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Lumière sur... Israil Dakayev et Nabil Hachem

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Combattants dans l’âme, Israil Dakayev et Nabil Hachem, tous deux membres de la catégorie des -73kg, ont déjà apporté leur écot au palmarès national juniors du PSG Judo. En attendant mieux dans les saisons à venir, quitte à se retrouver face-à-face.

-73kg
Israil Dakayev, le caméléon

Le judo ? C’est à quelques milliers de kilomètres de Paris qu’Israil, natif de Stavropol en Russie, le découvre. En Pologne, et à Varsovie précisément. « Des potes allaient au judo et j’ai voulu essayer. J’ai accroché immédiatement grâce aux petits jeux et aux combats. » Arrivé dans les Hautes-Pyrénées où il retrouve avec sa famille des cousins déjà établis, le judoka d’origine tchétchène pousse alors à huit ans la porte du club de Lannemezan. « Israil ne parlait pas beaucoup, se rappelle Sylvain Brugirard, le professeur du futur Tarbes Pyrénées Judo. Il était doué, travaillait beaucoup. » Très vite, les résultats sont en rendez-vous… mais seulement en tournoi. « Il se trouait à chaque compétition officielle, continue son premier éducateur. Je pense que ça se jouait dans la tête. Le déclic ? Il viendra lors de sa dernière année en cadets. »

Alors au pôle espoir de Toulouse, ce garçon, le sourire très souvent accroché aux lèvres, amusant mais sans exubérance, attend en effet son ultime compétition dans cette catégorie d’âge pour décrocher son premier résultat national significatif : une cinquième place aux championnats de France, en -60kg, qui lui permet de rallier le pôle France de Bordeaux. Victime d’une fracture de la malléole, il devra toutefois patienter pour saisir sa chance en Gironde. Fort de mouvements d’épaule efficaces aussi bien à droite qu’à gauche, il marque les esprits en début d’année 2018 en remportant la coupe européenne d’Italie, compétition parmi les références du circuit européen juniors, battant notamment en finale un combattant russe – Kazbek Naguchev – parmi ce qui se fait alors de mieux au niveau mondial. De quoi en faire l’un des favoris au titre national quelques semaines plus tard, pour une nouvelle cinquième place, cette fois en -66kg. Son entrée à l’INSEP actée, le Tarbais, très attaché à sa famille, cherche, en accord avec son professeur, un club francilien. « Lors d’un stage national de préparation aux championnats d’Europe, Eniel Caroly m’a parlé du PSG Judo, de sa structure et de ses ambitions. Ça m’a immédiatement intéressé car être dans un club avec beaucoup de judokas forts facilite la progression. Et puis, si je venais au club, j’y retrouvais Yhonice Goueffon, avec qui je m’étais lié d’amitié à Bordeaux. »

Pour sa troisième saison juniors, et donc sa première sous les couleurs rouge et bleu, Israil est du groupe qui remporte le premier titre par équipes juniors du club, conquis en décembre 2018. Quelques mois plus tard, le voilà vice champion de France juniors en -66kg. Sa première médaille nationale individuelle ! Sélectionné pour les championnats d’Europe et du monde (il termine en bronze dans l’épreuve par équipes mixtes lors de cette dernière compétition), cet étudiant en première année de BTS Management Commercial Opérationnel sait désormais s’appuyer sur de belles qualités en ne-waza (le sol), avec un étranglement « piqué » à l’adversaire russe qu’il avait battu en terres transalpines.

« Attaché au club et à l’institution PSG, Israil a aussi cette faculté d’être un caméléon : sachant pertinemment d’où il vient, il est capable de s’adapter à n’importe quel environnement, aux gens avec qui il est », loue Sylvain Brugirard, qui reconnaît chez son ancien protégé une petite tendance à la gourmandise. De son côté, Nicolas Mossion, responsable du haut niveau dans la structure parisienne, apprécie l’efficacité de ses techniques. « Avec son profil atypique, notamment dû à sa souplesse surprenante, ses attaques sont souvent décisives. » En -73kg depuis décembre dernier, celui qui se décrit lui-même comme « parfois un peu impatient, devant apprendre à mieux gérer les combats » s’est fixé comme prochain objectif le titre de champion de France seniors à l’automne prochain.

