Mathieu Rangoly : « À Paris, j’ai créé des vrais liens d’amitié »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction le Camp des Loges, où il est venu se ressourcer, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Mathieu Rangoly (génération 1989), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Mathieu, d’où t’es venu ta passion pour le Paris Saint-Germain lorsque tu étais un jeune enfant ?

« J’ai vécu jusqu’à neuf ans en Martinique. C’est là-bas que l’on m’a transmis cet amour pour Paris. Toute ma famille adore ce club ! On ne manquait jamais un match à la télévision. De cette époque, j’ai conservé une photo sur laquelle je porte le maillot rouge et bleu. Je la regarde régulièrement car elle me rappelle tellement de bons souvenirs. C’était la période de l’insouciance avec des rêves plein la tête. »

Comment as-tu été repéré par le Paris Saint-Germain ?

« Une fois en métropole, j’ai joué à Courcouronnes puis à Évry dans le 91. Grâce à mes prestations, j’ai pu obtenir des essais à Bordeaux et au Paris Saint-Germain. Au dernier moment, je n’ai pas donné suite au rendez-vous des Girondins car ma maman voulait que je privilégie Paris pour sa proximité. Elle avait terriblement peur de me voir partir très loin. Mon essai s’est très bien déroulé. À l’issue de la séance, François Gil, le responsable du Centre de Préformation, m’a demandé si je travaillais bien à l’école. Je vais avouer vingt ans après lui avoir menti en lui affirmant que oui… Il m’a mis une pression avec cette question ! Une fois de retour à l’école, je n’ai jamais autant bossé en cours. Toutes mes notes se sont améliorées ! Je n’avais qu’une envie, à savoir rejoindre le Centre de Préformation. Avant cela, le football n’était qu’un loisir pour moi. Je ne pensais pas qu’il y avait un vrai suivi scolaire en parallèle des entraînements. Une fois interne à Verneuil, j’ai appris à vivre en communauté. Un joueur comme Kamel Yesli (génération 89) que je connaissais auparavant, m’a aidé à bien m’acclimater car il était au club depuis deux ans. Il m’a donné de précieux conseils et m’a rassuré. Ce n’est jamais évident de vivre entre garçons et encore moins de respecter un vrai cadre de vie quand on est aussi jeune. Être à l’heure, être poli, mettre une tenue imposée… C’est un grand changement mais qui ne peut être que bénéfique pour le futur. Que les Titis actuels en aient conscience ! »

Quels sont tes meilleurs moments sur le terrain avec le club de la capitale ?

« Incontestablement, les tournois disputés à l’étranger. Nous avons participé à de grandes compétitions comme à Manchester, à Barcelone et même en Malaisie ! Parfois notre bus était escorté par la police locale, c’était complètement dingue ! Nous avions l’impression d’être considérés comme des petits pros. Prendre l’avion et dormir dans de beaux hôtels n’est pas donné à tout le monde. Nous étions véritablement privilégiés de pouvoir voyager afin de pratiquer notre sport préféré. Quand on se revoit avec mes coéquipiers de l’époque, nous partageons tous les bons moments vécus ensemble. De vrais liens d’amitié se sont créés lors de cette période et sont restés intacts jusqu’à aujourd’hui. »

Tu étais plutôt un joueur au tempérament réservé. Penses-tu avoir manqué un peu de caractère pour espérer davantage à Paris ?

« On ne saura jamais si ça a pu avoir un impact sur ma carrière sportive. Certains éducateurs vont bien aimer ce type de joueurs car ils ne posent pas de problème. D’autres préfèreront avoir affaire à des joueurs au fort caractère. Je pense qu’il faut un bon mélange des deux pour bien évoluer dans ce milieu. Mon père m’a toujours reproché ce trait de ma personnalité. Il estimait que j’étais trop gentil car je ne prenais pas beaucoup de cartons en tant que défenseur ! Mais j’avais cette envie de jouer proprement. Je manquais peut-être de leadership sur le terrain, mais par contre je n’avais pas peur d’aller au duel. J’étais également généreux dans mes efforts. Ce petit côté réservé était plus lié à ma volonté d’être irréprochable. J’agis encore de la sorte aujourd’hui. Je suis quelqu’un de posé et de réfléchi. Si Paris m’a bien appris une chose, c’est d’avoir le souci du détail et de ne pas avancer la tête baissée. »

Pratiques-tu toujours le football ?

« J’ai repris une licence l’été dernier à l’ES Paris 16, petit club de première division de district. C’est juste histoire de me faire plaisir avec ma bande de potes quand le temps me le permet. Officiellement, j’ai stoppé ma carrière en 2020, en même temps que l’apparition de la crise sanitaire. J’ai donc préparé ma reconversion lors de cette période, en devenant chauffeur-livreur puis en devenant chauffeur privé à mon compte. Tout n’a pas été simple pour débuter cette nouvelle vie, mais je me suis accroché pour faire évoluer ce projet dans le bon sens. J’avais vraiment besoin de cette valorisation par moi-même. Aujourd’hui, tout va bien, je suis vraiment épanoui car j’ai réussi à fidéliser ma clientèle. Il était également important d’avoir une stabilité professionnelle. »

Le maillot rouge et bleu te fait-il toujours autant vibrer ?

« Ma famille a toujours encouragé Paris, ça ne changera jamais. J’ai d’ailleurs rencontré la femme de ma vie, elle-même supportrice du PSG, le soir d’une finale de Coupe de France, malheureusement perdue face à Lyon en 2008 (0-1 a.p.). Mon coéquipier du Centre de Formation Tripy Makonda (génération 90) fut mon témoin de mariage et la moitié de mes amis actuels sont ceux rencontrés au Centre de Formation. Alors croyez-moi, Paris est dans mon coeur pour toujours ! »

PROFIL :

Date de naissance : 17 janvier 1989
Lieu de naissance : Lyon
Poste : défenseur

Clubs successifs : US Robert, AS Courcouronnes (2000 à 2001), AS Évry (2001 à 2003), Paris Saint-Germain (2003 à 2009), Red Star FC 93 (2009 à 2011), Rodez AF (2011 à 2014), Jura Sud (2014 à 2016), AS Poissy (2019 à 2020), ES Paris 16 (depuis juillet 2022)