Marie-Ève Gahié et Margaux Pinot engrangent

En décrochant respectivement l’argent et le bronze dans la très dense catégorie des -70kg, les deux Parisiennes continuent de s’affirmer parmi les meilleures au monde. Il faudra bien compter sur elles en 2024.

Alpha Djalo (février 2024)

Ils étaient à nouveau quatre Rouge et Bleu en lice ce samedi dans une AccorArena prête à vibrer des exploits tricolores. En -81kg, le sélectionné olympique Alpha Djalo (photo ci-dessus) ne trouvait malheureusement pas la clé face au tacticien italien Antonio Esposito, davantage préoccupé à séduire les arbitres, par une activité sans réel danger pour le Français qui avait toutefois le mérite d’empêcher ce dernier de mettre en place son judo avant que la disqualification ne tombe. Sur le tapis voisin, Arnaud Aregba (photo ci-dessous) débutait bien sa journée face au modeste Bosnien Mustafa Hebib, qu’il dominait d’un kata-guruma (roue autour des épaules) valorisé waza-ari en début de combat. Mobile au tour suivant contre le Tadjik Somon Makhmadbekov,, champion du monde juniors en 2019 et actuel septième mondial, il ne trouvait pas l’ouverture et laisser échapper la victoire aux pénalités.

Arnaud Aregba (février 2024)
Avec ses deux -70kg qui se disputent depuis des années le leadership national et les sélections qui comptent, le clan Rouge et Bleu allait retrouver le sourire. Marie-Ève Gahié attaquait son tournoi sur le mode « rouleau compresseur » qui l’avait vu concasser toute la concurrence lors des derniers championnats d’Europe, terrassant la Turque Fidan Ogel sur deux uchi-mata (hanche pêchée) puis la Néerlandaise Kim Polling, quadruple championne d’Europe entre 2013 et 2018, dépassée sur les mouvements d’épaule et les fauchages de la Française. Le ton montait certes d’un cran contre la médaillée olympique allemande Giovanna Scoccimarro, mais c’est bien Gahié qui s’en sortait en immobilisant son adversaire au début du golden score. En demi-finale, neuf petites secondes lui suffisaient pour expédier au tapis la Portugaise Tais Pina et rallier comme l’an passé la finale devant le public français.

Margaux Pinot (février 2024)

Ce n’était hélas pas contre Margaux Pinot, solide en éliminatoires pour écarter de sa route la Marocaine Assmaa Niang et l’Ouzbèke Shokhista Nazarova aux pénalités, mais vaincue en quarts par la Croate Barbara Matic, double championne du monde (2021 et 2022). Directement reversée en place de trois suite à la disqualification de son opposante en repêchages pour un geste dangereux lors de son combat précédent, la championne olympique par équipes se mesurait à son tour à la Portugaise Pina, qui cédait sur son crochetage intérieur. « Cette médaille fait vraiment du bien au moral après une année 2023 difficile sur le plan des résultats et cette non-sélection olympique qu’il a fallu digérer, décryptait celle qui compte désormais cinq médailles sur les bords de Seine. Je ne suis pas très expressive d’ordinaire mais, au terme d’une journée sans sensation où je suis tombée plus souvent que d’habitude, conclure sur cette action pour monter sur le podium était fort en émotions. »

Marie-Eve Gahié (février 2024) 1

Quelques minutes plus tard, c’était donc à Marie-Ève Gahié d’entrer une dernière fois en piste, opposée à l’Allemande Miriam Butkereit, dixième mondiale en quête d’un premier Grand Chelem en or. La Parisienne démarrait tambour battant cette finale, impactante à la saisie, mais son grand fauchage extérieur était parfaitement anticipé par son adversaire qui tournait les talons pour mieux la contrer et la priver d’or. « C’est ma seule erreur de la journée, et elle m’a été fatale, regrettait la double championne d’Europe en titre, résolue à regarder le positif malgré la déception. Comme l’an passé, je perds en finale, ça fait mal mais ça va aller, car je suis contente du reste de ma journée. »

Troisième et dernier jour de compétition ce dimanche, avec cinq derniers Parisiens à pied d’œuvre : Audrey Tcheuméo et Lyse Versmisse en -78kg, Romane Dicko en +78kg, Alexis Mathieu en -90kg et Teddy Riner en +100kg qui tentera de devenir le premier Français à s’imposer à huit reprises à Paris.

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