas du tout à intégrer un jour le Centre de Formation. Je n'étais pas forcément programmé pour vivre cette expérience, surtout que je n'étais pas passé par le Centre de Préformation. Je n'avais aucune pression, j'avais à l'inverse tout à y gagner. Comme quoi il ne faut jamais rien s'interdire. Il est possible de passer du monde amateur au plus haut niveau à tout moment ! J'ai découvert une plus grande exigence de travail, un jeu plus rapide, une technique plus précise, une force physique plus élevée... Un joueur comme Neeskens Kebano était un véritable exemple pour moi. Il y avait également Alassane També et Jimmy Kamghain, qui étaient très prometteurs. Je me suis accroché du mieux que j'ai pu, que cela soit sur le terrain ou à l'école. Ces trois années passées au Centre de Formation m'ont servi de tremplin pour la suite, même si je n'ai pas signé de contrat professionnel. »

Tu fais partie de la génération championne de France U19 en 2011. Quelles furent les clés de votre réussite ?

« Après avoir été blessé la saison précédente, j'ai effectivement fait partie de cette équipe qui a décroché le titre suprême dans notre catégorie d'âge en 2011. Malheureusement, le coach ne m'a pas retenu pour participer à la phase finale. J'ai forcément une petite frustration, même si mes coéquipiers me rappellent souvent que ce titre est également le mien. C'est grâce à la force collective de notre effectif que nous avons réussi à atteindre cet objectif. Il est vrai que nous avions aussi de très bonnes individualités mais, sans notre bonne entente, il en aurait été autrement. Quand on défend le maillot de Paris, on se sent habité d'une grande mission. Chaque match compte, chaque prestation aussi. Nous avons su rester soudés même dans les moments plus compliqués. »

As-tu d'autres grands moments vécus au Paris Saint-Germain ?

« Notre participation au tournoi de Dubaï aux Emirats Arabes Unis. Que cela soit notre voyage en avion, l'hôtel, les visites, les entraînements, la compétition... et même la plage ! Je ne garde que de très belles images de cette aventure vécue entre potes. C'était ma première grosse expérience à l'étranger. Ce genre de déplacement permet d'apprendre à s'autogérer, mais aussi d'affronter de grandes équipes et ainsi découvrir d'autres visions du football. C'est un apprentissage accéléré que seul un club comme Paris peut offrir. »

À Paris, tu évoluais au poste de milieu défensif, un rôle qui n'est pas toujours mis en avant. Était-ce frustrant d'être considéré comme un travailleur de l'ombre ?

« Ça ne me gênait pas du tout car je jouais avant tout pour le bien de l'équipe. Quand on endosse ce rôle, on le sait d'avance ! Tant que j'avais la confiance du coach et de mes coéquipiers, c'est ce qui comptait le plus à mes yeux. Et j'ai toujours fonctionné ainsi. Même s'il est vrai que le grand public ou les journalistes s'attardaient davantage sur un bel arrêt de notre gardien ou un but marqué par notre avant-centre, cela ne me dérangeait pas du tout. Le football reste un sport collectif. Le plus important est qu'il règne une certaine reconnaissance entre joueurs. »

Plusieurs ex-Titis évoluent dans ton équipe du FC Fleury 91 en N2 (Gamiette, Petrilli, Séry, Traoré et Vimalin), de quoi échanger régulièrement sur votre club de coeur ?

« On n'en parle pas tous les jours non plus, mais très régulièrement. On évoque des souvenirs de nos époques respectives. On les compare à ceux de Trey (Vimalin) qui est le dernier arrivé. Le Paris Saint-Germain a sacrément changé si on l'écoute ! C'est toujours un plaisir d'échanger sur notre passage au club car c'est une période que chacun d'entre nous a grandement apprécié. On ressent comme une petite pointe de nostalgie car on se dit que le temps passe vite et qu'avec du recul, on a pris conscience de l'apport de notre formation suivie à Paris. Je ne connais pas un seul ancien Titi n'étant pas redevable envers les encadrants du club. Le maillot rouge et bleu restera ancré en moi à vie ! »

Que représente le football pour le trentenaire que tu es ?

« À mon âge, je suis plus près de la fin de ma carrière que du début. Je n'aspire plus à jouer au plus haut niveau, sauf en cas de montée en National avec Fleury. C'est un club ambitieux qui se donne les moyens de jouer le haut du tableau chaque saison. Nous sommes passés tout proche de monter ces deux dernières années. Nous avons bien démarré l'exercice en cours, on verra bien ce que nous réserve la suite ! Dorénavant, je privilégie le plaisir de jouer avant tout le reste ce qui ne m'empêche pas d'être le plus exigent possible car il s'agit de mon métier à plein temps. J'ai subi plusieurs blessures ces dernières saisons qui m'ont rappelé qu'il me fallait également réfléchir à ma future reconversion. J'explore plusieurs pistes afin de m'y préparer. »

PROFIL :

Date de naissance : 28 septembre 1992
Lieu de naissance : Aubergenville (Yvelines)
Poste : milieu de terrain

Clubs successifs : Issou AS (1999 à 2006), Paris Saint-Germain (2006 à 2011), Porcheville FC (2011 à 2013), FC Mantois (2013 à 2019), FC Fleury 91 (depuis juillet 2019)
Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : champion de France U19 (2011)