Mickaël Latour : « Paris m’a appris à être compétitif »

Mickaël, te souviens-tu de ton entrée au Centre de Préformation du Paris Saint-Germain ?

« Comment oublier cet instant magique ? J’avais été repéré par Pierre Reynaud (recruteur pour les équipes de jeunes), lorsque je jouais au Racing CF. Paris était déjà mon club de cœur, ça n’a pas été très compliqué de me convaincre d’y signer. D’autres clubs s’étaient positionnés pour m’accueillir mais mon rêve était de porter ce maillot mythique. Intégrer cette structure, c’était comme découvrir une autre planète ! Je n’étais entouré que de très bons joueurs. Le gratin de l’Île-de-France ! Au fil du temps, je me suis aperçu que ma passion pouvait devenir un métier. Je me suis alors plié aux exigences des cadres pour suivre le bon rythme. En parallèle des cours et des entraînements, nous avions une excellente cohésion au sein de l’équipe. Je n’oublierai jamais toutes nos parties de rigolades, assurément les meilleurs moments de ma vie de footballeur ! »

Une solidarité qui vous a permis de remporter la finale du championnat de France U17 en 2011, face à l’OM…

« Battre l’OM lors de cette finale a donné encore plus de poids à notre exploit ! Rien que d’en parler, j’ai l’impression de revivre ce match. Il y a eu tellement de rebondissements lors de cette partie. Hervin Ongenda ouvre le score sur un magnifique coup-franc, puis Antoine Conte se fait expulser à la demi-heure de jeu. Les Marseillais égalisent dans les arrêts de jeu de la première période. Ils ont la possession du ballon en seconde période, mais Alexis Sainrimat double la mise dans les dernières minutes. Marseille a une dernière occasion, une tête qui se termine sur la barre du but de Mike Maignan ! Finalement, on l’emporte ! Ce jour-là, j’étais convaincu que beaucoup d’entre nous pouvaient espérer percer au plus haut niveau. »

Vers qui sont allées tes premières pensées lorsque tu as soulevé le trophée ?

« Tout d’abord mes parents. Ils n’avaient pas pu être présents, la finale se disputant à Tarbes. C’est grâce à eux que j’ai pu jouer au Paris Saint-Germain car ils ont fait énormément de sacrifices pour me permettre d’y grandir. J’ai repensé à tous leurs déplacements pour m’emmener aux entraînements, aux matches… C’était une manière de les récompenser. Je sais qu’ils n’avaient pas attendu ce titre pour être fiers de moi, mais je voulais vraiment gagner pour eux. Ensuite, j’ai eu une pensée pour Pierre Reynaud. Il m’a accordé sa confiance, je me devais de la lui rendre en donnant le meilleur de moi-même sur le terrain. »

Cette grande victoire a-t-elle amplifié ton objectif de devenir footballeur professionnel ?

« Quand on est champion de France, on ne se dit pas que tout est acquis. Bien évidemment, on comprend que l’on fait partie d’une génération de très bons joueurs. Je savais pour autant que rien n’était acté. Au contraire, il fallait absolument continuer de travailler très sérieusement. C’était la preuve qu’avec des efforts, on obtient de bons résultats. Là, il ne s’agissait "que" d’un titre chez les U17 Nationaux, encore bien loin du niveau professionnel. Je ne vais pas dire qu’on a banalisé cette victoire mais à Paris, on entretient la culture de la gagne. On est donc très vite passé à d’autres objectifs, comme celui de remporter la première édition de l'Al-Kass International Cup au Qatar. »

Ton aventure avec Paris a pris fin en 2014. Pourquoi as-tu choisi de quitter le club ?

« Parfois, on doit faire des choix à contrecœur. Sur le moment, j’étais persuadé que c’était la bonne décision pour mon bien. J’étais convaincu qu’il fallait partir pour espérer jouer au plus haut niveau. Plus les saisons passées, plus je sentais que ça serait difficile pour moi d’y parvenir à Paris. Ce fut très difficile de quitter le club, mais le staff et mon entourage avaient bien compris mon choix. En portant le maillot rouge et bleu, j’avais déjà réalisé une partie de mon rêve. Il est vrai que j’ambitionnais de devenir pro au Paris Saint-Germain et de jouer au Parc des Princes, mais il fallait aussi voir la réalité en face. J’ai quand même vécu des moments incroyables au club, créé de véritables liens d’amitié et disputé de grandes compétitions. Tout ça n’a pas de prix ! »

Voir certains de tes ex-coéquipiers du Centre de Formation participer à la Coupe du Monde doit te rendre très fier...

« C’est une immense fierté ! C’est fou ce qu’ils réalisent ! Ca prouve surtout que le Paris Saint-Germain forme de très bons joueurs. J’inclus également Mike Maignan et Presnel Kimpembe qui auraient dû en faire partie, sans leur blessure. Il n’y a rien de surprenant car tous mes ex-coéquipiers étaient déjà très forts chez les jeunes. Ils ne viennent pas de nulle part. Ils ont également su se bonifier à bonnes doses de travail. »

Tu évolues désormais avec l’US Lusitanos de Saint-Maur en N2, sous la coupe de l’ancien Parisien Yann Lachuer (1998-1999). Comment vois-tu ton avenir proche ?

« J’espère toujours pouvoir jouer au plus haut niveau possible. N1 ? L2 ? L1 ? L’avenir me le dira ! Je continue de travailler sérieusement, en étant convaincu que ça finira par payer. Je fais tout ce qu’il faut pour rester compétitif. Certes les années passent, mais je reste ambitieux à l’image de mon club actuel. Qui sait ? Peut-être que mon évolution se fera en compagnie de mon équipe actuelle. Nous sommes à la lutte pour la montée, on ne va rien lâcher. Je ne joue pas au football pour jouer au football. Paris m’a appris à être compétitif, je veux donc le rester le plus longtemps possible. Chez les jeunes, on avait la culture de la gagne. Quand on a grandi avec cette valeur, on veut toujours être le meilleur ! »

PROFIL :

Date de naissance : 16 septembre 1995
Lieu de naissance : Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine)
Poste : milieu de terrain

Clubs successifs : RC Paris (2001 à 2009), Paris Saint-Germain (2009 à 2014), Virtus Entella (2014 à 2015), RCD Espanyol B (2016 à 2017), US Lusitanos (2018 à 2019), FC Chambly-Oise (2019 à 2021), US Lusitanos (depuis juillet 2021)

Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : champion de France U17 (2011), vainqueur de l'Al-Kass International Cup (2012)

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