-73kg
Nabil Hachem, le titi parisien

Le garçon est un enfant de la Ville lumière, né dans le XIIIe arrondissement en 2002. Mais c’est pourtant sur le tatami du JC Servon (Seine-et-Marne) que Nabil Hachem découvre le judo, alors qu’il n’a que quatre ans. Suivant son frère aîné, il se plaît tout de suite sur le tapis. « Je pense avoir toujours aimé faire du sport et, là, en plus, il y avait les copains », se souvient-il. En minimes, ce fan de Teddy Riner – « parce qu’il a déjà marqué et peut encore plus marquer l’histoire du judo » – saute le pas et rejoint le Dojo Villecresnois de Julien Boussuge, beaucoup plus axé « compétition » que son club d’origine. « Au début, c’était assez dur, sourit Nabil. J’ai dû m’adapter à un nouveau rythme, avec quatre entraînements hebdomadaires et de la préparation physique. »

Julien Boussuge, à ses côtés au PSG Judo, se souvient d'un « garçon maladroit, mais avec de vraies qualités de force. Un dur au mal, qui ressent bien le judo et notamment les contresQuand il est arrivé, je lui ai d’ailleurs conseillé de se mettre en gaucher pour construire son judo. » Quelques années plus tard, le voilà qui cueille les premiers fruits de son travail. Cadet troisième année évoluant chez les -73kg, il finit en argent lors du Tournoi de France 2019 à Cannes, compétition en forme de répétition générale avant les championnats de France. Une performance qui lui offre sa première sélection internationale en Croatie. Si sa journée s’arrête rapidement – « j’ai adoré l’atmosphère, mais je me suis mis beaucoup trop de pression » – le membre du pôle espoir de Brétigny-sur-Orge confirme quelques mois après, en finissant en bronze lors du championnat national.

Cette saison, il rejoint le PSG Judo avec ses potes et son professeur tout en prenant la direction du pôle France de Strasbourg. Un éloignement de sa région parisienne que Nabil, féru d’uchi-mata (fauchage par l’intérieur de la cuisse), de o-uchi-gari (grand fauchage intérieur) et de sankaku-jime (étranglement en triangle) du haut de son mètre 73, ne vit pas si mal. « Strasbourg, c’est comme une famille », glisse ce garçon attachant. Chez les juniors depuis septembre dernier, la saison commence plutôt mal pour Nabil. Mais transcendé par les évènements décisifs, ce dernier trace sa route, le 1er mars, pour aller décrocher une superbe médaille de bronze lors des championnats de France. « C’est pour l’instant mon plus beau souvenir de judoka. Le matin de la compet’, je n’avais pas de pression. Mais je savais, au fond de moi, que j’avais ma place sur le podium », confesse-t-il. Une récompense pour un garçon que Julien Boussuge qualifie également de « sérieux, reconnaissant et bien élevé ».

Élève en première année de STAPS, celui qui admire le côté « hermétique à la pression et hors de tout danger » du Japonais Shohei Ono, champion olympique en titre des -73kg, sait que sa progression passera par une meilleure maîtrise des subtilités du kumikata (phase de saisie). Un axe de travail que Nabil sait pouvoir travailler dès la reprise, avec Julien comme Nicolas Mossion, dont il espère profiter de « leur état d’esprit axé autour de la recherche de la performance, de la technique et de la combativité ». Et ainsi continuer à aller chercher des médailles pour le club de judo de sa ville de naissance et de cœur.

 

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ÉPISODE 7 – MARTHA FAWAZ ET ANTONY DUPORGE

ÉPISODE 6 – LAURA ESPADINHA ET ARNAUD AREGBA

ÉPISODE 5 – OPHÉLIE VELLOZZI ET SINA SADROLESLAMI

ÉPISODE 4 – HABI MAGASSA ET FAIZA MOKDAR

ÉPISODE 3 – TANOU KEITA ET CHRISTOPHER MVUAMA

ÉPISODE 2 – WIDDMAN LAUDORT ET HUGO MÉTIFIOT

ÉPISODE 1 – YHONICE GOUEFFON, ENIEL CAROLY ET MÉLANIE VIEU