Mickaël Hervé : « Quand Paris toque à ta porte, il n'y a pas de doute ! »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction les Ardennes, à Prix-lès-Mézières, pour prendre des nouvelles de Mickaël Hervé (génération 1996), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Mickaël, te souviens-tu de tes premiers pas au Paris Saint-Germain ?

« Les recruteurs du club m'ont repéré lorsque j'ai passé les tests pour entrer à l'INF Clairefontaine alors que j'évoluais à Antony. J'ai également validé leur avis positif lorsque nous avons disputé la demi-finale du tournoi U14 du camp des Loges face au PSG des Kingsley Coman, Dylan Batubinsika et James Léa-Siliki. Quand Paris toque à ta porte, il n'y a pas de doute ! Mon papa m'avait transmis sa passion pour le Paris Saint-Germain dès mon plus jeune âge. Je ne me suis donc posé aucune question lorsqu'il a fallu signer ma licence. Lors de mes deux premières années, je m'entraînais à Clairefontaine et je retrouvais mes coéquipiers le week-end pour disputer les matches de championnat. Nous étions plusieurs joueurs dans cette situation ce qui a permis de faciliter mon intégration. »

Quel est ton meilleur souvenir vécu avec Paris ? 

« Assurément notre victoire lors de la première édition de la Al Kass International Cup en 2012. C'était le meilleur tournoi au monde pour jeunes footballeurs à cette époque ! Pour réaliser cette performance, nous avions battu des équipes de très haut niveau comme Boca Juniors, le FC Barcelone et la Juventus Turin en finale. La clé de notre réussite fut la cohésion extrême qui régnait au sein du groupe. C'était l'une des premières grandes expériences vécues à l'étranger pour la majorité d'entre nous. Nous avions la sensation d'être des petits pros avant l'heure. Nous sommes passés tout proche de réaliser le doublé l'année suivante, malheureusement nous avions été battus aux tirs au but lors de la finale contre Fluminense. »

Tu fais partie de la toute première génération de Titis à avoir disputé l'UEFA Youth League. Que retiens-tu de cette expérience ?

« Nos aînés avaient participé à la NextGen Series face à des équipes comme Tottenham, Manchester City, la Juventus Turin et Fenerbahçe. Quand nous allions les encourager au camp des Loges, nous avions les yeux pleins d'étoiles. Lorsque nous avons appris que nous allions participer la saison suivante à la première édition de l'UEFA Youth League, nous avons tous crié de joie tellement nous étions heureux. Je n'ai toutefois pas pu prendre part à toutes les rencontres car je m'étais blessé au ménisque. A mon retour, j'ai tout de même joué contre le CSKA Moscou contre qui j'avais marqué le but de la victoire et contre le Real Madrid en quart de finale. Cette rencontre face aux espagnols avait été disputée au stade Charléty sous les yeux de Zinedine Zidane car son fils Enzo jouait dans le camp adverse.

Ce match fut le tout premier de notre carrière où l'on a tous senti une forte pression médiatique. Il y avait également beaucoup de supporters parisiens. Malgré notre débauche d'énergie, nous nous étions fait éliminer (0-1). Cette compétition a servi de tremplin à des joueurs comme Mike Maignan, Presnel Kimpembe, Hervin Ongenda, Yakou Meïté et Kingsley Coman. Je n'en garde que d'excellents souvenirs. Dix ans après, cette compétition existe toujours et continue de révéler de grands talents. J'espère que Paris inscrira un jour son nom au Palmarès ! »

Tu as toujours dégagé cette image de 'bon coéquipier'. Quels furent tes manques pour intégrer le groupe pro ?

« Au fil des années passées à Paris, j'ai appris à changer ma mentalité. Plus jeune, j'étais celui sur qui on comptait pour changer le cours d'un match. Au PSG, j'étais un bon joueur parmi de très bons joueurs. J'ai très vite compris qu'il fallait faire preuve d'adaptation pour espérer avoir du temps de jeu. Certains coéquipiers étaient plus forts que moi au même poste, j'ai donc fait évoluer mon jeu. Du rôle de milieu excentré droit, je suis passé au poste de meneur de jeu puis à celui de milieu défensif.

J'ai toujours été un joueur vaillant, combattif et qui ne faisant pas semblant. J'aimais avoir des responsabilités en régulant le jeu de mon équipe. Etant un parisien de naissance, j'ai toujours mouillé le maillot comme si je défendais les couleurs de ma propre famille ! Certains pépins physiques ont freiné ma progression. Revenir une première fois d'une longue blessure fut difficile, mais revenir une seconde fois fut quasi impossible. J'ai vécu des périodes très compliquées mentalement suite à mes hospitalisations. Le temps a fait son chemin, dorénavant je regarde devant moi. »

Tu évolues désormais à l'AS Prix-lès-Mézières en N3 (7 matches - 2 buts), un mot sur ta première partie de saison ?

« Je suis très heureux au sein de cette équipe où j'éprouve énormément de plaisir à pratiquer le football. C'est un club où j'ai mes repères pour y avoir évolué par le passé. Je préfère jouer en N3 avec du temps de jeu régulier que d'être sur le banc en N2 ou dans une équipe professionnelle à l'étranger où l'adaptation serait plus compliquée. Je m'entends très bien avec mes coéquipiers et avec le staff. L'équipe occupe la 5e place du classement à seulement trois points du leader. Nous allons jouer notre chance à fond pour tenter de décrocher l'accession en N2. »

Le football ne te manque t'il pas trop durant cette trêve hivernale ?

« Cette coupure sans football est très importante car je me ressource auprès de mes proches et de mes amis que je ne vois pas souvent. J'ai également la possibilité de découvrir de nouveaux centres d'intérêt car je suis quotidiennement axé sur mes performances. Prendre part à des activités diverses et variées me permet de m'évader un peu. Je vais également en profiter pour faire quelques soins chez un ostéopathe pour revenir le plus frais possible. »

En évoquant ton entourage, nous souhaitons dédier cette interview à ton papa Albert bien connu de tous au camp des Loges et qui n'a jamais cessé de t'encourager lorsque tu portais le maillot rouge et bleu...

« Même s'il n'est plus là aujourd'hui, il continue de m'apporter une force supplémentaire lorsque je suis sur le terrain. J'ai une pensée pour lui à chaque fois que je pénètre sur la pelouse. Il aurait tant aimé me voir devenir footballeur professionnel. C'est un regret que je garde en moi, car il a réalisé tant de sacrifices pour m'aider à y parvenir. Que cela soit lors de mes hospitalisations ou lors de mes tacles décisifs, il a toujours été là pour m'encourager au même titre que ma maman et mon frère. Nous avons vécu de très bons moments tous ensemble lorsque j'évoluais au Paris Saint-Germain. Etre bien entouré est capital pour suivre un cursus de Formation. J'en profite pour les remercier et leur dire que le plus important reste l'amour que nous avons les uns pour les autres. »

PROFIL

Date de naissance : 02 avril 1996
Lieu de naissance : Clamart (Hauts-de-Seine)
Poste : milieu de terrain
Clubs successifs : Antony Sport (2002 à 2009), Paris Saint-Germain (2009 à 2017), US Orléans (2017 à 2018), Solihull Moors (2018), Truro City FC (2019), AS Prix-lès-Mézières (2019 à 2020), Sainte-Geneviève Sports (2020), Hyères FC (2021 à 2022), Louhans-Cuiseaux FC (2022), ND Primorje (2023), AS Prix-lès-Mézières (depuis juillet 2023)

Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : vainqueur de la Al Kass International Cup (2012)