Malaga sourit à Faiza Mokdar et Alexis Renard

Avec plus de soixante engagés à avoir franchi les Pyrénées en cette mi-octobre, il fallait clairement voir en ce rendez-vous espagnol une répétition générale des championnats de France, cochée par de nombreux clubs français. Parmi lesquels le PSG Judo, qui n’a pas manqué l’occasion d’offrir des combats à disputer à quatre de ses athlètes en vue de l’échéance nationale à venir. Une aubaine pour Faiza Mokdar, certes mieux classée des engagées de sa catégorie des -57kg, mais qui retrouvait la compétition depuis sa blessure contractée au genou droit lors du Grand Chelem de Tokyo en décembre dernier. « Cela m’a fait bizarre de retrouver cet univers qui n’avait plus été le mien depuis plus de dix mois, cette adrénaline que l’on ne retrouve qu’en compétition, rapporte la Parisienne. J’étais pressée d’en découdre, ce qui peut expliquer mon premier combat qui fut finalement le plus difficile. Il a fallu se remettre dedans, et chacun de mes quatre passages sur le tapis s’est mieux déroulé que le précédent. J’ai réussi à être de plus en plus relâchée, à gagner en précision, ce qui m’a permis d’aller au bout de cette journée et de finir avec l’or. Niveau judo, je sais qu’il me reste encore beaucoup à faire pour retrouver toutes mes sensations, mais ce tournoi constitue une belle étape sur la route des championnats de France, lors desquels je vais avoir mon titre à défendre. »

S’avancer sans pression, avec la simple envie de bien faire, c’est également ce qui a mené Alexis Renard sur la première marche du podium en -66kg, après six victoires de rang sur lesquelles il compte bien s’appuyer pour construire sa saison en juniors, où il nourrit de grandes ambitions, comme en seniors. « Comme je suis encore jeune, je me suis présenté en me disant que chaque combat serait du bonus pour moi, de bonnes expériences à prendre contre des athlètes qui ont l’habitude de ce circuit international seniors que je m’apprête à découvrir. Il fallait que je laisse mon judo s’exprimer, comme sur cette finale contre l’Espagnol Nieto Chinarro (trente-quatrième mondial, qualifié pour le Masters de Budapest en août dernier, NDLR) que je règle en dix secondes sur sode-tsuri-komi-goshi (projection de la hanche en tirant et soulevant, photo ci-dessous). Ça montre que je suis là, alors que je restais sur cette déception de ne pas avoir été sélectionné sur les championnats d’Europe et du monde juniors ces dernières semaines. À moi de parvenir à enchaîner désormais ! »

À leurs côtés en Andalousie, Nicolas Mossion se voulait lui aussi satisfait dans le contenu de ces deux parcours conclus en or. « En ce qui concerne Faiza, même si ses objectifs sont beaucoup plus élevés qu’une coupe européenne, il fallait qu’elle reprenne ses marques après sa longue absence. Elle a progressé de tour en tour, comme si tout se remettait en place progressivement. C’est encourageant pour cette saison particulière de fin d’olympiade, où il y aura des sorties d’envergure à aller chercher pour remonter vers les premières places de la catégorie et franchir de nouveaux caps. J’ai également envie de retenir l’attitude démontrée toute la journée par Alexis, pourtant l’un des plus jeunes du plateau, qui a su mettre tous les ingrédients pour ne rien lâcher, quel que soit le scenario de ses combats, et aller au bout de ses actions. Avec sa technique qui est déjà très aboutie, il a signé un tournoi très abouti en termes de rigueur et d’engagement. En termes de prise de confiance, espérons que cela lui soit bénéfique pour la suite de sa saison. »